Le Songe de Siwel

Siwel joue dans la rue avec son cerceau lorsqu'elle se fait bousculer par Lapinot, passant à côté d'elle à vive allure. Elle le reconnaît aussitôt et décide de le suivre, lui qui semble chercher l'ambassade. Bizarrement, il disparaît derrière la porte de la bibliothèque. Un petit coup d'oeil à droite puis à gauche... après tout, si Lapinot est rentré, il n'y a aucune raison qu'elle ne pénètre pas dans cet établissement. Elle se retrouve plongé dans l'obscurité la plus totale. Heureusement que la lune Virgule est là pour la guider. Elle l'emmène vers une porte qui ouvre la bibliothèque. Siwel ne comprend pas tout: elle croyait y être déjà. Stupéfaite, elle tombe sur des rats en train de dévorer les livres et les histoires, c'est à dire les réalités. La petite fille ne veut pas que la sienne le soit à son tour aussi décide-t-elle de la retrouver. Pour cela, elle doit faire au plus vite et éviter les pièges...

Siwel/lewiS... comment ne pas penser aussitôt à la petite Alice de Lewis Caroll dont les auteurs se sont librement inspirés, tout en rendant un vibrant hommage à Lewis Trodheim (en la personne de Lapinot, son héros récurrent), Shakespeare, Dumas ou Stevenson. L'on croisera au détour d'un chemin un lapin plutôt pressé, des rats gloutonneurs, une Reine derrière les barreaux, un arbre qui parle, un lutin en pyjama ou bien une lune au doux prénom de Virgule. Siwel, petite fille malicieuse, partie à la recherche de sa réalité, va se retrouver dans un monde à la fois féérique et mystérieux, un monde dont elle peine à sortir. Derrière Enfin libre se cachent Philippe Renaut et David Barou, un duo de scientifiques qui nous offrent un conte onirique, fabuleux et magique. A l'instar de Siwel, l'on aime se promener dans ces décors étonnants. Les planches sont éblouissantes: les couleurs ton sur ton sont douces, la mise en page aérée et le trait quelque peu enfantin ravira nos âmes d'enfant. Superbe...

Le songe de Siwel... si ce n'était qu'un rêve?