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Le Pays des autres

Série de 2 livres (En cours). Écrite par Leïla Slimani (2),


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Dernières critiques
Le Pays des autres

Tous les ingrédients de ce roman étaient faits pour me plaire et je me régalais d'avance : le destin d'une femme sur un fond historique : le Maroc des années 50. Pourtant, je referme ce livre avec le sentiment de ne pas m'être attachée aux personnages, avec regret.

Dans "Le pays des autres", Leïla Slimani campe des personnages entiers, elle nous livre leurs contradictions, leurs motivations, mais aussi leurs turpitudes. On sent une vraie réflexion dans la construction psychologique des personnages. Mathilde, une jeune femme alsacienne qui rencontre Amine, un marocain, à la fin de la guerre 39-45. Elle s'installe avec lui au Maroc, d'abord chez sa belle-mère Mouilala puis "sur la colline" dans une petite ferme.

Est-ce que c'est parce que Leïla Slimani s'est inspirée de la vie de sa grand-mère qu'elle n'a pas pu s'affranchir de certaines réserves ? Est-ce pour cela que je ressors avec l'impression que l'autrice a parfois voulu explorer des chemins qu'elle n'a finalement pas osé arpenter jusqu'au bout ? De ce fait, je ne parviens pas complètement à y croire.

J'ai été également légèrement gênée par des étrangetés dans la construction du récit que j'ai trouvé un peu heurté. Cela est certainement dû au fait que c'est une saga de plusieurs tomes. Pourtant, en refermant le premier volet, on pourrait s'attendre à ce que les parenthèses ouvertes pour certains personnages soient refermées. Je reste pour ma part en suspend ou interrogative.

C'est aux lieux que je me suis attachée le plus : la Médina de Meknès dont j'ai les lumières dans l'œil alors que je n'y suis jamais allée, la maison de Mouilala dont on a l'impression de connaitre les moindres recoins, les odeurs... Et puis cette colline et la petite maison du couple qui évolue au fur et à mesure du récit. Leïla Slimani réussit ici à construire un univers des atmosphères où l'on s'installe volontiers.

C'est sans doute pour ces lieux que je vais entamer la lecture du deuxième volet.
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Le Pays des autres

Depuis si longtemps enfoui sous d'autres pages jugées plus urgentes ou plus tentantes, ce livre aurait dû se couvrir d'olives, d'oranges et de citrons...

Mais la greffe n'a pa pris...

N'ayant jamais lu Leila Slimani dont les agitations publiques m'agacent souvent, je suis partie dans ce livre avec le souvenir ancien d'un voyage au Maroc dans les années 90. C'était là ma toute première expérience de " déculturation ". J'y entrais avec ma jeunesse et ma parfaite ignorance de l' Histoire qui, pourtant, s'accroche à chaque pierre de ce pays entre montagnes, déserts et luxuriances.

Aujourd'hui plus à même d'appréhender le triste mot "protectorat ", et après les printemps arabes et leur bien triste enterrement, j'ai été réellement intéressée par l'aspect historique et sociologique dans lequel nous immerge l'auteure.

Le Maroc des années 50, brûlé par le Chergi, est au bord de l'embrasement. Les amis d'hier sont les ennemis d'aujourd'hui, ou l'inverse, et tout fluctue au gré des histoires personnelles de ces hommes et femmes qui ont subi les grandes migrations induites par la 2nde Guerre mondiale.

Ainsi, Amine est-il rentré auréolé de gloire de sa campagne militaire sous le drapeau français. Écartelé entre des aspirations modernistes et un profond ancrage dans sa propre culture, il est lui aussi comme une greffe qui ne donnerait que des fruits amers.

Cette métaphore de la greffe diffuse tout au long du roman. Mathilde, jeune épouse alsacienne d'Amine, avait rêvé elle aussi son exil comme une émancipation, une liberté offerte dans un ailleurs exotique. Là encore, échec et mat. La jeune femme devra plier sous le poids d'injonctions culturelles, religieuses ou matérielles. Entre hontes et privations, elle incarne pleinement l'incipit du livre d'Édouard Glissant :

" La damnation de ce mot: métissage. Inscrivons la en énorme sur la page."

Nous sommes bien dans " le pays des autres".

