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Alzir Hella (Traducteur)Olivier Bournac (Traducteur)
EAN : 9782253061434
126 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
  Existe en édition audio
4.25/5   3505 notes
Résumé :
À l'occasion de son soixantième anniversaire, R. de D., professeur de philologie, reçoit de la part de ses élèves et collègues un livre d'hommage, relation a priori exhaustive de l'intégralité de ses œuvres, articles et discours. Il y manque pourtant la clé de voûte de son parcours intellectuel, l'événement de sa jeunesse qu'il garde secrètement enfoui au plus profond de lui-même : la rencontre décisive d'un homme, un professeur, qui a naguère suscité en lui enthous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (326) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 3505 notes
Oeuvre subtile, oeuvre forte, oeuvre minutieuse comme une dentelle d'Alençon, La Confusion Des Sentiments ne manquera pas de laisser une troublante impression envers tout lecteur disposé à se laisser mener sur les bancs de la passion à l'âge de la fac (ou sur les bancs de la fac à l'âge de la passion, au choix).
Quiconque a déjà connu une attraction magnétique vis-à-vis d'un être jugé supérieur se reconnaîtra dans le jeune Roland, lui, littéralement happé, aspiré comme un noctambule papillon par l'éclat phosphorescent de son professeur, son mentor et maître, manière de Pygmalion de la littérature.
Stefan Zweig a l'art d'évoquer des sujets, a priori, assez racoleurs ou qui peuvent sembler faciles ou usés, comme la débauche, l'éveil d'une relation amoureuse ou l'homosexualité avec un tact et une pudeur hors normes, ce qui en fait un grand orfèvre en la matière et justifie pleinement son renom.

Roland, jeune étudiant originaire du nord de l'Allemagne consume son existence à l'université de Berlin dans une vie d'excentricités et d'errements variés jusqu'au jour où son père, qui le croit studieux, le surprend en pleine débauche. L'électrochoc est tel pour les deux, qu'ils décident conjointement qu'il convient mieux à Roland d'étudier dans une petite ville universitaire qu'auprès des tentations et dépravations de la capitale.
Le jeune homme, muni d'une toute nouvelle envie de se racheter, se lance avec frénésie dans les études. Son chemin croise celui d'un professeur de littérature anglophone particulièrement charismatique, passionné et passionnant. Magnétisé par ce tourbillon passionnel, Roland, dont la passion ne demandait qu'une cible pour se focaliser va se satelliser autour de cet homme et de sa vie de solitude. Bientôt familier et habitué du foyer, il y fait la connaissance de la jeune épouse de son maître.
Mais derrière cet élan inconsidéré pour la dramaturgie anglaise du XVIIème siècle se cache des zones d'ombre et de mystère. Pourquoi cet homme est-il si solitaire, si isolé, même à l'université ? Pourquoi est-il si froid avec sa jeune et aimable épouse ? Pourquoi, par moments, s'absente-t-il inopinément pendant plusieurs jours ? Pourquoi sa femme comprend-elle si bien le trouble et les frustrations de Roland ? Pourquoi ce malaise au milieu de ce couple qu'il apprécie tant ? Pourquoi ses sentiments sont-ils si confus, si contradictoires, si constamment cahotés d'un pôle à l'autre ?
Voilà ce que je me propose de vous laisser découvrir. En tout cas, ce petit roman est mon préféré de ceux que j'ai lus de Stefan Zweig. Je le place bien avant le Joueur D'Échecs ou Vingt-Quatre Heures de la Vie D'Une Femme, mais ceci n'est que mon avis, un parmi tellement d'autres, particulièrement confus qui plus est, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Stefan Zweig est un auteur qui a mon sens est un véritable orfèvre de l'écriture.
On suit son réçit avec passion et il arrive a nous mettre dans la peau du personnage et a nous faire subir tous ces sentiments si confus au court de ce roman.

j'ai également adoré le final, auquel je ne m'attendais aucunement.. je voyais, j'avoue un épilogue complètement différent.

