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Critique de Titania


Avec Nicolas Zeimet, on ne voyage pas seulement dans un univers artistique, on se balade aussi dans de grands espaces, et quoi de mieux que l'ouest américain mythique, pour parler à nos imaginaires. San Francisco, son tramway, ses collines, le Golden Gate, le brouillard, est presque un personnage à part entière de ce thriller psychologique, qui manquerait sans doute de saveur sans le décors de cette mégapole de Californie. Nicolas Zeimet passe donc en deux romans, d'une petite communauté de l'Utah en vase clos qui exacerbe les passions, à la grande ville qui renforce le sentiment de solitude et de duplicité de chacun des personnages et rend possible la tragédie racontée là. C'est encore une affaire de tueur en série, mais l'approche est assez originale. La construction de ce roman chorale à la première personne fait raconter la même histoire par plusieurs protagonistes dont le tueur. Cela accentue le sentiment de relativité, sème le doute, brouille les pistes et retarde la révélation de la vérité des faits, au tout dernier chapitre. La fragilité psychologique des narrateurs est très bien esquissée, et rend leur témoignage biaisé . Un climat fantastique avec un potentiel super héros, particulièrement triste, malade et maladroit sème la confusion. Bref, vous l'aurez compris, le lecteur patauge, gamberge, veut savoir qui tue, et pourquoi ...comment ? On le sait très vite ...c'est particulièrement gratiné, de même le récit du tueur avec forces détails sur ses pulsions et la genèse de son comportement. Ce n'est peut-être pas spécialement réaliste scientifiquement, mais ça tient la route. Les forces de l'ordre ? Quasiment absentes, juste une sorte d'inspecteur Columbo qui pointe son nez de temps en temps. Les enquêteurs, ce n'est pas le truc de notre auteur. Mention spéciale pour le détective privé Eugène Hunnicutt, au langage peu châtié plein de métaphores sexistes et vulgaires qui donne l'occasion à notre auteur de faire un tour de force en création de dialogue, on croirait du Frédéric Dard, et c'est la touche humoristique de ce roman. Un bon moment de lecture parsemé de l'évocation de morceaux de musique et de chansons, offert par un jeune auteur talentueux...


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