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3,82

sur 287 notes
Un de mes auteurs préférés. J'ai retrouvé avec un plaisir la plume de Víctor del ÁRBOL.
Un roman sombre qui est placé sous le signe des différentes façons d'effectuer le deuil de son enfant tué par un chauffard, ivre pour certain ou qui prend la fuite mais que l'on retrouve.
Comment réagir : faut-il se venger ou pas, sachant que cela ne fera pas revenir les êtres perdus mais peut-être que cela apaisera un peu sa peine et sa douleur. Tout n'est qu'illusion et le pardon n'existe pas surtout quand l'argent s'en mêle.
Les personnages ne sont que souffrance, des écorchés de la vie, ils survivent plutôt que vivent, cherchent à assouvir leur vengeance par tous les moyens quelles qu'en soient les conséquences et ceux qui réussissent ne s'en portent pas mieux.
Un chassé croisé de personnages qui ont plus de points en commun qu'il n'y paraît, ou les évidences sont trompeuses, où la manipulation est reine.
L'auteur aborde le thème de la vengeance et de la violence : jusqu'au peut-on aller pour se venger, pour protéger ses enfants, où est la limite, y a-t-il une limite tant cette perte est omniprésente , douloureuse, une plaie à vif.
Tout le monde possède sa part d'ombre et doit vivre avec le poids de ses actes commis pour des raisons propres à soi- même.
Les personnages secondaires qui gravitent autour des principaux sont attachants, comme Sara et M.Who, et d'autres plus inquiétants car leur violence est sans limite.
Un excellent roman que je n'ai pas lâché, si vous ne connaissez pas cet auteur, laissez vous tenter.
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Ce roman est ma deuxième rencontre avec l'auteur barcelonais à qui on doit le très bon La tristesse du samouraï que je vous recommande chaudement. Mais là n'est pas mon propos, focalisons-nous sur La maison des chagrins, titre prometteur qui ne nous donne pas franchement envie de nous précipiter dessus et là je vous dis erreur ! Vous passeriez à côté d'un très bon et beau roman noir. Ici, il est question de tristesse (au cas où vous ne l'auriez pas deviné :)) et de vengeance, de solitudes qui se croisent au coeur d'un Madrid froid et pluvieux qui se fait comme l'écho de toute cette misère sourde qui transpire à chaque page du roman et préside à chacune des destinées des personnages. le point de départ est le suivant : un peintre alcoolique et dépressif brisé par la mort tragique de sa femme et de sa fille, est engagé par une riche et virtuose violoniste pour peindre le portrait de l'assassin du fils de celle-ci. Cette étrange requête est seulement motivée par le souhait de cette femme de ne jamais oublier le visage du meurtrier de son fils, de celui qui a brisé sa vie à tout jamais. Autour d'eux gravitent d'autres âmes perdues : l'assassin du fils chéri, homme d'affaires qui vient de purger sa peine de prison, son acolyte de cellule, Arabe au passé lourd de secrets, un jeune asiatique androgyne qui vend son corps par amour, une mère de famille esseulée qui élève sa fille un peu spéciale, et bien d'autres encore. Tous sont animés par la vengeance et le désespoir. Personnages torturés et complexes, les fils de leur destin sont imbriqués les uns aux autres, nous le découvrons au fur et à mesure de notre lecture.

Je l'avoue, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire : je ne savais pas trop où Victor del Arbol souhaitait nous emmener. Et puis au fil des mots, apprenant à connaître chacun des personnages, le déclic s'est opéré et tout a pris sens. Pour résumer, difficile de lâcher le livre. Bien que d'une parfaite noirceur, j'ai été séduite par l'écriture de Victor del Arbol, d'une profonde empathie et d'une belle musicalité, qui nous offre de touchants portraits à leur manière, au-delà de leurs failles et de leurs plus inavouables secrets. Rien n'est jamais ni tout blanc ni tout noir dans la vie et comme en littérature l'auteur se fait le chantre de cette dualité. Pari réussi pour Victor del Arbol qui est décidemment un admirable conteur.
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Comment accepter la mort de son enfant ? La vengeance permet-elle de continuer à vivre ? Est-il possible de pardonner, d'oublier ?

Eduardo, peintre-portraitiste, a choisi de tuer celui qui a causé l'accident dans lequel sa femme et sa fille sont décédées. Sorti de prison, il vivote en s'abrutissant avec l'alcool et les médicaments. Saura-t-il trouver un peu de réconfort auprès de la femme de son immeuble qui vit seule avec sa fille malade ?

Une violoniste célèbre n'a jamais pardonné. Son couple s'est disloqué, sa carrière abandonnée. Elle demande même à Eduardo de faire le portrait d'Arthur, l'homme qui a écrasé son fils avec sa voiture. Pourquoi vouloir cette image ? Est-ce qu'entretenir la haine peut l'aider à ne pas oublier son fils ?

