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Critique de tessy2


Cinq jours de pèlerinage aux côtés des malades et des pèlerins : Lourdes, premier tome du cycle des trois villes.

Zola s'y consacre avant même la fin des Rougon-macquart.
Il paraît le 25 juillet 1894 et remporte un vif succès auprès du public, mais est très mal reçu par l'église qui le met à l'index le 21 septembre. La polémique sera effacée par une autre, J'accuse en 1898.

Genèse

En septembre 1891, Zola voyage à Lourdes en compagnie de son épouse. Guère enthousiaste au départ, il est effaré par ce qu'il découvre. Il projette aussitôt un nouveau roman : " j'ai passé la nuit à en établir le plan" écrit-il à Henri Céard le 20 septembre.
"Ô le beau livre à faire avec cette ville extraordinaire."
Dès juillet 1892, il annonce son projet dans la presse et retourne à Lourdes le 28 août 1892 pour le pèlerinage national, où il restera deux semaines, deux semaines d'enquête, plus que pour Germinal ou la Terre.
Comme à son habitude, il y prendra de nombreuses notes, visitera sans relâche les lieux, hôpital Notre-Dame des Douleurs, la grotte, bureau des constatations, église du rosaire, hôtels, boutiques,... Et on accueillera à bras ouverts le grand écrivain.
Mais rien ne réussit toutefois à le convaincre de cette prétendue puissance divine. Il n'y croit pas mais compatit devant tant de souffrance.

Le roman
Zola s'oriente vers un nouveau type de roman.
" Je veux au centre la souffrance humaine, (...) un groupe de malades emportés vers l'illusion, simplement des malades avec l'histoire de leurs maladies, leur espoir..."
Mais il ne renonce pas pour autant au naturalisme et voit en Bernadette Soubirous, une victime de son milieu.

Résumé

A bord du train blanc, celui des grands malades, s'installent Monsieur de Guersaint et sa fille Marie, paralysée après une chute de cheval, l'abbé pierre Froment, l'ami de la famille et tant d'autres... Tous sont gonflés d'espoir, ils s'apprêtent à rejoindre Lourdes pour le pèlerinage annuel, devant eux au bout du voyage : la guérison.
" Et c'est ainsi qu'elle se trouvait là, en troisième classe, dans le train blanc, le train des grands malades, le plus douloureux des quatorze trains qui se rendaient à Lourdes, ce jour là, celui où s'entassaient, outre les cinq cents pèlerins valides, près de trois cents misérables, épuisés de faiblesse, tordus de souffrance, charriés à toute vapeur d'un bout de France à l'autre. "

Mon avis

Peu convaincue par le sujet du livre, j'ai toujours repoussé cette lecture.
Les premiers chapitres ont été douloureux pour la lectrice que je suis. Douloureux mais nécessaires !
Cet afflux de souffrance a finalement réussi à faire taire mes réticences.
Et accompagnée par les gémissements des malades, les prières, au son de la voix de Pierre racontant l'histoire de Bernadette, et les secousses du train, j'ai fini par capituler.
Cinq jours pour cinq parties contenant cinq chapitres, la rigueur d'Émile Zola est bien là. Aucun aspect de Lourdes n'a échappé à son regard pointu. Aussi le roman vous offrira le panel complet : Lourdes et ses malades, des déshérités aux mieux lotis, de la grande ferveur aux petits arrangements, de l'hypocrisie de la société, de l'appât du gain, de la merchandisation à outrance, Lourdes comme ci vous y étiez, et bien sûr, le doute qui s'immisce à travers le personnage de Pierre. L'éternel débat entre foi et raison , un sujet déjà abordé dans le dernier tome des Rougon-macquart, le docteur pascal.
Le talent de Zola a encore frappé. Il a finalement réussi à m'embarquer dans cette histoire aux antipodes de mes aspirations. Décidément ce Zola, il ne me déçoit jamais !

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