Bon … encore un
Zola de lu !
Je dis ça positivement, car c'est pour moi une découverte et une joie devant le regard de
Zola sur la vie, les gens, la société, … Regard cru, amusé, froid, bienveillant, dénonçant, caustique, politique, anthropologique, la liste est longue,
Et à chaque livre, il me semble que
Zola n'est pas quelqu'un de caricatural, simpliste ou fondamentaliste (… je ne trouve pas le mot qui convient, catégorique peut-être). Il est capable de montrer les différentes facettes d'une même réalité, les personnages peuvent avoir des comportements ambigus, rien n'est tout noir ou tout blanc.
J'ai été étonné dans Pot-Bouille de me retrouver pratiquement dans un vaudeville !
Certes, c'est pour
Zola l'occasion de dénoncer l'hypocrisie de ce monde bourgeois réuni dans cet immeuble. Mais le coté amusé de la plupart des situations donne l'impression d'assister à une farce, une farce qui malheureusement tourne parfois au drame ou au rire forcé.
Pour ce qui est des rapports entre les gens (bourgeois ou gens du service), on est loin de la culture britannique de Downton Abbey ! C'est beaucoup plus cru, du langage aux attitudes. Il y a des moments où l'on se prend en pleine figure la violence de ce monde qui cherche à survivre dans son ordre convenu.
J'ai du mal à discerner si
Zola s'amuse ou dénonce, à décrire ces situations où chacun veut maintenir coûte que coûte une certaine contenance sociale, au prix de tous les sacrifices, compromissions, mensonges et coups bas. On est des fois dans quelque chose d'assez acide, qui peut même faire froid dans le dos.
Curieusement, comme dans Au Bonheur des Dames, ce n'est pas le personnage d'Octave Mouret qui m'a le plus intéressé. J'avoue que Mme Josserand mère m'a fait jubiler, dans ses ruses et ses combines à vouloir tout tordre en sa faveur. Et je reste marqué par l'évènement de cette femme qui accouche toute seule dans sa chambre misérable. Impressionnant de voir comment
Zola peut passer de situations relativement frivoles à ce moment dramatique.
Pour l'instant, c'est Germinal qui reste mon préféré (dans ceux que j'ai lu), car j'aime le drame et la tension, mais à chaque fois, le plaisir de lire
Zola est là, même si le ton semble plus léger.