Poète devenu homme d'affaires, Arthur est en prison pour avoir écrasé deux piétons. Mais sa propre fille est également disparue. Il est prêt à tout pour la retrouver, même à engager un détective, un ancien bourreau d'une junte militaire.
Des personnages secondaires alimentent aussi les réflexions sur la vie et la mort, le bien et le mal : Ibrahim, l'Algérien torturé par des Français, M. Who qui vend ses charmes et qui veut s'enfuir avec la jeune Chinoise dont il est amoureux ou encore l'Arménien qui veut venger sa fille.

Un excellent pavé noir où s'entrecroisent des destins tragiques. Il sera question de crimes et de vengeance, de grand amour et d'amour parental, d'art et de torture.
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Eduardo, artiste peintre a perdu sa femme et sa fille dans un tragique accident de voiture quatorze ans auparavant. Il noie le chagrin de sa vie détruite dans l'alcool et les antidépresseurs que lui prescrit à chaque séance sa psychiatre. Seule Olga, jeune galeriste brisée dans sa féminité, s'occupe de lui pour des raisons mystérieuses. Un jour il est convoqué chez Gloria, musicienne de talent, qui a elle-même perdu son fils, renversé par un chauffard. Elle lui demande de peindre le portait du responsable, un certain Arthur. Eduardo accepte. Arthur qui vient de sortir de prison, est à la recherche de sa fille, disparue quelques années auparavant. Il partageait sa cellule avec Ibrahim qui le protège de l'Arménien dont il a également tué la fille dans le même accident et qui veut sa peau…

Et si Eduardo croise M. Wo et son chat de la chance sur un banc de métro, ce n'est pas que le hasard mais la mise en route d'une ronde macabre qui unit tous ces personnages désespérés, se rattachant à la vengeance comme à la dernière illusion que leurs offrent leurs existences détruites. Personne n'est complètement coupable ni parfaitement innocent, chacun portant sa part d'ombre que le talent d'Eduardo sait parfaitement faire surgir. Victor del Arbor nous offre de très belles pages sur la désespérance liée à la perte d'un enfant, l'aveuglement face à la monstruosité de ses proches mais il en rajoute parfois inutilement. Sa volonté de donner aux êtres maléfiques des explications historiques, le grand-père nazi, le père OAS, ou FLN donc victime, l'ex-agent de Pinochet n'est pas très convainquant… L'histoire ne dit pas si le sinistre Chang a pour ancêtre un tortionnaire maoïste…

Mais cela mis à part, un bon roman très noir, très amer, un peu indigeste dû au nombre de personnages accablés de chagrins, qui nous peint un véritable enfer terrestre marqué par la folie, la haine, la cruauté, la souffrance, la misère sexuelle, la perversité, la maladie, la lâcheté, la torture au service de régimes politiques ou d'idéologies néfastes… tous les péchés capitaux , la fatalité du malheur, la vengeance humaine venue se substituer à la divine… Avis aux amateurs.
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Et si nous n'étions que des marionnettes aux mains d'un hasard machiavélique qui joue avec nos destins ? Et si nous n'étions que de simples pantins manipulés condamnés à dégringoler de nos vies, mutilés par les blessures et les coups du sort ?
Victor del Arbol fait un examen de l'humain dans sa dimension tragique.
Douleur de la perte d'un être cher, vengeance, souffrance, solitude… les thèmes qui traversent ce roman noir ne sont pas légers. Il se développent en des temps et lieux variés, le fil conducteur est cependant solidement axé autour d'une grande puissance : les failles qui lézardent l'âme des personnages.

Certains dialogues sont échangés comme des décharges, certaines lignes semblent avoir été écrites sur le vif et d'autres lissées par la patine de la mémoire. Elles racontent inlassablement les pulsions noires qui rongent et consument les personnages. Ils partagent différentes formes de solitude qui finissent par se heurter.

La force de cet auteur en plein essor est de déployer un canevas historique riche et précis et d'y broder avec une élégante mélancolie. Entre mélancolie noire et fulgurances poétiques, brutalité et désirs, Victor del Arbol capture l'essence torturée des personnages avec une psychologie incisive et un style impeccable.

Est-ce que chaque chemin mène toujours quelque part ?


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Le titre ne prédispose pas à imaginer une lecture paisible. On peut même se risquer à dire que Victor del Arbol produit un roman où le maître mot est la solitude des êtres.

Fracassés par des parcours personnels, les personnages sont liés par les fils invisibles voire improbables, tricotant des vies de galère ou de souffrance nouées par la perte, la culpabilité ou le remords. S'y m'ajoute un composante de vengeance qui donne une tension au récit. le montage narratif est intelligent mais particulièrement alambiqué, l'imbroglio des faits et des recoupements sont parfois de grosses ficelles mais le tout reste addictif.
Voici donc un roman ténébreux et touffu, même étouffant, comme l'auteur les affectionne.

