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EAN : 9782264061287
600 pages
10-18 (16/09/2015)
3.6/5   10 notes
Résumé :
Lorsque débute ce roman, le narrateur attend l'arrivée de la Police à Central Park à côté du cadavre d'un ami d'enfance, et se demande s'il est lui-même l'auteur de ce meurtre... ou s'il faut y voir la marque de l'Enfant Sauvage. Il se lance alors dans le récit de sa famille : un an auparavant, le père de la famille Delgate découvre une Enfant Sauvage dans un freak show de Virginia City. Il décide de l'éduquer et de la faire rentrer dans le beau monde afin de prouve... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique


Jean Zimmerman s'est donné pour mission de retracer l'histoire de New York à différentes époques à travers un cycle de polars historiques. le premier volet de la série le maître des orphelins se passait au moment où la petite colonie hollandaise devenait anglaise à la fin du dix-septième siècle. Il n'y a pas de liens entre les deux livres, hormis le lieu et ils peuvent se lire séparément sans problème. Les personnages de cet opus ne sont pas présentés comme des descendants des héros précédents et il n'y a aucune allusion au passé de la ville.

Nous avions quitté un tout petit bourg campagnard et nous voici deux siècles plus tard en 1876. le narrateur de cette histoire est le jeune Hugo Delegate, fils d'une famille richissime de Manhattan. Il attend la police au domicile de son ami Bev qu'il a peut être assassiné, à moins que ça ne soit sa soeur adoptive. Il ne sait plus où il en est, il a été soigné à plusieurs reprises pour de la neurasthénie, mais derrière ce terme vague, le lecteur moderne pense tout de suite à la schizophrénie, maladie encore inconnue à l'époque. Hugo est arrêté et incarcéré, mais dès le matin deux avocats d'un célèbre cabinet viennent le voir et offrir leurs services. Hugo est confus et pressent que l'arrivée des juristes a été demandée par son père Freddy en voyage à Londres au moment des faits. Les deux hommes interrogent le jeune homme et lui font raconter toute l'histoire depuis le début, c'est à dire depuis le printemps précédant et le voyage dans l'ouest de la famille.

Le roman se divise en trois parties, la première raconte avec moult détails pittoresques le voyage de la famille Delegate à Virginia City où Freddy possède des mines d'argent. Il en a seulement hérité, c'est son frère Sonny qui les a découvertes et exploitées, mais Sonny est mort. Il était le fils chéri de la famille et leur père n'a pas survécu à la perte de son fils préféré, celui à qui tout réussissait. Freddy est fabuleusement riche, c'est un homme charmant mais incompétent. Une de ses passions consiste à s'entourer de personnages étranges, c'est ainsi que le Berdache (un Indien travesti) et Tu-Li une servante chinoise sont entrés dans la famille et sont devenus les amis intimes d'Anna Maria, la mère d'Hugo, elle aussi fantasque que le père. Freddy se passionne pour les idées de son temps et le débat sur l'inné et l'acquis fait rage à ce moment. Son rêve est de pouvoir trouver un enfant sauvage. Tu-Li déniche justement une fille sauvage à Virginia City, elle est prisonnière du Dr Caleb qui l'exhibe dans un show minable. La famille Delegate ramène l'adolescente à New York.

La deuxième partie du livre raconte son éducation, son entrée dans la haute société et sa chute. La troisième le dénouement de l'histoire qui dure un peu plus d'un an en tout. Durant ce laps de temps des meurtres sanglants sont commis dans le sillage de la jeune fille, Hugo en est amoureux, il ne sait pas si elle est coupable, si c'est lui, s'il perd la raison. Mais à force de se regarder le nombril il ne voit plus la réalité et le dénouement surprendra vraiment le lecteur, qui a vécu toute cette longue histoire à travers les yeux d'Hugo.

Ce récit nous fait voyager dans les mythes américains, la conquête de l'ouest est terminée, il n'en reste que du folklore, mais la vraie sauvagerie a émigré à l'est. Et ceux qui semblent inoffensifs le sont bien moins qu'il n'y paraît.

La première partie du livre est longue et assez peu passionnante, mais l'intérêt du lecteur croît au fil des pages et l'histoire se termine de façon très surprenante. Au final c'est un regard intéressant posé sur le Manhattan de l'âge d'or.



