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Critique de IreneAdler


Challenge ABC 2017-2018
12/26

Inné, acquis ? Quelle est la part de chacun chez les humains ? Peut-on rendre au monde des humains une enfant qui a vécu un certain temps seule dans la nature ? Et surtout, quelle est la part de sauvagerie animale qu'elle a pu en garder ?
Autant de question qui suivent l'adoption, pour une expérimentation scientifique, d'une jeune fille présentée comme la Petite Sauvage et qui aurait vécu seule dans la nature avec des félins. Est-ce vrai ? Personne ne peut réellement le certifier. Ce qui est sûr, c'est qu'elle exerce une attraction très forte sur le fils aîné de la famille. Ce dernier souffre de neurasthénie (dépression ?), et bientôt ne sait plus très bien si les cadavres qui jalonnent la montée sociale de la Petite Sauvage sont de son fait à lui ou à elle. Les faits sont pour lui très troubles...
Le roman nous entraîne dans le Manhattan des années 1870, avec la montée en puissance de la psychologie et des sciences expérimentales. Avec des dérives sérieuses : acheter une jeune fille pour illustrer la force de l'acquis sur l'inné (sans autre protocole scientifique) montre bien qu'avec de l'argent tout est possible, même de n'avoir aucune réprobation publique... si on est brillant.
L'écriture entretient bien l'ambiguïté sur la responsabilité des meurtres. Tout y crépusculaire, en accord avec l'état d'esprit du narrateur. Sans aller jusqu'à parler de faiblesse d'esprit ou de volonté, il est plutôt en deçà de la Petite Sauvage, qui elle semble être sans empathie ou sans sentiment, alors qu'elle est pleine de volonté, de désir d'aider les autres, sans éprouver de dégoût inutile. Elle y va, sans avoir froid aux yeux. C'est un personnage féminin très fort, presque dur. Complètement à contre-courant de ce que la société de l'époque demandait et attendait des femmes de la haute société. Un esprit rebelle qui ne rentre dans aucun moule.
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