Je reconnais donc beaucoup d'intérêt pour le contexte historique et sociologique de ce roman. Par contre, l'écriture n'est pas parvenue à me séduire, me semblant conventionnelle, appliquée, oserais-je dire scolaire. Leila Slimani n'a pas su m'emporter dans son histoire, me laissant sans empathie aucune pour ses personnages. Seule la petite Aïcha, sous sa chevelure crépue, petit animal étrange et farouche, m'a émue.

J'ai envie de clore ce billet par cette phrase de Paul Valéry.

"Je suis un être greffé. Je me suis fait à moi-même plusieurs greffes. Greffer des mathématiques sur de la poésie, de la rigueur sur des images libres, des idées claires sur un tronc superstitieux."

Sans doute est-ce là tout le mystère de la greffe. Parfois, ça ne prend pas....

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Le Pays des autres, tome 2 : Regardez-nous ..

Ce roman est le 2eme tome de la trilogie ‘le pays des autres'. Le lire sans avoir lu le 1er est possible car Leila Slimani a eu la pertinence d'inclure un index où la biographie des personnages principaux permet de connaitre qui est qui, de plonger aisément dans la saga de la famille BELHAJ. Chapeau !



Qu'il est loin le temps ou Amine l'indigène marocain et Mathilde l'Alsacienne, mariés à la fin de la 2eme guerre mondiale, s'installaient dans une ferme pauvre, hostile, dans la région de Meknès. Ils n'avaient rien, subissaient les humiliations et les sarcasmes, mais se serraient les coudes et s'aimaient dans un Maroc conservateur, traditionnaliste, marqué par la montée du nationalisme pour se libérer du joug de la France coloniale.



Années 1960. le Maroc est un pays indépendant où il est permis de rêver à un avenir radieux.

À la télévision, le roi avait déclaré : « L'intégrité morale est le secret de toute réussite. » Et le pays entier avait éclaté de rire.

Les colons d'hier sont remplacés par des nouveaux, l'armée, la bourgeoisie locale, la famille royale et sa cour, sous le régime autoritaire du roi Hassan II. Avec une plume tranchante et courageuse, Leila Slimani peint un tableau peu reluisant mais tellement vrai de la période post-coloniale du Maroc, qu'on pourrait extrapoler à tous les pays nouvellement indépendants des années 1960. Chapeau !



Les BELHAJ font partie de la nouvelle bourgeoisie. Amine bouffi d'argent et d'orgueil, est indifférent à la misère qui l'entoure. Ses infidélités fissurent son mariage.

Mathilde, la quarantaine, se sent vieille, abîmée, inutile. Le meilleur de sa vie est passé.

Les parents s'effacent peu à peu au profit de leurs 2 enfants ; ces derniers habitués à l'abondance, à la vie facile, ne connaissent rien à leur pays. Leila Slimane dilue l'histoire des BELHAJ dans celle du Maroc d'une façon MAGISTRALE.

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Le Pays des autres, tome 2 : Regardez-nous ..

Voilà une semaine que je vis avec les personnages de Leila Slimani, je me couche avec, je me lève avec, je referme le livre aujourd'hui, mais l'aventure ne s'arrêtera pas là. Impossible de se défaire d'eux, de leur monde qui n'est clairement pas me mien, mais qui est aussi celui de chacun et chacune. Contradictoire, comme l'histoire du 20ème siècle du Maroc où tradition et modernité s'en mêlent, choc de cultures, des rêves de progrès et révolutions, mais un refus en bloc de la modernité au sein des familles... J'ai appris énormément de choses, je garde en tête que c'est avant tout un roman mais dans un contexte historique et societal bien réel.

J'aime beaucoup le style de Leila Slimani, qui raconte sans nous imposer son point de vue, sans juger, ses personnages sont complexes et evoluent au fil des pages, rien ni personne n'est tout noir ni tout blanc. Une préférence pour le tome 1 avec sa narration plus rythmée et l'histoire plus centrée sur la famille.

