14ème volume des Rougon Macquart, "l'oeuvre", paru en 1886, rentre pour l'instant dans mon top 3 de l'immense saga familiale.
Prenant place dans le milieu artistique, à l'époque où l'impressionnisme commence la carrière qui sera la sienne, nous allons suivre Claude Lantier (frère de d'Etienne le héros de "Germinal", et demi-frère de Nana), que l'on avait déjà croisé dans "le ventre de
Paris". La légende veut que
Zola se soit inspiré de Cézanne pour créer le personnage de Claude et qu'une brouille entre les deux hommes aurait eu "l'oeuvre" comme point de départ.
A la lecture du roman, il est toutefois permis d'en douter...
Claude est originaire de Plassans (réplique fictive d'Aix en Provence dont vient
Zola).
C'est un peintre bourru, qui ne vit que pour sa peinture, solide, lumineuse, loin des canons habituels du Salon, manifestation annuelle des artistes issus de l'académie des beaux-arts. Ses envois répétés de tableaux essioent refus sur refus.
Mal à l'aise avec la gente féminine, qu'il ne considère que de loin, sa rencontre avec la jeune Christine, fraîchement débarquée de Clermont, va lui ouvrir d'autres horizons.
J'attendais avec impatience ce roman, en tant qu'amateur de peinture et notamment d'impressionnisme.
J'avoue avoir eu un peu peur que
Zola ne continue à ressasser les mêmes thèmes en se bornant à changer de cadre.
Cette redite dans le naturalisme est d'ailleurs une des raisons qui poussa Huysmans à s'en éloigner ainsi que de
Zola.
Mais heureusement non! le roman traite bien des thèmes que j'attendais : l'inspiration, le modèle, la révolution artistique de l'époque, et une rivalité amoureuse extraordinaire.
Je ne peux que vous conseiller "l'oeuvre", qui peut se lire, comme la plupart des romans du cycle, de manière totalement indépendante.
Bonne lecture à tous !