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Critique de Merik


Dérangé qu'il est, le gars docker tout autant que raconteur qui ne cesse de le ratiociner et le ressasser qu'il l'est, oui, Dérangé. Même s'il s'agit de son surnom local, alors que d'araignée au plafond ou de logis sans habitant, selon son mode accoutumé d'illustrations pittoresques, on ne peut affirmer sans frémir du sourcil qu'il soit concerné. Pourtant les autres ne manquent pas de le consigner, à la vue de ses guêtres dont on sait à leur lecture quel jour les rayons ensoleillés de l'île d'Anjouan sont en train de darder. Car il a ses petites manies de toilette, Dérangé qu'il est, à chaque journée suffit son enjolivure selon lui, et si les coqs de son Casse-pieds de voisin n'y ont pas fienté dessus il saura les remettre et les reconnaître, car il a écrit méthodiquement dessus leur procuration journalière. Un moyen comme un autre de s'y remettre dans sa routine sur le port, à héler les voyageurs débarqués là pour qu'il leur transbahute leurs effets sur sa Carlewis de carriole, lui plutôt que d'autres, surtout si ce sont ces vauriens de Pipipi, le trio de Pirate Pilote et Pitié. Mais un beau jour une bellâtre jupitérienne le choisit à lui, le belître, plutôt que tous les autres. L'évènement est pour le moins déclencheur, notamment d'une rivalité conclue par une course avec Pipipi, où les jambes ne devront pas se retrouver en flanelle dans l'enchevêtrement tortueux des venelles.
Court roman rapide à courser des carrioles et des mots, Dérangé tient le haut du pavé parmi les personnages aux chromatismes pimentés, son langage déflorant une cavalcade acidulée sans être affectée. Et même si l'on est amené à ouvrir souvent le dico, le rythme et la saveur exotique de la lecture n'en pâtissent pas.
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