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Critique de Flo_herisson


Palerme 1965. Antonia, jeune femme presque trentenaire s'ennuie à mourir dans un ménage où elle se sent enfermée, désoeuvrée, méprisée.
C'est dans un journal qu'elle se livre, qu'elle avoue ses déceptions, ses peines, ses doutes, ses rancoeurs.
Ce sont parfois de simples pensées, parfois des flashbacks poignants où, sans chronologie, elle évoque ses souvenirs d'enfance souvent douloureux. Des souvenirs ravivés par l'exploration méthodique de lettres et de photos héritées de sa grand mère, seule personne à l'avoir réellement aimée.
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Tranche de vie, portrait d'une époque, ce livre délicat dresse un tableau sensible de la condition féminine dans les années 60. C'est la voix d'un « desesparate housewife » de la bourgeoisie sicilienne qui, à peu de mots, par touches subtiles, décrit la profonde solitude de ces femmes dont l'unique horizon était d'être de parfaites épouses, oisives et entièrement dévouées à des maris insipides et méprisants.
Ce journal intime est aussi le portrait d'une femme forte. Une femme qui pour s'opposer au poids des conventions, àvl'emprise d'une famille toxique, à la vacuité d'une existence monotone va puiser au plus profond d'elle pour combattre et se libérer.
En quelques mots on est plongé dans l'intimité de cette femme d'une grande modernité. Par bribes, on l'accompagne dans sa prise de conscience, avec intensité mais aussi avec pudeur. J'ai aimé cette construction, comme un puzzle subtil vers l'émancipation, où le vide de certaines pages fait écho au vide de ses « journées lignes » comme elle aime à les qualifier.
Cependant il m'a manqué un peu de densité pour avoir un vrai coup de coeur. J'aurais aimé un peu plus de détails, de profondeur et finalement trop d'ellipses m'ont laissé un peu sur ma fin.
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Très belle première lecture cependant, toute en finesse et en subtilité
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