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Critique de Nastasia-B


Voici un petit roman (une nouvelle pour certains, voir le P. S.) rondement mené, écrit avec délicatesse, une façon de "Sur la route de Madison" à la Stefan Zweig.
Celui-ci nous sert les confessions d'une vieille dame sur un épisode fugitif, mais marquant, (je l'écris de manière froide et tempérée, un "l'indicible confusion d'un fulgurant éclair d'amour dans la vie calme et bien réglée d'une femme" serait sûrement mieux) de sa vie où deux passions se croisent : la passion du jeu et la passion amoureuse, pour en aboutir à une troisième, un peu comme celle "selon Saint Mathieu".
Arrivée à une âge respectable, une femme de la haute société en villégiature sur la Côte d'Azur voit se dérouler sous ses yeux un épisode qui fait écho à quelque chose qu'elle a éprouvé, elle, un jour dans sa vie. Un amour ancien, fugace, une seconde de sa vie, un total abandon pour un homme dévoré par le démon du jeu (un peu à la façon du Joueur de Dostoïevski).
La description des mains du joueur (et puisque j'ai déjà commencé par une comparaison cinématographique) pourrait faire penser aux fameux cadrages serrés si chers et si caractéristiques des films de Sergio Leone et demeure selon moi le sublime morceau de ce livre.
Stefan Zweig aborde la passion amoureuse sous l'angle du refoulé et du qu'en dira-t-on. L'opprobre ordinaire du jugement des autres est aussi abordé. Il nous conte avec un certain brio, l'histoire d'un fugitif éclair dans la noire monotonie de la vie d'une femme de la haute société d'il y a cent ans environ, le palpitement de ces chairs qui n'ont pas toujours été calmes et sages.
On ne prend pas grand risque à lire ce roman, c'est rapide, c'est bien fait et, au pire, cela laisse indifférent mais je ne pense pas que l'on puisse le détester. Donc je le recommande bien volontiers et j'en garde un très bon souvenir sans toutefois le placer au niveau stratosphérique de la Confusion Des Sentiments qui m'a tant ravie. Mais cette considération hautement subjective n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : Pour répondre à mon ami Lecassin, les gens de chez Stock ont probablement raison de dénommer cet écrit "roman" et non "nouvelle". La taille n'a pas grand chose à voir là-dedans, c'est simplement que la narration se déroule sur deux moments distincts, et il y a même deux narrateurs, ce qui, par définition, sert à distinguer une nouvelle d'un roman. Donc, oui, je pense que l'on doit appeler ce livre un roman et non une nouvelle, mais dans l'absolu, cela n'a pas beaucoup d'importance.
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