C'est grâce à un reportage télévisé sur la ville de
Lourdes vue par
Zola que j'ai découvert cette oeuvre méconnue qu'elle lui inspira . Lorsque au lycée, certains profs de français m'ont imposé des textes de
Zola, je n'en ai sûrement pas apprécié toutes les qualités. Aujourd'hui, je reste stupéfaite devant le talent de cet écrivain et, n'en déplaise à ces deux grands Hommes, je lui trouve beaucoup de points communs avec un autre de mes chouchous, à savoir
Victor Hugo, dans leur souci du détail.
Avec le personnage principal Pierre, un jeune prêtre qui accompagne Marie, son amour d'enfance, paralysée après une chute de cheval, le lecteur va suivre 5 jours d'un pèlerinage partant en train de
Paris pour
Lourdes. Ce train regroupe les malades et quelques accompagnants. Quel paradoxe que la vision pragmatique de l'écrivain totalement athée qui transparaît dans celle de l'homme d'Église, car Pierre a perdu la foi et c'est un regard tout à fait réaliste qu'il pose sur ce qui l'entoure. le flot des pèlerins est décrit comme une nouvelle cour des Miracles. Bien que ne partageant pas leur foi,
Zola les peint avec beaucoup d'humanité. Il comprend que toutes ces personnes, alors que la science s'est révélée impuissante à les guérir, se tournent vers des promesses mystiques pour avoir droit aussi à leur part de bonheur. Il est beaucoup plus corrosif vis à vis de ceux qui exploitent la misère humaine, de ceux qui profitent avidement des retombées financières et des escrocs qui exploitent le marché juteux des miracles.
J'ai lu ce titre en e-book : 5 parties pour chaque journée, chacune divisée en 5 chapitres d'une cinquantaine de pages, cela fait un bon pavé, mais voilà, c'est du
Zola. Il nous livre un véritable reportage où tout est décrit dans une multitude de détails, le paysage, la ville, l'histoire de chaque pèlerin et ses espoirs. Cela donne une oeuvre exigeante mais pleinement réaliste qui évidemment, se termine par le triomphe de la raison sur les diverses croyances. N'osant l'affronter d'un seul bloc, je l'ai lue par petites touches et malgré quelques longueurs ressenties par moment, j'accorde un 18/20 à ce texte.