Qu'est-ce qu'y dirait
Montaigne ?
Montaigne, y dirait qu'on est dans la m*** !*
Stefan Zweig, lui, dit que c'est quand on est dans la m*** qu'on comprend le mieux
Montaigne, mais dans une m*** catégorie XXL du genre dictature nazie qui extermine les gens par paquets de mille parce que leur arbre généalogique ou leurs opinions politiques ne lui reviennent pas. C'est ce qu'il a vécu, lui, intellectuel juif autrichien contraint à l'exil dans les années 1940. C'est à cette époque qu'il redécouvre
Montaigne, homme ayant su préserver son humanité dans une époque aussi troublée que la sienne. Zweig explique dans le premier chapitre de cette biographie consacrée à l'écrivain français comment les écrits de
Montaigne font écho à son propre désarroi face à un monde où il est difficile de rester simplement humain.
Dans les chapitres suivants, il raconte de manière assez classique la vie de
Montaigne de ses origines à sa mort mais en se focalisant sur le rapport de
Montaigne à la liberté individuelle.
Le premier chapitre m'avait intéressée. Je trouvais à mon tour un écho entre notre époque troublée, celle de Zweig et celle de
Montaigne. Je trouvais les réflexions de Zweig également pertinentes pour notre époque. J'étais donc a priori bien disposée pour ce livre. Cependant, la suite a perdu progressivement de son intérêt pour moi. Je n'ai pas du tout adhéré à la personnalité de
Montaigne telle que décrite par Zweig. Sa soif de liberté s'apparentait davantage, pour moi, à l'égoïsme forcené d'un homme qui se renferme dans sa bulle. Je ne pouvais m'empêcher de penser à sa femme, à ses enfants, à toute sa maisonnée laissée à elle-même parce que Monsieur préfère passer les journées enfermé dans sa tour. Je trouve un peu lâche ce retrait dans son jardin intérieur alors que le monde flambe. Il y a sans doute une forme de sagesse à ne pas prendre parti dans un monde "binaire" mais heureusement que certains, dans l'histoire, ont pris parti, ont mis leurs vies, leurs familles, leur confort dans la balance pour défendre le droit pour tous d'être traités comme des humains et non leur seule petite humanité individuelle...
* Pour ceux qui ne l'aurait pas reconnue, c'est une réplique du film Les trois frères
Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2020
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