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Critique de Ellane92


Un homme amnésique s'enfuit de la clinique privée dans laquelle des sédatifs lui étaient administrés pour empêcher son réveil, non sans avoir dans la poche le nom et l'adresse de la personne qui employait et payait la clinique. Lorsqu'il voit Evelyn, il ne doute pas qu'il connait bien cette personne, et qu'elle est bien sa soeur... Mais elle s'appelle Evelyn autant que lui se nomme Carl Corey, le nom figurant sur sa fiche d'admission !
Cette dernière semble moins que ravie de le voir débarquer chez lui, et estime les propos sibyllins de Carl, qui essaie de noyer le poisson pour cacher son absence de mémoire, forts appropriés et plein de sous-entendus. Carl, lui, aimerait juste savoir de quoi il parle !
Evelyn s'absente pour la journée. Carl en profite pour farfouiller chez elle et tombe sur un jeu de tarot étrange, froid au toucher, aux illustrations magnifiques. Ces cartes représentent des personnes réelles, et en les manipulant, Carl se rappelle de son propre nom, Corwin, et de ses frères et soeurs, qu'il pourrait, s'il le souhaitait, contacter au moyen de ce jeu d'atouts, puisque c'est bien là ce que sont ces cartes : un moyen pour échanger et se déplacer entre membres de la famille royale d'Ambre. Lorsque le téléphone sonne, Corwin prend sous sa protection Random, l'un de ses frères, et ensemble, ils décident de traverser les Ombres pour rejoindre le premier de tous les univers, le bastion de l'Ordre contre le Chaos, représenté par la Licorne, l'immortelle Ambre.

Il faut absolument lire ce premier tome du cycle des Princes d'Ambre !! En un peu plus de 200 pages, nous découvrons un nouvel univers, une famille aussi nombreuse que tordue et retorse, des combats d'épée, une guerre, une défaite, une mutilation, une évasion, et la promesse d'un Prince d'Ambre de conquérir son trône ! Ce cycle donnera lieu à deux série de 5 livres, l'une sur Corwin, que l'on découvre dans ce premier opus, un homme sur de lui et de ses prétentions, poète et guerrier, tenace comme la mauvaise herbe, hâbleur, mais, à sa façon également, honnête et loyal. La seconde série est consacrée à son fils, Merlin.
Avec le cycle des Princes d'Ambre, Zelazny reprend à son compte la théorie des multivers, avec un univers originel dont découlerait tous les autres, ce qu'il se passe dans le premier ayant des répercutions sur tous les autres, et vice versa. Dans ce premier tome, on découvre, en même temps que Corwin se souvient (c'est vachement malin, comme procédé ; pas hyper-méga-original, mais très efficace) surtout Ambre, les lois qui la régissent, ses hauts-lieux, comme Rebma, la ville sous l'eau, ses personnages hauts-en-couleurs (celles de Corwin sont le noir et l'argent...), et ses enjeux. le Chaos, qui se trouve à l'opposé d'Ambre et en constitue l'antithèse, sera évoqué dans les opus suivants.
Donc, Corwin, au final tout aussi légitime qu'un autre de ses frères à porter la couronne d'Ambre, est un personnage comme sait nous les offrir Zelazny, à la fois digne Prince d'Ambre (et ce n'est pas un compliment !!), charismatique et égoïste, mâtiné d'un certain sens des responsabilités et d'un zeste de compassion, sans doute à cause des siècles passés sur l'Ombre Terre (c'est-à-dire chez nous) pour cause d'amnésie.
Je pense que, objectivement, Les 9 princes d'Ambre est le meilleur tome de tout le cycle. J'ai ceci dit une tendresse particulière pour Les fusils d'Avalon, et suis raide dingue des Cours du Chaos, de la main d'Obéron et du Signe de la Licorne (oui, je sais, ce n'est pas le bon sens de lecture...). En revanche, j'ai trouvé les tomes consacrés à Merlin moins prenants.
Je préfère, personnellement, quand Zelazny s'applique à proposer à ses lecteurs une oeuvre post-moderne et expérimentale, comme dirait Alfaric, comme par exemple pour l'Oeil de Chat, mais franchement, il maitrise avec un réel talent et beaucoup d'inspiration l'écriture de ce tome sur lequel il bâtira la série, mélange de cynisme et d'humour noir, d'action héroïques et de héros désabusé. Un vrai régal !
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