C'est pas le Pérou, le Pérou : la misère grille au soleil pendant que les privilégiés prennent le frais dans leurs piscines, on assassine sauvagement les beaux et doux jeunes hommes, et on se demande bien à qui profite la protection de l'effrayante base militaire adjacente à la petite ville de Talara.
Pas à Palomino Molero en tout cas, le beau gosse retrouvé empalé par ces deux flics sagaces et débonnaires dont nous suivons l'enquête et qui nous apprendront que, comme toujours, à l'ombre des puissants toute vérité n'est pas bonne à dire.
La tension est palpable dès qu'on approche ceux de la base, et l'atmosphère du roman lourde d'un climat larvé de dictature militaire. On cache, on soupçonne, on tait les passions sous la menace. Et pourtant, que de truculence, de chaleur humaine et de bon sens chez les petites gens de Talara, tous attachants ! On se sent au café de Dona Adriana comme dans celui du
Marius de
Pagnol, la mer est là aussi avec ses effluves fétides et vivifiantes.
Première approche pour moi de la plume pleine de vie de
Vargas LLosa : expérience à renouveler !
Commenter  J’apprécie         280