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Albert Bensoussan (Traducteur)
EAN : 9782070381234
192 pages
Gallimard (23/03/1989)
3.66/5   282 notes
Résumé :
Le corps d'un jeune homme affreusement mutilé, accroché à un arbre, a été découvert par un jeune chevrier. L'enquête conduit le lieutenant Silva et le sergent Lituma dans l'univers préservé d'une base militaire dirigée par le colonel Mindreau, et dans le labyrinthe de la petite ville de Talara organisée autour de la gargote de Dofia Adriana. D'un côté, le monde secret de l'armée, de l'autre toute une population haute en couleur, pitoyable, mesquine, truculente. Qui,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
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Le ton faussement grincheux et régulièrement sarcastique qui emploie Mario Vargas Llosa, inspire une profonde sympathie.

Dans son style inimitable, l'auteur nous propose un roman noir au style ravageur dont les protagonistes, décalés et attachants n'ont d'égal que le franc-parler qui éclate à chaque page.

Par petites touches, avec un joli sens du rythme, Vargas Lhosa dévoile les coulisses d'un paysage qui glisse lentement vers les désillusions personnelles, amoureuses et vers la solitude.

Un roman burlesque, truculent, qui nous fait pénétrer dans un petit village péruvien des années 50, avec un clin d'oeil sur les gros bonnets qui font la pluie et le beau.

Plutôt sombre mais si bien raconté !


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Un langage truculent, un décor plus que dépaysant (à Talara, bourgade paumée du littoral ouest du Pérou), deux flics attachants, une intrigue aussi malsaine que poignante, de l'humour presque involontaire, voici quelques uns des ingrédients qui font de ce roman policier une enquête atypique et savoureuse.

J'ai déjà eu l'occasion de saluer la plume exceptionnelle, pleine de verve, de Mario Vargas Llosa après ma lecture de "La tante Julia et le scribouillard" ; une seconde fois, le récipiendaire du Nobel de littérature 2010 me scotche par son talent.

Phénomène étrange, le présent roman est assez court - et la narration très concise - et pourtant j'ai eu l'impression de prendre mon temps, de réellement me balader physiquement dans le récit, à travers les rues de Talara, dans ses gargotes, sur son port, à sa base militaire ou encore dans ses environs arides, tout ça sans ressentir une seconde d'ennui.

Les descriptions sont rares mais le génie de l'auteur fait pourtant naître dans notre imagination une foule d'images ; par de simples suggestions, il peint avec précision ce décor abandonné de bout du monde.

Quant à Silva et Lituma, nos deux enquêteurs au charisme de personnages de BD, leurs personnalités et leur relation sont un pur régal de truculence et d'authenticité.


Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge ABC 2016 - 2017
Challenge Petits plaisirs 2016
Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
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Fils unique d'une mère veuve, rien n'obligeait Palomino Molero à effectuer son service militaire à la base aérienne de Talara, grand port péruvien situé le plus à l'ouest du continent sud-américain.
Ce chanteur de boléros se sentait-il menacé au point de chercher refuge dans l'enceinte de cette base militaire ? Mais alors, pourquoi ce bon petit gars de 18 ans, ce romantique incapable de faire du mal à une mouche, a-t-il déserté son poste deux mois plus tard ?

Les gendarmes de la Garde Civile, le lieutenant Silva et le sergent Lituma, se perdent en conjectures alors que débute l'enquête sur l'assassinat du joueur de guitare retrouvé trois jours après sa désertion, le corps en charpie, embroché sur un vieux caroubier.

L'antipathique colonel Mindreau, le responsable de la base aérienne, ne veut pas coopérer, il se contrefiche du meurtre de Palomino le déserteur et met en avant les procédures militaires pour éluder les questions que lui posent Silva et Lituma. Visiblement il couvre quelqu'un, sans doute un gros bonnet !

Démocraties et dictatures ont plusieurs fois alterné au siècle dernier dans un Pérou marqué par la violence des affrontements politiques. le poids écrasant des institutions militaires est palpable dans ce roman qui se situe au début des années 50 dans le nord du pays, région écrasée de chaleur où les conditions de vie des gens du peuple sont extrêmement difficiles.

