Il savait par expérience qu'à l'armée, une inactivité passagère était plus dangereuse que l'oisiveté totale ; en effet, celui qui ne fait strictement rien sait au moins organiser ses pensées, tandis que celui qui fait quelque chose par ci par là, finit par devenir le jouet de ses propres pensées durant les pauses.
« Au troisième été de la guerre, le fils des Tót, instituteur de son état, n’était pas seul à être soldat, car environ soixante pour cent des familles avaient quelqu’un au front. L’arrivée du commandant éveilla des espoirs superstitieux dans tout le village, comme si sa simple présence constituait une sorte de protection pour les fils restés au front. »
Rompu de fatigue, il regardait fixement devant lui. Il déroula le souvenir du jour précédent et, s'imaginant les jours à venir, dit d'un air sombre :
- Ca va mal finir, Mariska, je le crains.