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Critique de Fortuna


Eduardo, artiste peintre a perdu sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture quatorze ans auparavant. Il noie le chagrin de sa vie détruite dans l'alcool et les antidépresseurs que lui prescrit à chaque séance sa psychiatre. Seule Olga, jeune galeriste brisée dans sa féminité, s'occupe de lui pour des raisons mystérieuses. Un jour il est convoqué chez Gloria, musicienne de talent, qui a elle-même perdu son fils, renversé par un chauffard. Elle lui demande de peindre le portait du responsable, un certain Arthur. Eduardo accepte. Arthur qui vient de sortir de prison, est à la recherche de sa fille, disparue quelques années auparavant. Il partageait sa cellule avec Ibrahim qui le protège de l'Arménien dont il a également tué la fille dans le même accident et qui veut sa peau…

Et si Eduardo croise M. Wo et son chat de la chance sur un banc de métro, ce n'est pas que le hasard mais la mise en route d'une ronde macabre qui unit tous ces personnages désespérés, se rattachant à la vengeance comme à la dernière illusion que leurs offrent leurs existences détruites. Personne n'est complètement coupable ni parfaitement innocent, chacun portant sa part d'ombre que le talent d'Eduardo sait parfaitement faire surgir. Victor del Arbor nous offre de très belles pages sur la désespérance liée à la perte d'un enfant, l'aveuglement face à la monstruosité de ses proches mais il en rajoute parfois inutilement. Sa volonté de donner aux êtres maléfiques des explications historiques, le grand-père nazi, le père OAS, ou FLN donc victime, l'ex-agent de Pinochet n'est pas très convainquant… L'histoire ne dit pas si le sinistre Chang a pour ancêtre un tortionnaire maoïste…

Mais cela mis à part, un bon roman très noir, très amer, un peu indigeste dû au nombre de personnages accablés de chagrins, qui nous peint un véritable enfer terrestre marqué par la folie, la haine, la cruauté, la souffrance, la misère sexuelle, la perversité, la maladie, la lâcheté, la torture au service de régimes politiques ou d'idéologies néfastes… tous les péchés capitaux , la fatalité du malheur, la vengeance humaine venue se substituer à la divine… Avis aux amateurs.
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