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Citations sur Dans la nuit la montagne brûle (7)

En réalité, vivre dans le noir, c’est le faire en tournant le dos à l’histoire. Et c’est que je ne crois pas que personne puisse raconter ce qu’il fait dans le noir, parce qu’on ne saurait pas tous les détails de ce qu’il s’y passe. C’est comme de manger dans l’obscurité, on continue toujours d’avoir faim, parce qu’on ne maîtrise pas ce qu’il y a dans l’assiette. Je crois que l’obscurité, dans la vie d’une personne, c’est la partie plus sombre de la misère où elle vit.
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Il n’y avait, il n’y a, dans mon île qu’un seul cimetière, et c’est là qu’on enterre tout le monde. Avant de partir pour le cimetière, on appelle le prêtre, qui se présente avec ses habits officiels et assisté de ses enfants de chœur, deux, au moins, qui portent leurs cierges et aussi l’encensoir. Dans mon enfance, du temps de mes grands-parents, la procession de l’Eglise arrivait à la maison du mort et tout le monde ressortait avec le cercueil, que suivaient pratiquement tous les habitants de la ville. Et si ce n’était pas tous, je voyais de mes yeux que c’étaient beaucoup de gens, mais des gens qui n’étaient pas si proches du mort ni de sa famille. (….) tous les enfants des rues adjacentes au trajet du cortège étaient enfermés dans leurs maisons, et on fermait les fenêtres. On nous disait que si « l’air du mort », touchait les enfants, il les tuait, et il les emporterait comme il emportait celui que l’on portait pour l’enterrer. Etre touché par l’air du mort était la chose connue qui nous faisait le plus peur. Les enfants rouvraient la porte à l’appel de leur mère, ou de la première personne adulte de la maison qui leur disait d’ouvrir.
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C'est à cette époque-là que j'ai compris que les gens de mon île ne pouvaient compter que sur eux-mêmes pour se soucier de ce qui aurait pu leur arriver. Autrement dit, qu'ils étaient seuls au milieu de la mer.
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Sur notre île, si on manquait de respecter une loi ou si on manquait de se soumettre à une coutume quelconque, personne ne vous mettait une amende, personne ne vous appelait à l’écart pour vous dire quoi que ce soit ; les conséquences, s’il devait y en avoir, on les vivrait dans sa chair.
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…dans notre village, il y avait une maladie qui se soignait par l’urine, mais pas celle de n’importe qui sinon celle des enfants, et seulement la leur. On disait qu’on la donnait à boire à ceux qui étaient atteints de cette maladie. Alors, on pouvait voir les assistants du docteur qui soignait un de ces cas, parcourant les rues avec leurs bouteilles pour que les enfants les remplissent d’urine, autant qu’il en fallait. Seulement l’urine des purs,…(…) Eh bien, je crois maintenant que, si cette maladie se soignait vraiment grâce à l’urine, n’importe laquelle serait valable, que ce soit celle d’un enfant ou celle d’un adulte.
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Pourquoi les malheurs arrivent-il. Jamais il n’y aura de réponse. Les sacristains n’en avaient pas et, en ce temps-là, je croyais qu’ils savaient des choses sur tout. Jamais il n’y aura de réponse. Ce que les hommes savent quelquefois c’est de quelle façon une histoire a commencé, ou l’événement public qui a libéré la mauvaiseté d’une situation quelconque. Il y en a que cela console de connaître les premières causes apparentes. Ou ce dont ils croient que cela a déclenché une chose quelconque sur laquelle tout le monde s’interrogera par la suite.
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La chanson commençait ainsi :
Le maître :
Aleee, vous, et vous ici, tirez donc un peu.
Tous : Alewa !
Le maître : Aaaalee, tirez donc un peu.
Tous : Alewa !
- Aale, toma suguewa.
- Alewa !
- Aaaalee, toma suguewa.
Alewa !
...
C'est pour moi la plus belle chanson du monde et celle qui ravive le plus de souvenirs en moi, celle qui m'apporte le plus de nostalgie de ma terre.
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