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Critique de Fandol


Fandol
08 septembre 2019
Arnaud de la Grange m'a plongé au coeur d'une bataille un peu oubliée et dont j'ai pourtant souvent entendu parler car elle est restée synonyme de désastre pour l'armée française, la bataille de Dien Bien Phu, au Vietnam, une région nommée, à l'époque, le haut Tonkin.
Huit chapitres jalonnent ce roman mais tout ne se passe pas en scènes de guerre même si le récit commence dans un avion qui a décollé de Hanoï, le 13 mars 1954. le jeune lieutenant qui raconte est à la tête de vingt-quatre parachutistes venant redonner un peu d'espoir à ceux qui résistent, dans la cuvette de Dien Bien Phu, à l'assaut de cinquante mille vietminh, cinq fois plus nombreux et possédant une connaissance parfaite du terrain.
Le huitième soir clôturera le récit qui apporte un éclairage très intéressant sur cette bataille. Cela rafraîchit les mémoires et c'est très bien. Face à l'armée française, le général Giap, formé au lycée français d'Hanoï, ancien professeur d'histoire, sait ce qu'il veut et ne lésine sur aucun moyen qu'il soit matériel ou humain.
« La vallée de Dien Bien Phu commandait le chemin du Laos qu'il fallait protéger des appétits Vietminh. Longue de dix-sept kilomètres et large de six, c'était une petite île plate au milieu d'un océan tourmenté. » Ces quelques mots situent bien le problème et le lieu où se retrouve le narrateur, sous la plume d'Arnaud de la Grange.
Ce roman que j'ai pu découvrir grâce au Cercle Livresque de Lecteurs.com et aux éditions Gallimard, est plein d'humanité et de réalisme à couper le souffle avec des phrases ciselées, presque toutes parfaites et qui mériteraient d'être citées. Elles démontrent toute l'absurdité de la guerre qui attire et séduit pourtant les hommes.
Dans l'enfer de Dien Bien Phu, le jeune lieutenant livre des souvenirs familiaux, parle de sa mère avec infiniment de tendresse, confie ses amours, sa vie passée qu'il a volontairement abandonnée pour l'armée. Tout se bouscule dans sa tête alors que les Viets harcèlent, pilonnent, ne laissent aucune chance à ces hommes pris dans un piège voulu par d'autres qui sont bien loin de là, en sécurité, dans leur bureaux. On leur demande de tenir le plus possible pour avoir plus de cartes lors des négociations de Genève qui n'ont pas encore commencé !
Dans ce roman, j'ai apprécié la fraternité de ces hommes dans le combat malgré des conditions de vie abominables, l'horreur des pires blessures subies, les souffrances terribles… Rien n'est épargné mais c'est raconté avec tellement d'humanité et de compassion que le huitième soir est vraiment un livre à lire, un livre qui permet de ne pas oublier toutes ces vies sacrifiées… Pourquoi ?

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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