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Critique de Davalian


"Oeuvre intime et de demi-teinte" selon Émile Zola, Une page d'amour offre beaucoup de contrastes avec l'Assommoir. le challenge XIXème siècle, offre l'occasion de s'en apercevoir. Tout ici y est moins ambitieux : le nombre de pages, les personnages, l'intrigue. L'auteur se permet d'ailleurs de dévoiler une trame principale assez peu immersive (la passion entre Hélène, une douce et chaste veuve et Henri, époux et père de famille) relatée sous la plume d'un écrivain aux penchants moralisateurs sinon puritains.

La présence de Zola, son regard, son mépris pour la petite bourgeoisie de l'époque, sur l'hypocrisie de la bonne société du Passy de cette époque lasse bien vite. Les passages qui évoquent les différents stades des dérives de la vie conjugale sont légions. Cette situation semble visiblement acceptée sinon encouragée par le plus grand nombre. Tout cela peine à convaincre à force de trop forcer sur les généralités. Pour ne rien arranger, les quelques histoires secondaires peinent à réveiller une attention déclinante.

Il faut également composer avec de très nombreuses descriptions. Celles-ci pourront plaire, car elles sont autant de discrets hommages rendus à la peinture impressionniste. Certain épisodes gagnent ainsi une intensité plutôt inattendue (la scène de la balançoire) au détriment d'autres pourtant plus émouvants. Certains tableaux de Paris sont inspirés du vécu de Zola, sa dure jeunesse parisienne. L'émotion ravira les inconditionnels, mais la présence omniprésente de l'écrivain peut tout aussi bien agacer.

Ce huitième tome de la saga des Rougon-Macquart, assez bien accueilli par la critique lors de sa publication, se révèle donc délicat à lire au XXIème siècle. Ce constat est assez curieux, d'autant que le roman succède (et précède) deux classiques intemporels.
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