Lien : https://www.patpolar.ch
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Challenge ABC 2017-2018
12/26

Inné, acquis ? Quelle est la part de chacun chez les humains ? Peut-on rendre au monde des humains une enfant qui a vécu un certain temps seule dans la nature ? Et surtout, quelle est la part de sauvagerie animale qu'elle a pu en garder ?
Autant de question qui suivent l'adoption, pour une expérimentation scientifique, d'une jeune fille présentée comme la Petite Sauvage et qui aurait vécu seule dans la nature avec des félins. Est-ce vrai ? Personne ne peut réellement le certifier. Ce qui est sûr, c'est qu'elle exerce une attraction très forte sur le fils aîné de la famille. Ce dernier souffre de neurasthénie (dépression ?), et bientôt ne sait plus très bien si les cadavres qui jalonnent la montée sociale de la Petite Sauvage sont de son fait à lui ou à elle. Les faits sont pour lui très troubles...
Le roman nous entraîne dans le Manhattan des années 1870, avec la montée en puissance de la psychologie et des sciences expérimentales. Avec des dérives sérieuses : acheter une jeune fille pour illustrer la force de l'acquis sur l'inné (sans autre protocole scientifique) montre bien qu'avec de l'argent tout est possible, même de n'avoir aucune réprobation publique... si on est brillant.
L'écriture entretient bien l'ambiguïté sur la responsabilité des meurtres. Tout y crépusculaire, en accord avec l'état d'esprit du narrateur. Sans aller jusqu'à parler de faiblesse d'esprit ou de volonté, il est plutôt en deçà de la Petite Sauvage, qui elle semble être sans empathie ou sans sentiment, alors qu'elle est pleine de volonté, de désir d'aider les autres, sans éprouver de dégoût inutile. Elle y va, sans avoir froid aux yeux. C'est un personnage féminin très fort, presque dur. Complètement à contre-courant de ce que la société de l'époque demandait et attendait des femmes de la haute société. Un esprit rebelle qui ne rentre dans aucun moule.
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J’ai découvert l’auteure, Jean Zimmerman, par la lecture de ce roman génial qu’est « Le maître des orphelins ». D’ailleurs, depuis je la suis sur son blog ; ceci pour vous dire que je suis fan !

J’attendais donc la parution en France de ce roman avec une grande impatience. Et là… c’est non pas le drame mais une légère déception.

L’histoire : En 1876, un homme richissime, Freddy Delegate, plein d’extravagance adopte une enfant sauvage découverte dans un freak show d’une ville de mineurs dans l’Ouest américain. Cette jeune fille n’est pas « réellement sauvage », elle a été enlevée enfant par des Comanches parmi lesquels elle a vécu ensuite.

Emmenée par la famille à Manhattan, Bronwyn sera choyée par sa famille adoptive (elle remplace dans le coeur de la mère de famille sa fille décédée), ses deux « frères » tomberont sous son charme ainsi que toute la bonne société new-yorkaise d’ailleurs.

Mais des hommes gravitant dans l’entourage de Bronwyn sont assassinés et horriblement mutilés. Hugo Delegate, pourtant fou amoureux de sa soeur adoptive, commence à la soupçonner. Et c’est lui qui nous raconte toute l’histoire alors qu’il vient de découvrir le corps de son ami d’enfance.

Il m’a fallu lire les 150 premières pages pour comprendre où l’auteure voulait en venir : sommes-nous gouvernés par l’inné ou par l’acquis ?

» A cette époque, les questions que se posaient Freddy étaient très philosophiques : sommes-nous les jouets du hasard ? Y a t il une divinité qui forge nos destinées ? De telles interrogations se multipliaient dans le débat sur l’inné et l’acquis, qui faisait rage dans les cercles intellectuels de la côte Est qu’il fréquentait. »

Le propos aurait été intéressant mais j’ai trouvé que l’auteure s’était perdue au milieu de plein d’autres thèmes : la vie de la haute société new yorkaise, les crimes, les études d’anatomie du narrateur. J’ai trouvé que cela faisait un peu « fourre-tout ». C’est ce qui a engendré ma déception et ma difficulté à adhérer complètement à l’histoire.

