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Critique de saigneurdeguerre


Mais qui est Vadim Baranov ? Fut-il vraiment un élément essentiel dans l'accession au pouvoir d'un alors inconnu, un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine ?
Un genre de baba cool, poète idéaliste devenu metteur en scène avant de faire preuve d'un incroyable talent en qualité de producteur de télé-réalité…
Lorsqu'il s'attache à celui que les Russes appellent aujourd'hui le Tzar, son ascension se fait dans l'ombre prêt à servir la grandeur de son pays grâce au seul homme capable de diriger un peuple qui n'a jamais connu la démocratie et qui a besoin de sentir un homme fort à sa tête, un homme qui veuille lui redonner sa grandeur, comme du temps de Staline, une grandeur dont l'immense majorité du peuple russe semble avoir plus envie que de tranquillité, de prospérité et de paix.

Critique :

Tout porte à croire que Vadim Baranov n'est en réalité autre que Vladislav Sourkov, qui fut le conseiller spécial de Poutine pour l'Ukraine, aujourd'hui retiré des affaires, peut-être maintenant assigné à résidence, étant en disgrâce auprès de sa majesté le tzar.
Je comprends l'engouement de nombre de lecteurs découvrant une Russie et son pouvoir politique, mais je reste très insatisfait après la lecture de ce roman. D'abord à cause de son rythme très lent, ensuite parce que je n'ai pas appris grand-chose. Pour qui suit l'information via des chaînes d'info et des journaux de politique internationale et de stratégie, l'image du tyran et de son entourage n'est pas une nouveauté. J'ai même été choqué par le côté « génial » de Poutine, grand stratège, jouant plusieurs coups à l'avance. L'image que j'en ai retirée de mes autres lectures, c'est plutôt celle d'un joueur de poker, instinctif, convaincu des faiblesses des démocraties et ne doutant pas un instant que son modèle de gouvernement soit nettement plus puissant. Il suffit de voir ce qui se passe en Ukraine pour se rendre compte à quel point le grand « visionnaire » s'est planté la poutre dans l'oeil. Il a pour lui l'avantage, auprès des Russes, d'avoir effacé la « honte » d'un Gorbatchev mettant fin à l'URSS (qui était moribonde et ruinée, les Russes l'ont oublié ou l'ont toujours ignoré) et les années de méga corruption visible d'un Boris Eltsine… Mais le nouveau Czar est entouré de fripouilles qui ne valent guère mieux que les oligarques des années '90, le nouvel imperator n'étant pas le dernier à se servir et à se faire construire un palais grandiose…

Dans le livre, il est fait allusion à cet événement qui a laissé des traces dans les mémoires, lorsque recevant Angela Merkel, Poutine laisse sa chienne, se balader et venir renifler la chancelière allemande qui avait une sainte trouille des chiens, chose que l'ancien espion ne pouvait ignorer. Son comportement de voyou ne me semble pas assez mis en évidence dans le roman, même si des faits tels que ceux-ci sont rapportés.

En bref, un livre qui fournira certainement beaucoup d'informations sur la mentalité d'une bonne partie du peuple russe, de son dirigeant, de sa cour et des oligarques, mais qui n'apportera rien de fondamentalement nouveau à celui qui suit régulièrement l'actualité politique internationale.
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