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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Femmes empêchées - Leïla Zerhouni - Roman - Editions M.E.O - lu en avril 2023.

Après avoir lu l'opuscule le luthier de Bagdad, de la même autrice, je me suis lancée dans la lecture de son premier roman Femmes empêchées sorti en 2022.

Le roman de Leïla Zerhouni prend sa source en 1971 et se termine quelques décennies plus tard, en 2071, mais pas dans l'ordre chronologique, ce qui a un peu perturbé ma lecture au début.

Le destin de deux femmes "empêchées" , c'est ainsi que l'obstétricien algérien Saïd Chouki les appelle, des femmes qui n'arrivent pas à mener leur maternité à son terme ou qui choisissent de confier leur bébé à l'adoption. Toute la famille de cet homme a fui l'Algérie vers la Belgique et lui, homme de bien et de coeur est mort sous les coups de fanatiques en 1990.

Ania, personnage principal de ce roman, a été adoptée par Mme Loiret, célibataire, boulangère dans un petit village des Ardennes belges. Lorsqu' Ania atteint sa dixième année, sa mère juge qu'il est temps qu'elle apprenne la vérité sur sa naissance et lui explique avec énormément de tendresse et d'émotion l'histoire de sa naissance sous X et son adoption.

Ania n'aura de cesse de savoir qui était sa mère biologique, pourquoi elle a été abandonnée.

Et nous suivons ainsi le parcours d'Ania qui va faire des rencontres qui vont l'aider à supporter son manque de repère, qui vont l'aider à comprendre. Il y a Mme Kéra, propriétaire de la petite librairie-papeterie le Petit Bazar au milieu du village, Yasmine, la fille de Saïd Chouki, Niko, jeune journaliste dont Ania est amoureuse mais qui partira bien loin.

Sous la plume virevoltante de Leïla Zerhouni, l'histoire qui s'est déroulée sous mes yeux est émouvante, forte et intense. Elle se décline à différentes époques, elle est parsemée de petits poèmes, elle nous parle de la vie, de la maternité, d'une petite librairie, lieu de rencontres de lecteurs et de poètes.

C'est un livre qui chante, qui rit, qui pleure.

La couverture est superbe, elle représente la devanture de la librairie le Petit Bazar avec sa porte vert clair.

Lisez-le, votre avis m'intéresse. Moi, j'ai aimé, énormément.

Merci Isabelle D. G de me l'avoir prêté. Sans toi, je serais sans doute passée à côté.
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Un tout beau roman très court, un condensé d'émotions tantôt puissantes, tantôt légères. Je me suis laissé emmener dans ce petit village des Ardennes belges, à la rencontre d'attachants tempéraments féminins : Ania, fille adoptive de la boulangère Madame Loiret, la boulangère elle-même, Madame Kéra la libraire du Petit Bazar et Yasmine.

Madame Kéra décide d'ouvrir une librairie à l'heure où elles commencent à être délaissées au bénéfice des écrans. Pour attirer le chaland, un petit concours avec livre et chocolats à la clé va être organisé. le Petit Bazar va devenir le lieu où s'entrecroisent rencontres et destinées.

J'ai eu l'impression de lire un roman de cinq cents pages foisonnant d'histoires passionnantes se déroulant sur plusieurs décennies. Il fait à peine cent pages ! Et pourtant tout est dit, et joliment, grâce à la baguette, que dis-je, la plume magique de l'autrice, qui trouve même la place d'y glisser des vers et extraits de poésie.

Les fils rouges de ce roman sont la littérature, l'amour de la lecture et évidemment les femmes empêchées, ce que revêt cette expression, vous le découvrirez en lisant ce roman. Ils vont permettre à Leïla Zerhouni de tisser et assembler harmonieusement les vies qui se rencontrent et se cognent dans ce petit village à l'odeur flottante du bon pain chaud de Madame Loiret.

Merci à @Babounette qui m'a donné envie de lire ce bouquin il y a quelques mois déjà, c'était un bon conseil !
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Comme dans ses précédents ouvrages, Staccato (Lamiroy) et Abysse (Bleu d'Encre), Leïla ZERHOUNI raconte des histoires douloureuses, empreintes d'une rare sensibilité et de purs moments de bonheur, dans une belle écriture et une forme travaillée.

Elle ponctue de poèmes, de rêveries, de lettres ou d'extraits de journaux intimes les chapitres plus narratifs, qui sur un mode différent, donnent voix aux intériorités des personnages. Comme si la vie se renforçait à l'aune des drames qui l'endeuillent, des difficultés qui jalonnent son parcours. Ses livres sont ainsi des contes moraux, avec une prise dans le réel et une attache au merveilleux.

Ici, l'histoire qu'elle raconte s'étend de 1994 à… 2071, c'est-à-dire qu'elle comprend un volet anticipatif qui éclairera a posteriori la partie contemporaine.

Le personnage principal est Ania Loiret, une fille adoptée par la boulangère un peu effacée d'un village ardennais. Par amour des livres, Ania servira dans une librairie-papeterie du village, le Petit Bazar. Aux côtés de madame Kéra, la libraire, elle organisera des concours de reconnaissance de poèmes. Sur les lieux, elle va rencontrer Niko, le garçon dont elle va tomber amoureuse… C'est dire si les livres vont être partout présents dans ce roman.

Ce roman raconte l'histoire de deux « femmes empêchées », de ces femmes qui ne peuvent prendre en charge leur maternité ou vont jusqu'à l'écourter, puis confier leur enfant à l'adoption. Les destinées de ces femmes sont remarquablement mises en relation, en résonance, en particulier celles d'une mère et sa fille.

Les compagnons de ces femmes abandonnées au moment où le plus fort soutien est réclamé ont dû fuir, par nécessité ou par volonté, sans même savoir qu'ils avaient été ou allaient être pères.
Saïd Chouki, le médecin algérien aidant, durant les années 90 noires, les femmes empêchées de son pays sera, lui, la victime de jeunes fanatiques. Il incarne le versant protecteur des femmes, plus terrien, a contrario des jeunes hommes évoqués plus hauts et qui ont été les objets de leur rêve, appelés à s'accomplir en dehors de la paternité.

Leila Zerhouni maîtrise son sujet, joue avec les époques, et produit, par des scènes judicieusement choisies, une palette inédite d'émotions vives. le roman ménage, de plus, jusqu'à la dernière page, le suspense.

Un livre émouvant, joyeux, rare, novateur, qui confirme une écrivaine singulière.

Un coup de coeur !
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