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Critique de SChaptal


Un auteur peut-il s'autoparodier ? Pour Roger Zelazny, la réponse est un oui parfaitement clair. Et il le prouve avec talent avec la suite des Chroniques d'Ambre, celle consacrée à Merlin, le fils de Corwin. le premier cycle écrit entre 1970 et 1978 est une série de romans d'aventures haletante oscillant entre l'heroic fantasy et l'urban fantasy, avec des pointes d'humour bien senties surtout dans les réparties entre les différents membres de la fratrie. Mais l'intrigue reste une guerre de succession à la tête d'un royaume magique, une trame somme toute assez classique. En 1985, quand Roger Zelazny publie Les Atouts de la Vengeance, il décide de partir dans une tout autre direction en nous présentant Merlin, dit Merle Corey. Fils d'un prince d'Ambre et d'une dame du Chaos, il coule des jours tranquilles à San Francisco comme… développeur pour une grande société informatique. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si tous les 30 avril quelqu'un n'essayait pas de le tuer. Heureusement outre être un informaticien génial (n'a-t-il pas construit un supercalculateur capable de brasser les Ombres et d'y voyager ou d'en récupérer des personnes et objets ?), un athlète de classe olympique séduisant, c'est également un sorcier de génie (initié des deux plus grands systèmes de magie de cet univers) métamorphe quasi-immortel et avec une arme secrète (son bracelet étrangleur Frakir). N'en jetez plus, Merlin est le héros parfait. Peut être un peu imbu de lui-même, rebelle et têtu, mais ne sont-ce pas des traits typiques de la famille royale d'Ambre ? Sauf que… durant presque toute la totalité du cycle qui lui est consacré, Merlin se fait littéralement mener par le bout du nez par tout le monde et en particulier par les femmes de sa vie. Il ne reconnaît pas son ancienne amante dans le rôle de son mystérieux ennemi qui le couvre de fleurs, la mère de son meilleur ami et la sienne intriguent pour placer leurs rejetons respectifs sur un trône, et toutes les femmes qu'il croise sans exception le manipulent pour arriver à leurs fins. Jusqu'aux grandes puissances elles-mêmes qui veulent faire de lui l'arbitre de leur conflit millénaire… Et malgré tout ça, Roger Zelazny arrive à nous rendre attachant Merlin, qui pourtant a tout d'un benêt tête à claques trop vite monté en graine ! Et l'auteur nous invite dans ces cinq livres à un tourbillon d'aventures allant toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus loin dans le délire (le passage dans le bar inspiré par Alice au Pays des merveilles est un monument de drôlerie) et les enjeux. le tout est souvent jugé en deçà du premier cycle, mais le cycle de Merlin offre une lecture plus que plaisante où Roger Zelazny se moque de lui-même et des travers de la fantasy sans jamais se moquer de son lectorat. Personnellement je prends autant de plaisir à relire ce cycle que le précédent. le seul bémol que je lui reprocherais est une fin abrupte où tous les derniers problèmes se trouvent artificiellement résolus, sauf le sort de Frakir (qui, lui, le sera dans une nouvelle ultérieure).
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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