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Critique de Andromeda06


"Pot-Bouille" est le dixième volet des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. On suit l'ascension d'Octave Mouret, fils des cousins et époux François Mouret et Marthe Rougon, petit-fils des frère et soeur Pierre Rougon et Ursule Macquart, de son arrivée à Paris à son mariage. Ce livre est le prélude du onzième tome, "Au bonheur des dames" (mon préféré pour le moment), dans lequel Octave Mouret nous emmène dans le monde des grands magasins.

Le titre "Pot-Bouille" a été choisi pour définir ce que Zola appelle le "pot-au-feu bourgeois", sorte de tambouille dans laquelle "mijotent toutes les pourritures de la famille et tous les relâchements de la morale". Inutile de préciser que c'était parfaitement bien trouvé et que ce livre porte son titre à merveille, il résume à lui seul toute l'histoire.

Les événements se déroulent à Paris, essentiellement dans un immeuble bourgeois de la rue de Choiseul. Par le biais d'Octave Mouret, qui cherche une maîtresse pour s'élever socialement, Zola dépeint tout au long de son récit la vie bourgeoise et tous ses travers. Il en va des rapports entre voisins, entre les hommes et les femmes, entre les membres d'une même famille, mais aussi avec la domesticité. On suit toute une flopée de personnages à la moralité, au savoir-vivre et au raffinement irréprochables, mais d'apparence seulement : égoïsme, arrogance, faux-semblants, mensonges, cocufiages, cancans, rancunes et hypocrisies révèlent la personnalité de tous (ou presque) les protagonistes. Zola n'y va pas de main morte avec eux, il frappe fort, exagère sans doute un peu : chacun des personnages (ou presque) est abject, plein de préjugés, méchant, aveugle (idiot ?), magouilleur, mesquin. Les femmes, particulièrement, en prennent pour leur grade.

Avec inhabituellement très peu de descriptions, Zola se concentre davantage sur ses personnages et leurs actes, me donnant l'impression d'avoir tourné les pages plus rapidement que d'habitude. Les chapitres relativement courts rendent également la lecture plus dynamique. le style de l'auteur est toujours aussi agréable, facile et (exagérément) réaliste.

Après un début laborieux (avec ces grosses chaleurs, accumulées avec plusieurs nuits sans sommeil, je n'arrivais pas à m'y mettre pour de bon), et après finalement une sieste de plusieurs heures, j'ai repris ma lecture depuis le début et ai quasiment tout lu d'une traite. C'était cruel, humainement décevant et affligeant, mais passionnant et percutant.

Un roman transcendant (tel que Zola m'a habituée) avec un finale tout en douceur, ni trop tragique, ni catastrophique (tel que Zola m'a peu habituée).
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