J'ai tout simplement dévoré ce court roman cette nuit. Une fois débuté l'écriture de Zweig nous emporte et on oublie tout simplement le temps qui passe.
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♫Au nom du peu d'intérêt
Porté à mon sujet
Pour être encore à l'endroit
Quand l'envers me tend les bras
J'attends un regard
J'attends un sourire
J'attends à tout moment
Un peu d'encouragement
J'attends sans l'attendre
Un compliment
Un geste, un mot tendre
Tout simplement
J'attends♫
-Chagrin d'honneur- Kent- 2017-
----♪-----♫-----🤩-----😢-----😍-----♫-----♪----
Exaltation, pas passion !!?
Histoire d'un théatre enGlobe :
Une tour hexagonale
Tours et détours
Circonvolutions magistrales
Cirque, arène, spirale
Emprise sublimanimale
Concours d'éloquence
Ronde des mots
Intérieur at mot Sphère
je suis ton pair
Sir Conférence
Inspiration à chaque Expire
Eclosion-floraison
Candide, innocent
premiers tourments
Turbulences- tourbillons
Eruption-Confusion
Pro-fusion de mots que le feu jaillisse
tout un Art t'y fisses
Reconnaît sens
d'un volcan mort
dit tyran bi-
que l'esprit impétueux
sût planter lâme un peu tueuse
to be or not to bi
Réducteur- caractère- vieux cratère
Eteindre la lumière
Littérature Germe à nique
Mériterait que j'y reVienne
Retourné acrobatique
Exposé, tous Sonnets
plus un geste
chanson de Roland
et vie dense
danse de Vienne
Noir papillon
Addiction soustraction
album de Kent ♪Grande illusion♪
Recherche d'un temps perdu
un Cercle de poétes disparus

mon ressenti ment, confus
5/5 + ma réelle Volupté
Devoir absolu à m'incliner...
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Qu'on me donne un Z ! Qu'on me donne un W ! Aaaah si les noms propres étaient autorisés au scrabble , sur un mot compte triple...

Un nom qui claque , des récits à son image ! Nouvelliste par choix , Zweig excelle dans le genre . En un peu plus de cent pages , l'auteur assoit et développe son histoire avec une facilité déconcertante .

D'une plume fine et élégante , Zweig évoque , avec la pudeur qui le caractérise , les sentiments ambivalents entre un professeur et son éleve . Alors que ce dernier n'éprouve qu'une admiration malsaine , sans bornes et sans partage pour son mentor qui désormais l'héberge , son précepteur , lui , embourbé dans un mariage qui le tue à petit feu , semble éprouver un malin plaisir à souffler le chaud et le froid au gré de ses humeurs , de ses envies , de ses secrets inavouables...Un mariage de façade , une femme dont il n'a que faire , un nouveau disciple venant attiser le feu des possible , feu qu'il s'évertue à maitriser depuis tout jeune , l'image de professeur au-dessus de tout soupçon en étant la triste et illusoire récompense . Un mari , une femme et un jeune chien fou dans un jeu de quilles . Trio ultra classique d'un sujet qui ne l'est pas moins . A une différence pres , ici , pas de femme volage ( encore que...) mais une délicate approche de l'homosexualité réfrénée , bridée par la volonté vacillante d'un etre fatigué de lutter . Des sentiments qui naissent , se développent , s'expriment tout en tact et en subtilité sans jamais en laisser supposer leur véritable teneur . Un trio atypique aux humeurs aussi changeantes que les marées océanes . Un récit à la beauté indéniable , fragile et tragique .
Zweig est un orfevre de la plume qui cisele ses propos comme il affine ses récits . Partant d'un sujet souvent ordinaire , il épure au maximum pour en extraire la quintessence des etres et des situations .

Un sentiment facilement identifiable prédomine à la lecture de cette nouvelle : jubilatoire !
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🎵🎶"La plus belle fois qu'on m'a dit "je t'aime"
C'était un mec qui me l'a dit.

