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Critique de daniel_dz


Voilà près de vingt ans, j'ai découvert les nouvelles de Stefan Zweig. Je me souviens de m'être délecté de tous ceux de ces récits qui étaient disponibles dans la bibliothèque publique que je fréquentais; je les lisais en alternance avec des contes de Maupassan.

Il y a quelques années, j'avais succombé à la tentation de m'offrir le double volume de la Pléiade paru en 2013, qui regroupe l'ensemble des récits romanesques de Stefan Zweig. Un objet dont le raffinement met le lecteur dans un état d'esprit qui, tout naturellement, l'incitera à traiter le texte avec respect. Ce raffinement se cache dans des détails. Ainsi, pour augmenter le confort de lecture, le procédé de fabrication du papier Bible 36 grammes est conçu de manière à lui donner un maximum d'opacité et les lignes du verso sont parfaitement alignées avec celles du recto pour obtenir des interlignes bien blancs. La vénérable police de caractères Garamond, particulièrement adaptée à une composition en petite taille, donne aux pages un gris typographique très harmonieux. Ses nombreuses ligatures classiques ajoutent une touche d'élégance mais j'avoue que mon oeil n'y est pas encore habitué : il "accroche" par exemple aux ligatures entre les c et les t, ralentissant le rythme de ma lecture. Mais c'est mieux ainsi car Stefan Zweig mérite qu'on le savoure lentement.

Je me suis permis de m'étendre sur le livre lui-même, car on rend finalement peu d'hommage à cet objet, sur Babelio. Sa forme influe pourtant sur l'état d'esprit dans lequel on recevra le texte; on n'en est pas toujours conscient.

Et puis surtout, à côté de tout ce qui a déjà été écrit à propos des oeuvres de ce grand maître qu'est Stefan Zweig, mes commentaires ne pourraient que faire figure de banalités... Je me contenterai de mettre en avant son impressionnante faculté à plonger le lecteur au coeur d'un personnage, d'un lieu, d'une époque, d'un milieu social. Sur moi, cela fonctionne à chaque fois, et c'est l'effet que je recherche en le lisant. Aux jeunes, je dirais que c'est encore mieux que la réalité virtuelle ! En lisant certaines nouvelles dont le cadre se situe dans le passé, j'ai même eu l'impression qu'elles avaient été écrites dans le passé. Bref, un classique que l'on ne peut négliger !

La Pléiade a fait le choix d'organiser les textes en ordre chronologique. Petit âne trottinant, je les ai docilement lus les seize premiers textes dans l'ordre. Ils datent de 1901 à 1908. Dix d'entre eux comptent moins de 18 pages mais la longueur des autres varie de 32 pages à 84 pages pour "L'amour d'Erika Ewald", qui est tout catégorisé comme nouvelles. Dans le lot, plusieurs récits sont consacrés à la jeunesse: amours de jeunesse, entrée dans le monde des étudiants, confrontation des enfants avec le monde des adultes, etc. On trouve aussi une histoire juive, un récit historique et des histoires d'artistes. Je mentionnerai aussi l'intérêt des célèbres "notices et notes" des éditeurs, qui sont rassemblées en fin de volume.

Malgré tout le plaisir que m'ont procuré ces premiers textes, j'avoue une petite pointe de déception car, sur base du souvenir, certes estompé, de mes lectures d'il y a vingt ans, je m'attendais à ce que ce plaisir soit encore plus grand ! Cela s'explique sans doute par le fait qu'il ne s'agissait pas encore ici des oeuvres de maturités de Stefan Zweig. Lorsque que je continuerai mon parcours dans le recueil, je me réjouis déjà d'arriver à "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", qui m'avait fort marqué.

Mais avant cela, j'ai bien envie de lire l'une ou l'autre biographie écrite par Zweig. Je n'en ai encore lue aucune et elles ne sont pas reprises dans le recueil de la Pléiade.
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