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Critique de bdelhausse


Emilie et Franck sont à un moment charnière de leur amour. Lui est infirmier urgentiste, sensible et désireux d'avoir un enfant. Elle est universitaire, littéraire, et aimerait démarrer une thèse sur un auteur mort quelques années auparavant et auquel elle voue un culte. Comme d'autres.

L'histoire va prendre place sur une île aux larges des Hébrides. Une île où Galwin Donnell, l'écrivain-culte, avait établi sa résidence avant de disparaître. Suicide? Accident? Disparition volontaire, orchestrée par l'auteur? Meurtre? Cela n'a jamais été élucidé. Mais la légende se nourrit de ce mystère.

Franck rejoint Emilie sur l'île, alors que vont commencer les journées littéraires annuelles consacrées à Galwin Donnell. Un bel aréopage d'universitaires, profs et étudiants, de tous poils venu commémorer Donnell.

Et au milieu de tout cela, Franck qui se demande ce qu'il fait là et entame une étrange amitié faite de mensonges et de whisky avec Jock, l'homme à tout faire de l'île, fils de l'ancien homme à tout faire de Donnell.

Alice Zeniter, tel que je vois son roman, se livre à un exercice de style en créant un univers littéraire, celui de Galwin Donnell, auteur de polars noirs et équivoques sur la dépendance et la sexualité. L'oubli est alors une métaphore entre l'oubli des lieux (l'île où plus personne ne vit, sauf 5 jours par an pour les journées littéraires) et l'oubli des être (entre la mémoire de Donnell et l'amour qui se délite entre Franck et Emilie). Galwin Donnell va peu à peu prendre de plus en plus de place dans la vie de tout le monde, et surtout entre Franck et Emilie.

Exercice de style, disais-je. Pas évident. Alice Zeniter m'a capté d'emblée, mais elle m'a perdu entre la page 120 et 170 environs, où j'ai trouvé que l'on tournait en rond et que le propos s'épuisait. Les dernières 80-100 pages sont bien plus denses et tendues, aves la relation entre Franck et Jock, révélatrice et venimeuse, et qui va peu à peu amener Franck et Emilie à reconsidérer leur amour.

L'écriture est parfaitement maîtrisée, l'exercice de style est brillant. Mais il m'a manqué un truc, un je-ne-sais-quoi de plus surprenant, qui jaillirait, un peu à l'instar de la fin qui est très bien amenée et orchestrée. Cette fin sauve un peu le propos. Mais le côté sombre de l'âme humaine n'apparaît pas assez, en tout cas pas au niveau de ce qu'Alice Zeniter nous dit des romans sulfureux de Galwin Donnell.
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