Publié en 1883, «
Au bonheur des dames » est le onzième volume de la série « Les rougon-Macquart ».
Il ne faut pas séparer «
Au bonheur des dames » de « Pot-Bouille » qui en constitue une sorte de préambule : « Pot-Bouille » raconte l'ascension d'Octave Mouret, fils de
François Mouret et Marthe Rougon par l'entremise de son mariage avec Mme Caroline Deleuze veuve Hédouin, propriétaire de ce qui deviendra «
Au bonheur des dames » et qui mourut peu après, des suites d'une chute sur le chantier de l'extension de son magasin.
Devenu directeur, Octave Mouret n'aura de cesse que d'agrandir son « Grand Magasin » et de conquérir le coeur de Denise Baudu. Celle-ci, fraîchement arrivée à
Paris de sa campagne normande (Valognes) pour travailler dans le magasin de son oncle situé en face le Grand Magasin d'Octave. Elle finira par se faire embaucher par Mouret, et connaîtra une ascension rapide dans les grades de vendeuse.
Au-delà de cette histoire d'amour qui finit bien – une rareté chez
Zola – «
Au bonheur des dames » décrit parfaitement l'évolution du commerce, du petit magasin de détail spécialisé vers le Grand Magasin polyvalent… et la faillite du petit commerce.
Il est remarquable de constater que toutes les techniques de vente actuelles non rien de bien nouveau (soldes, ventes flash, promos…) ; elles sont décrites par le menu dans ce onzième roman de la série.
On retrouve également les « avancées » sociales de l'époque par l'application des théories de Fourrier et la mise en place du phalanstère…
Enfin, tout comme « le ventre de
Paris » se prêtait bien au tableau impressionniste qu'en faisait
Zola dans ses descriptions d'étals regorgeant de victuailles, les gondoles débordant de dentelles, de guipures, de failles d' «
Au bonheur des dames » se prêtent magnifiquement au même genre de tableau.
Un roman qui finit bien, c'est assez rare chez
Zola pour l'apprécier à sa juste valeur : un des mes préférés avec « le ventre de
Paris » et « La faute de l'abbé Mouret ».