(…)
Pendant qu'il me regardait
Ça flanchait dans mes yeux
Et plus il me regardait
Plus mon pouls sonnait creux
Le coeur comme un marteau
La tête comme un pourquoi
J'étais mal dans ma peau
Pourtant, il y avait pas de quoi
Pourtant il m'a pas fait du plat
Comme un mec avec une nana
J'ai fait celui qui veut rien entendre
J'ai fait celui qui veut pas comprendre
Et j'ai bredouillé quelques mots
Des trucs qui sonnaient un peu faux
Du style moi aussi je t'aime bien
Tout le monde ici, tous les copains
J'me suis senti con ce jour-là
De pas être comme lui, d'être comme moi
(…)
A chacun son amour
C'est pas le mien, voilà tout.
Aimer les filles ou les garçons
Aimer, c'est aimer de toute façon
Mais...

La plus belle fois qu'on m'a dit "je t'aime"
C'était un mec qui me l'a dit. "🎶🎶
( Francis LALANNE)

Comment est-il possible d'aller aussi loin, avec autant précision et de finesse, de poésie et d'amertume, dans le descriptif des sentiments humains, si ce n'est en les ayant soi-même éprouvés au plus intime de son être ?

C'est avec beaucoup d'humilité que je rédige cette critique, tant je sens que mes mots vont paraître fades après la lecture de ceux du Maître. Il m'aura donc fallu attendre tant d'années pour découvrir une plume si affutée, un univers si intime et tellement universel pourtant.

Quand la passion vous étreint, mais qu'il vous faut la taire pour diverses raisons, quand l'interdit et le regard des autres sont plus forts que l'envie le jour, mais que l'envie est plus forte que tout la nuit, vous vous sentez comme dissocié. Blanc et noir. Honnête et malhonnête. Vis-à-vis de qui ? de vous-même peut-être ?

Ici, tout l'art de ZWEIG est de nous plonger à la fois dans les passions des uns et des autres, mais dans tous les tourments violents qu'elles entrainent. Amours des hommes pour d'autres hommes : amours fantômes qui hantent la nuit par leurs errances. Amours interdites, amours tues et amours qui tuent à petit feu, du feu de la passion maudite… amours suspectes, amours inédites et amours contredites, amours adultères, amours intellectuelles…
Amours autopsiées jusqu'à la moindre cellule, même quand il ne reste plus que des cendres.

Pour toutes ces descriptions qui sont autant d'hymnes à l'amour, j'ai vibré au-delà du raisonnable. Je ne sais plus lire normalement, je deviens l'encre de chaque mot, incrédule je relis les phrases, à la moindre virgule, je bascule dans le temps, je visualise chaque scène décrite avec une acuité exacerbée… je ne lis pas, je ressens. Violemment.

Mais lisez ou relisez ZWEIG, je vous y exhorte ! Exhumez-le des bibliothèques, jetez vos téléphones portables, éteignez vos ordinateurs, laissez tomber Babelio le temps de l'aventure, mais lisez-le avant de mourir, un titre au moins !

J'étais rentrée en épousailles avec Daniel KEYES lors de la lecture de « Charlie, Algernon et moi », mais avec Stefan ZWEIG, je suis devenue le sang pulsé dans ses veines, j'ai carrément pénétré en son coeur, j'ai palpité avec lui, j'ai été confuse au plus haut point. Je me suis tapie dans l'ombre lors des grandes révélations de la fin, j'ai souffert pour l'autre homme, et pour la femme aussi. Simulacre du mariage, mirage.

Il m'a achevée !

Si la réincarnation de Stefan ZWEIG existe en ce bas monde, je l'invite à venir m'apprendre l'art d'écrire et de décrire les sentiments humains avec autant de talent. Merci.