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Ça commence comme un conte de fées : la pauvresse enlevée par les comanches, la petite fille adoptée par les jaguars, l'enfant sauvage dont le sort émeut une riche famille d'industriels New Yorkais dont le fils aîné, un peu "instable " psychologiquement, sera notre narrateur.... mais bien vite le rêve vire au cauchemar. Tout au long de l'ascension sociale de la belle, les corps vigoureux de jeunes hommes assassinés et châtrés s'amoncellement... Qui tue? La jolie sauvage? Le fils neurasthénique ? Quelqu'un d'autre?
Un fabuleux voyage entre le Far West américain et le Manhatan de l'âge d'or,une intrigue, certes un peu prévisible mais bien menée , des personnages attachants et un goût d'aventure certain: tous les ingrédients nécessaires à un dimanche d'agréable lecture au coin du feu. Une auteure que je ne connaissais pas mais dont l'écriture et le style m'ont beaucoup plu... Je lirai certainement d'autres oeuvres de Jean Zimmerman !
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J'avais bien aimé "Le Maître des Orphelins" le premier roman de Jean Zimmerman, on découvrait NY au commencement en 1663. Avec "La petite sauvage", la future métropole a grandi, on est en 1870. La ville s'étend, se modernise, le mouvement s'intensifie.
Comme le précédent livre, l'auteure met l'accent sur les petits détails historiques on croise la famille d'Henry James, Teddy Roosevelt, les Rockefeller. La statue de la Liberté arrive petits bouts par petits bouts. J'ai découvert l'existence des Berdaches dans la culture Indienne, personnes à la fois masculin et féminin. Et à chaque fois Jean Zimmerman nous présente des femmes indépendantes, modernes qui ont du caractère.
En revanche je me suis un peu ennuyée avec l'histoire. Une jeune fille sauvage recueillie par LA riche famille de New York, des meurtres mystérieux autour d'elle. J'ai eu l'impression qu'il ne se passait pas grand-chose, beaucoup de répétitions. Je ne suis pas une habituée des romans policiers, mais dès le début j'avais deviné …..
Néanmoins ce roman reste une lecture agréable. le fait que le récit se raconte à travers le témoignage d'un seul personnage permet une lecture fluide.
Jean Zimmerman travaille sur une saga consacrée à l'histoire de New York, alors même si j'ai été un peu déçue par cette 2ème aventure, j'attends son prochain recueil avec impatience.
Lien : http://le-club-des-incorrigi..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Première règle, avec les hommes : ne pas croire un mot de ce qu’ils vous racontent. Leurs paroles ne sont que l’emballage du cadeau, qu’il faut déchirer pour révéler la vérité. Cherchez plutôt cette partie d’eux-mêmes qu’ils taisent, ces secrets qu’ils croient dissimuler, mais qui sont en réalité exposés aux yeux de tous.
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Les pauvres étaient-ils accablés par la pauvreté parce qu’ils étaient nés dépourvus de toute fibre morale ou était-ce leur environnement dégradé qui les corrompait ?
La réponse avait son importance. Car si la nature dictait notre destinée, il était inutile de dépenser de l’argent en programmes sociaux, en efforts d’éducation ou pour améliorer les conditions de logement des infortunés de la société : ils étaient ce qu’ils étaient et l’on n’y pouvait rien changer. En revanche, si, avec une dose de soutien suffisante, il était possible de rediriger la destinée des pauvres, la charité devenait fondamentale.
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On creuse profond, très profond maintenant. Et plus on creuse, plus on fait de profits. En 73, on a touché le gros lot. On a tous appris sur le tas, on a creusé, on a manipulé la terre, et puis on a trouvé du sulfure. Ce n’est pas de la magie, non : c’est de la science. Votre père connaît tout ça. L’esprit scientifique le plus doué de sa génération ! Parce que c’est bien de chimie qu’il s’agit : c’est du chlorure d’argent, rien d’autre, mais ça rend les gens fous.
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Peut-on penser sans mots ? Tous les scientifiques qui avaient étudié les enfants sauvages s’étaient heurtés à la question du langage. Qu’ils aient été élevés par des ours, des loups, des chèvres sauvages et même, dans un cas, par des rats, la plupart de ceux-ci s’étaient révélés incapables d’apprendre à parler et on les avait donc considérés comme des idiots.
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Le Grand Palais de Justice métropolitain. Le commun des mortels redoute à juste titre d’avoir à franchir le seuil de ce bâtiment en briques aux lourdes colonnes, froid, inhospitalier et hideux au possible, aussi lugubre que le surnom qu’on lui donne. Un lieu où languissent les scélérats et les assassins (c’est-à-dire moi), et où la justice en fait autant.
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Payot - Marque Page - Jean Zimmerman - Le maître des orphelins.
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