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Critique de Gaphanie


Le narrateur nous raconte son étrange traversée New-York-Buenos Aires sur un paquebot qui accueille aussi un illustre passager, le champion d'échecs Mirko Czentovic.

Fasciné par les joueurs d'échecs et déterminé à observer ce specimen fruste et inculte qu'est Czentovic en dehors de l'échiquier, le narrateur fomente alors un plan : sortant ostensiblement l'échiquier, il entreprend d'en faire une partie avec son épouse, encore plus mauvaise que lui.

Ce n'est pas pour autant Czentovic qui est ferré, mais Mc Connor, un homme d'affaires qui propose aussitôt une partie à notre narrateur. Et quand Czentovic s'approche enfin de leur table de jeu, c'est pour s'en éloigner aussitôt, méprisant. le narrateur explique alors à Mc Connor que c'est un champion international qui vient de passer, et qu'il regrette qu'il ne se soit pas intéressé à leur partie, mais en même temps, ce ne sont que des joueurs de troisième zone, qui n'ont pas réussi à éveiller la curiosité du maître.

Mc Connor se fâche tout rouge et va trouver Czentovic : il accepte une partie le lendemain à 15 heures, contre rétribution. Après tout, c'est son métier, et l'homme d'affaires est prêt à payer.

La partie se joue donc dans la curiosité générale, et nos deux compères se font gentiment laminer quand un autre passager leur apporte un concours providentiel qui les amène à un match nul.

Czentovic, intrigué, lui propose une partie seul à seul le lendemain. L'autre, Monsieur B., accepte à contrecoeur, et, un peu plus tard, racontera au narrateur pourquoi et ce qu'il risque à jouer à ce jeu.

Dans le Joueur d'échecs, on croise deux destins aussi attachants l'un que l'autre : celui de Czentovic, à l'origine domestique d'un prêtre, et qui passait pour un sombre idiot avant qu'on ne lui découvre son talent aux échecs, et celui de Monsieur B., ayant eu maille à partir avec la Gestapo et sauvé par un manuel sur les échecs.

Un dénouement moins malheureux qu'il aurait pu l'être, grâce à la vigilance et la compassion du narrateur.

Un bien beau moment de littérature, et un triste témoignage des méthodes de la Gestapo.
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