Pour les paroles de cette magnifique chanson de Francis Lalanne, suivez le lien⬇︎⬇︎⬇︎


Lien : https://youtu.be/rhOaqZ6kRnI
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critiques presse (1)
LaPresse
09 avril 2013
C'est un bonheur de (re)découvrir Zweig, ce véritable archéologue de l'âme humaine qui analyse avec finesse les moindres nuances des sentiments. Son oeuvre est un must dans toutes les bibliothèques.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (377) Voir plus Ajouter une citation
Dans un large mouvement il décrivait cette heure extraordinaire qu'avait connue l'Angleterre, cette seconde unique d'extase, comme il en surgit à l'improviste dans la vie de chaque peuple ou dans celle de chaque individu, concentrant toutes les forces en un élan souverain vers les choses éternelles. Tout d'un coup, la terre s'était élargie, un nouveau continent avait été découvert, tandis que la plus ancienne puissance du continent, la papauté, menaçait de s'effondrer : derrière les mers qui maintenant appartiennent aux Anglais, depuis que le vent et les vagues ont mis en pièces l'Armada de l'Espagne, de nouvelles possibilités surgissent brusquement ; l'univers a grandi et involontairement l'âme se travaille pour l'égaler : elle aussi, elle veut grandir, elle aussi elle veut pénétrer jusqu'aux profondeurs extrêmes du bien et du mal ; elle veut découvrir et conquérir, comme les conquistadors ; elle a besoin d'une nouvelle langue, d'une nouvelle force. Et en une nuit éclosent ceux qui vont parler cette langue : les poètes... ils sont cinquante, cent dans une seule décennie, sauvages et libres compagnons qui ne cultivent plus les jardins d'Arcadie et qui ne versifient plus une mythologie de convention, comme le faisaient les poétereaux de cour qui les ont précédés. Eux, ils prennent d'assaut le théâtre ; ils font leur champ de bataille de ces arènes où auparavant il n'y avait que des animaux auxquels on donnait la chasse, ou des jeux sanglants, et le goût du sang chaud est encore dans leurs œuvres ; leur drame lui-même est un "circus maximus" dans lequel les bêtes fauves du sentiment se précipitent les unes sur les autres, altérées de malefaim. La fureur de ces cœurs passionnés se déchaîne à la manière des lions ; ils cherchent à se surpasser l'un l'autre en sauvagerie et en exaltation ; tout est permis à leur description, tout est autorisé : inceste, meurtre, forfait, crime ; le tumulte effréné de tous les instincts humains célèbre sa brûlante orgie. Ainsi qu'autrefois les bêtes affamées hors de leur prison, ce sont maintenant les passions ivres qui se précipitent, rugissantes et menaçantes, dans l'arène close de pieux. C'est une explosion unique, violente comme celle d'un pétard, une explosion qui dure cinquante ans, un bain de sang, une éjaculation, une sauvagerie sans pareille qui étreint et déchire toute la terre.
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Ce fut un baiser comme je n'en ai jamais reçu d'une femme, un baiser sauvage et désespéré comme un cri de mort. Son tremblement convulsif passa en moi. Je frémis, en proie à une double sensation, à la fois étrange et terrible : mon âme s'abandonnait à lui, et pourtant j'étais épouvanté jusqu'au tréfonds de moi-même par la répulsion qu'avait mon corps à se trouver ainsi au contact d'un homme — dans une inquiétante confusion de sentiments qui donnait à cette seconde, que je vivais sans l'avoir voulue, une étourdissante durée.