Ecrit en 1986, ce court roman de Mario Vargas Llosa est d'une lecture facile. Les deux policiers sont intègres et persévérants à trouver une faille dans l'univers opaque du monde militaire. Leur franc-parler, leur proximité avec les petites gens, les rendent attachants. Heureusement pour eux, dans les cafés de Talara comme ailleurs, un militaire hors de sa base devient plus causant…

Le lecteur, obnubilé par le titre du bouquin, est au moins aussi impatient que les deux policiers de découvrir "Qui a tué Palomino Molero ?"
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« Bordel de merde de vérole de cul ! balbutia en sentant qu'il allait vomir. Dans quel état il t'ont mis, petit. »

Lituma s'exprime avec ses tripes. Simple gendarme il doit avec son lieutenant démêler une affaire de meurtre, celui de la jeune recrue Palomino Molero, engagé récemment sur la base militaire de coin et chanteur amoureux, à la voix magnifique. Cela se passe au Pérou et Mario Vargas Llosa donne libre champ à son humour grinçant, à sa manière particulière de dénoncer les dérives de la société et surtout nous livre une belle démonstration des réactions de la population locale face à la grande muette et aux pouvoirs locaux, sans parler de la misère. C'est direct et plein de drôleries mais sans espoir. Une roman qui se dévore. Pas vraiment polar, mais efficace quant à la manière de décrire les réactions humaines dans une petite localité et l'importance de la corruption du pouvoir.
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Un polar péruvien, pour découvrir sans douleur la plume du prix Nobel 2010.

Un meurtre affreux a été commis et le jeune sergent Lituma accompagne le rusé (et amoureux) lieutenant Sylva dans son enquête. Ils font de l'auto-stop, ils voyagent avec les poulets (tout un camion de poulets !!!) pour se rendre au village voisin, fréquentent les gargotes et se promènent sur la plage.

Où se cache la vérité, entre les moyens très limités des enquêteurs face aux « gros bonnets » et au silence officiel des militaires ? Comment vaincre la peur d'en dire trop des villageois ? Quelles seront les conséquences, comment seront punis les meurtriers… à moins que les policiers ne soient punis aussi ?

C'est parfois drôle, parfois intrigant, mais c'est surtout la vie d'un petit village du Pérou des années 50, coincé entre la base militaire de l'aviation et une grosse entreprise pétrolière étrangère.
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
- Putain de vérole de cul ! Si vous aviez vu ce qu'ils en ont fait, ça vous couperait la chique et plus question d'aller au bordel. Et on comprendrait que je ne puisse pas penser à autre chose.
- On comprend, dit Josefino. Mais y'en a marre de causer d'un macchabée. Tu chies dans la colle, Lituma, avec tes histoires.
- Voilà ce que c'est que devenir flic, dit José. On en prend plein la tronche, et toi d'abord ça ne te vaut rien. Un flic, ça doit avoir un coeur de pierre, il doit même, s'il le faut, être un sacré fils de pute. Mais toi tu es sentimental comme c'est pas possible, couillon de la lune.
- C'est vrai que je le suis, admit Lituma, abattu.
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- Sais-tu la différence entre une grosse femme et une femme bien en chair, Lituma ? La grosse est flasque, molle, déliquescente. Tu touches et ta main s'enfonce comme dans du fromage qui coule. Tu te sens eu. La femme bien en chair est dure, pleine de partout, elle a tout ce qu'il faut et bien davantage. Et tout au bon endroit. Dans de bonnes proportions et en harmonie. Tu touches et ça résiste, tu touches et ça rebondit. Il y a là toujours de quoi faire, plus qu'il n'en faut pour te rassasier et même te régaler.
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- Entendu quoi, Lituma ?
- Le coup de feu, mon lieutenant [...]. Là-bas vers la plage. Vous ne l'avez pas entendu, vraiment ?
- J'ai entendu un bruit qui pourrait être mille choses, Lituma, dit son chef d'un ton de réprimande. Le pet d'un ivrogne. Le rot d'une baleine. Mille choses. Je n'ai aucune preuve que ce bruit ait été un coup de feu.
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Il tarda un bon moment à se lever et lorsqu’il le fit et se dirigea vers le poêle, Lituma remarqua sa gaucherie, sa lenteur. Il évoluait comme un homme ivre. C’est pour le coup qu’il était abasourdi, pas avant. Lui aussi il était sonné par ce qu’il venait d’entendre.
Malgré lui il pensait toujours à la même chose. Ainsi doc, malgré tout, bien qu’elle eût dit qu’être amoureux était dégoûtant, elle avait aimé Palomino Molero ?
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Encore une chose que tu dois apprendre : rien n’est facile, Lituma. Les vérités qui ressemblent le plus à la vérité, si tu les regarde de près, elles ne le sont plus qu’à pitié ou elles cessent de l’être.(Folio, p.110)
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Vidéo de Mario Vargas Llosa
Avril 2011 Mario Vargas Llosa parle de Pedro Camacho - "La tante Julia et le scribouillard"
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