Sans aimer me flageller dans des lectures dépressives, je suis bluffée de la capacité de mettre en mots la face obscure des individus. L'auteur en fait une fine analyse, réfléchie et pertinente, telle une approche documentaire. Impossible de ne pas s'attacher aux personnages, à leur parcours, mais il faut composer avec une psychologie torturée et oppressante.

Un peu éprouvant tout cela. Une noirceur en surenchère qu'il faut affronter jusqu'aux ultimes pages.

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La Maison des chagrins est vraiment un fabuleux et magnifique roman noir, porté par une écriture puissante, élégante et racée, ainsi que des personnages qui crèvent le papier, et dont l'auteur dissèque la psychologie complexe sous les yeux ébahis du lecteur.

L'intrigue, en apparence simple, se révèle être en réalité un véritable monument de construction virtuose, en ne dévoilant son ampleur, sa profondeur et ses multiples intrications que petit à petit, comme les pièces disparates d'un grand puzzle que le lecteur assemblerait naturellement en suivant le récit captivant de del Arbol, mais qui, au fil des rebondissements et des retournements de situation, laisserait transparaître au final un tableau d'ensemble vertigineux et terrifiant, radicalement différent de l'image que l'on croyait recomposer initialement.

Magistral, éblouissant, passionnant, glaçant et souvent poignant, La Maison des chagrins est comme une gigantesque et diabolique boîte de Pandore que plusieurs personnes auraient ouverte au nom de la vengeance, croyant ainsi pouvoir apaiser la souffrance qui les ronge, celle du deuil impossible de leur enfant ou de l'être qu'ils aimaient, mais dont ils auront à supporter en retour l'incroyable cruauté de la vérité, laquelle les obligera en plus à regarder dans le miroir l'insoutenable reflet de leur véritable personnalité.

Victor del Arbol s'impose comme l'un des très grands auteurs de romans noirs, à suivre de près.
Et sa Maison des chagrins fait partie de ces grands romans qui cloueront le bec, en les ridiculisant, de tous ceux qui oseront encore affirmer aujourd'hui que le polar n'est pas tout à fait de la littérature...
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Construit comme un puzzle, l'auteur assemble son oeuvre pièce par pièce. Les descriptions des personnages sont minutieuses et nombreuses. C'est pour mieux t'endormir mon enfant ! Cette histoire sent mauvais la vengeance, le pouvoir, le malheur, la destruction. Une chose est certaine. Après la lecture de ce livre le pardon devient comme une seconde nature. Qu'ils sont malheureux tous ces personnages haineux. le puzzle est en place, le jeu de destruction peut commencer, les scènes violentes sont visuelles et dérangeantes. C'est un polar écrit par un homme pour les hommes. le titre est trompeur.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Un très bon roman dont le principal atout est sa galerie de personnages torturés. La construction est ingénieuse et del Arbol nous promène agréablement tout au long de son récit. Alors certes, il y a quelques longueurs et selon moi, certains développements inutiles de la généalogie de quelques personnages, mais les révélations de l'enchevêtrement des destins des personnages sont admirablement bien amenées par l'auteur. Avec un bémol cependant : tous les personnages se croisent vraiment un peu trop facilement. Il n'en reste pas moins un très bon roman.
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Une célèbre violoniste engage Eduardo pour peindre le portrait de l'homme qui a tué son fils. Eduardo a lui-même purgé de nombreuses années de prison pour avoir abattu le chauffard responsable de la mort de sa femme et de sa fille. Ainsi résumée, l'histoire ne semble pas très gaie. Justement, celle-ci est d'une grande noirceur, avec quelques scènes plutôt éprouvantes. le rythme de l'intrigue est assez soutenu, les rebondissements se multiplient. La tâche confiée à Eduardo va en effet progressivement déclencher des réactions, aboutissant à un déchainement de violence, qui va éclabousser, à des degrés divers, tous les protagonistes de ce roman, déjà passablement abîmés par la vie. Sont-ils toutefois victimes, coupables, un peu des deux ? Il faut se méfier des apparences. Si mon avis sur ce roman est globalement positif, quelque chose m'a toutefois profondément gêné dans cette histoire : il y a trop de coïncidences dans les trajectoires des personnages, le monde semble tout petit. Par exemple, le père d'un détenu s'avèrera être le tortionnaire des années auparavant, sur un autre continent, de son compagnon de cellule. L'histoire est émaillée d'autres « hasards » de ce type. C'en est trop à mon sens, cela contribue à desservir le récit. Dommage…
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