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Soudain, je reculai effrayé. N'étaient-ce point des pas dans l'escalier ? Je me redressai pour mieux écouter. Et effectivement, il y avait là quelqu'un qui montait en tâtonnant, comme un aveugle, les marches de l'escalier, d'un pas prudent, hésitant et mal assuré : je connaissais ce gémissement et ce bruit sourd du bois sous les pieds ; ce pas-là ne pouvait se diriger que vers moi, uniquement vers moi, car personne n'habitait ici, sous le toit, sauf la vieille femme sourde qui dormait depuis longtemps et qui du reste ne recevait jamais personne. Était-ce mon maître ? Non, ce n'était pas son allure hâtive et saccadée ; ce pas hésitait et traînait lâchement (comme à l'instant même) sur chaque degré : un intrus, un criminel pouvait s'approcher ainsi, mais non un ami. J'écoutais avec une telle tension que mes oreilles bourdonnaient. Et brusquement, quelque chose de glacial monta le long de mes jambes nues.
Voici que la serrure grinça légèrement : il devait déjà être contre la porte, cet hôte inquiétant. Un mince courant d'air sur mes orteils m'indiqua que la porte extérieure était ouverte.
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Ben Jonson, Marlowe, Massinger, Philippe Sidney... le tourbillon de feu les entraîne tous ensemble ; aujourd'hui ils sont fêtés, demain ils crèvent, les Kid, les Heywoods, dans la misère la plus profonde ; ou bien ils s'abattent affamés, comme Spenser dans King Street, tous menant une existence irrégulière, bretteurs, acoquinés à des prostituées, des comédiens, des escrocs - mais poètes, poètes, poètes ils le sont tous. Shakespeare n'est que leur centre ; mais on n'a même pas le temps de le séparer des autres, tellement ce tumulte est impétueux, tellement les œuvres pullulent pêle-mêle, tellement embrouillé est l'écheveau des passions. Et tout d'un coup, dans une convulsion semblable à celle de sa naissance, cette éruption, la plus splendide de l'humanité, retombe ; le drame est fini, l'Angleterre est épuisée, et pendant des centaines d'années le brouillard gris et humide de la Tamise pèse lourdement sur l'esprit : dans un élan unique, une génération a gravi tous les sommets de la passion, en a fouillé les abîmes, a mis à nu ardemment son âme exubérante et folle. Maintenant le pays est là, fatigué, épuisé ; un puritanisme vétilleux ferme les théâtres et met ainsi fin aux effusions passionnées ; la Bible reprend la parole, la parole divine, là où la plus humaine de toutes les paroles avait osé la confession la plus brûlante de tous les temps et là où, embrasée d'une ardeur sans pareille, une génération avait en une seule fois vécu pour des milliers d'autres.
...
C'est d'abord chez les poètes que vous devez entendre parler la langue, chez eux qui la créent et lui donnent sa perfection ; il faut que vous ayez senti la poésie vivre et respirer dans votre cœur...
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Et en une nuit éclosent ceux qui vont parler cette langue : les poètes... ils sont cinquante, cent dans une seule décennie, sauvages et libres compagnons qui ne cultivent plus les jardins d'Arcadie et qui ne versifient plus une mythologie de convention, comme le faisaient les poétereaux de cour qui les ont précédés. Eux, ils prennent d'assaut le théâtre ; ils font leur champ de bataille de ces arènes où auparavant il n'y avait que des animaux auxquels on donnait la chasse, ou des jeux sanglants, et le goût du sang chaud est encore dans leurs œuvres ; leur drame lui-même est un "circus maximus" dans lequel les bêtes fauves du sentiment se précipitent les unes sur les autres, altérées de malefaim. La fureur de ces cœurs passionnés se déchaîne à la manière des lions ; ils cherchent à se surpasser l'un l'autre en sauvagerie et en exaltation ; tout est permis à leur description, tout est autorisé : inceste, meurtre, forfait, crime ; le tumulte effréné de tous les instincts humains célèbre sa brûlante orgie. Ainsi qu'autrefois les bêtes affamées hors de leur prison, ce sont maintenant les passions ivres qui se précipitent, rugissantes et menaçantes, dans l'arène close de pieux. C'est une explosion unique, violente comme celle d'un pétard, une explosion qui dure cinquante ans, un bain de sang, une éjaculation, une sauvagerie sans pareille qui étreint et déchire toute la terre.
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