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Critique de Myriam3


Il faut croire que Gervaise, égale à elle-même, a donné naissance à des enfants intelligents, passionnés, emplis de la meilleure volonté, mais à qui il manque ce petit rien, cette flamme qui en feraient des gagnants; au lieu de cela, les voilà condamnés, par péché d'idéalisme, à une chute lente et inexorable...
Claude Lantier était pourtant entouré des meilleurs alliés: un groupe d'amis artistes, comme lui, rencontrés dans sa jeunesse à Plassans et tous prêts à conquérir Paris. Une jeune fille qui tombe amoureuse de lui, prête à le materner, l'idéaliser, l'aimer. Et surtout, le génie de la peinture. Claude est le chef de file du mouvement "plein air" - alias "impressionnisme", il est novateur, créatif, profond. Et pourtant, comme ces génies avant l'heure, incompris et rejeté.
On le suit ainsi en pleine descente aux Enfers... et pourtant c'est aussi pour Christine la dévouée, l'amante, qu'on souffre, elle qui se voit rivalisée par ces portraits de femmes auxquels il consacre ses jours et ses nuits. Et pire que tout, c'est leur enfant qu'ils auront sacrifié tous les deux l'un à l'art, l'autre à l'amour et qui mourra presque abandonné, pauvre âme débile et corps malade.
On pourrait se demander comment Zola eut le courage de cumuler ces romans de la famille Macquart sombrant dans la folie ou l'alcool, et pourtant, bien qu'il se revendique de la veine naturaliste, combattant le romantisme, il y a bien, parfois, de cet idéalisme et amour qui ferait croire au lecteur, un instant, que la vie pourrait être belle, douce, qu'on pourrait y accomplir son idéal.

Enfin, l'oeuvre est un bel hommage aux théories de la peinture et à l'abnégation des purs artistes, et une magnifique description des paysages parisiens du dix-neuvième siècle.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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