En attendant patiemment la suite.
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Le Pays des autres

Voilà une semaine que je vis avec les personnages de Leila Slimani, je me couche avec, je me lève avec, je referme le livre aujourd'hui, mais l'aventure ne s'arrêtera pas là. Impossible de se défaire d'eux, de leur monde qui n'est clairement pas me mien, mais qui est aussi celui de chacun et chacune. Contradictoire, comme l'histoire du 20ème siècle du Maroc où tradition et modernité s'en mêlent, choc de cultures, des rêves de progrès et révolutions, mais un refus en bloc de la modernité au sein des familles... J'ai appris énormément de choses, je garde en tête que c'est avant tout un roman mais dans un contexte historique et societal bien réel.

J'aime beaucoup le style de Leila Slimani, qui raconte sans nous imposer son point de vue, sans juger, ses personnages sont complexes et evoluent au fil des pages, rien ni personne n'est tout noir ni tout blanc. Une préférence pour le tome 1 avec sa narration plus rythmée et l'histoire plus centrée sur la famille.

En attendant patiemment la suite.
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Le Pays des autres

Lu en 2021. Mon troisième roman de l'auteure, dont j'apprécie la précision de la plume. Entre fresque sociale et saga familiale, ce fut une lecture dense et immersive.

Au fil des pages, l'on s'attache facilement à l'héroïne, l'on s'identifie à cette femme entière et incroyablement courageuse. L'épouse "étrangère" essaiera pendant dix ans de se débattre dans un Maroc en pleine mutation, aux côtés d'un mari fier et ambitieux, mais également frustré et colérique...
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Le Pays des autres, tome 2 : Regardez-nous ..

Qui trop embrasse mal étreint...



Avec une écriture toujours aussi maîtrisée, l'auteure nous conte dans ce deuxième tome (il devrait y en avoir un troisième) la suite de sa saga familiale. Ici, l'histoire n'est plus centrée sur ses grands parents, Amine et Mathilde, mais sur leurs enfants mais aussi sur d'autres personnages familiaux. Et c'est peut-être ce qui m'est apparu moins intéressant dans cet opus. Leila Slimani essaie de mettre en miroir l'évolution du Maroc après l'indépendance (les années de plomb) et les destins de ses parents, oncles, tantes, cousines... Du coup, le récit est plus éclaté, fini par s'éparpiller et n'a pas le souffle du précédent volume. On n'arrive plus à savoir ce qui est réel, ce qui est romancé et l'évocation de l'histoire du Maroc reste superficielle.

Le récit des hippies à Essaouira à la fin des années 60 est extraordinaire, un épisode méconnu.

La fin s'effiloche un peu, mais ne me fera pas renoncer à un troisième volume.
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Le Pays des autres, tome 2 : Regardez-nous ..

Nous retrouvons les protagonistes du premier tome qui nous replongent dans la Maroc.

Le livre s'ouvre en avril 1968 sur l'Alsacienne Mathilde, 40 ans, usée par le travail, qui observe dans son jardin l'avancée des travaux pour la construction de la piscine dont elle rêvait, symbole de leur ascension sociale.

Amine, son époux, éprouve des difficultés à comprendre le manque d’implication des ouvriers agricoles, l’attraction de la ville et l'aspiration à un autre mode de vie. Il trompe régulièrement sa femme.

Leur fille, Aïcha, est la première de la famille à suivre des études. Elle est plongée dans ses études de médecine depuis 4 ans à Strasbourg, sans prêter attention au mouvement de contestation social.

Leur fils, Selim, au contraire n’accroche pas avec les études et trouve difficilement sa place dans sa famille, dans la société. Passionné par le sport, l'exploitation agricole développé par son père ne suscite aucun intérêt auprès de lui.

Le retour d'Aïcha à Mekness fait prendre conscience à l'ensemble des membres de la famille du creusement de l'écart des mode de vie et des préoccupations entre la France et le Maroc.

A travers le quotidien de Mathilde et sa famille, l'auteur aborde la période après l'indépendance du Maroc, où la vie des Français et des Marocains n'a pas réellement évolué la dizaine d'années qui a suivi malgré les changements majeurs dans la société.

L'auteur alterne dans son récit le regard des différents membres de la famille, témoignant ainsi de la complexité de cette période de transition, le poids des traditions, des valeurs et de la religion. Chacun vit ce contexte particulier différemment, s’adapte en fonction de ces aspirations, ce qui peut creuser un fossé entre les générations et le milieu social.
Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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