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Critiques de Boulet (588)
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La page blanche

Roman graphique : scénario de Boulet ; dessins et couleurs de Pénélope Bagieu.

La première planche est une pleine page : une jeune fille est seule sur un banc au milieu de la ville sur laquelle se couche le soleil. Dans ces couleurs rose orange, on sent bien que quelque chose cloche. Cette jeune fille a oublié qui elle est, d’où elle vient et quelle est sa vie. Farfouillant dans un sac qui ne peut être que le sien, elle trouve son prénom, Éloïse, et son adresse. Il y aussi un sac plein d’affaires dans la poubelle. Dans son appartement, elle ne reconnaît rien. « Il faut que je me fasse une raison : RIEN ne me revient. Est-ce que je demande de l’aide ? À une famille que je ne connais plus ? » (p. 70) Éloïse fouille les placards et les boîtes sous l’œil ronronnant d’un animal qui doit être son chat. Mais rien, décidément rien, ne lui évoque le moindre souvenir. L’ancienne Éloïse est perdue dans un avant hermétique et résolument opaque. « J’ai disparu de mon vivant. » (p. 195) pense-t-elle et il semble qu’elle ait vu juste.

Mais si sa mémoire s’est arrêtée, la vie continue. Éloïse reprend son travail en librairie et se rapproche d’une collègue, Sonia. La jeune fille n’a de cesse de vouloir remonter le fil de son existence. Elle imagine des complots avec les services secrets, des amours contrariées, des expériences extraterrestres, etc. Tout et n’importe quoi serait le bienvenu pour expliquer cette amnésie si étonnante. Dans son appartement meuble façon catalogue suédois, parmi « des trucs que tout le monde lit ou a lus » (p. 115), Éloïse aimerait redevenir quelqu’un, mais elle ne se sent pas à sa place. « C’est quand même TELLEMENT bizarre… Pas un souvenir… Comme si j’avais pris la place d’une autre… mais qui aurait mon visage… » (p. 139) Mais finalement, cette amnésie, n’est-ce pas une chance extraordinaire ?

Ce bel album interroge la mémoire, bien entendu, mais surtout l’identité. À quel point pouvons-nous affirmer qu’une identité est la nôtre ? N’est-elle pas façonnée de tout ce dont nous abreuve la société ? À en juger par les demandes des clients de la librairie où travaille l’héroïne, je suis tentée de répondre par l’affirmative. Plutôt qu’avoir une identité (ou du style), je préfère être quelqu’un. J’ai trouvé très drôle et très touchant la façon dont Éloïse traque ses souvenirs. Il me semble que je ferai exactement la même chose : dresser des listes, être méthodique, faire des recoupements et, surtout, ne rien dire à personne, attendre avant d’exposer ma bizarrerie.

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le pinceau de l’illustratrice. Il me semble que son dessin s’affine, s’affirme et s’épanouit vraiment dans cet album, davantage que dans Cadavre exquis. Ma main au feu que Pénélope Bagieu s’est représentée sous les traits d’une cliente un peu survoltée. La collaboration avec l’excellent Boulet est en tout cas une réussite ! Ce roman graphique est attachant et intelligent, loin des grosses ficelles des histoires d’amnésie. Bref, encore un album que je vous recommande. Non, ne me haïssez pas, c’est de bon cœur.

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La page blanche

Très sympathique BD avec une héroïne très attachante aussi, dès les premières pages. Elle devient amnésique en un instant, sans raison, elle est donc confrontée à de multiples difficultés qui sont traitées avec beaucoup d'humour par les auteurs.



Elle s'appelle Eloïse, cela lui est bien égal, puisqu'elle ne se souvient plus de rien, ni qu'elle a un chat, son nom encore moins et le code d'accès à son ordinateur, n'en parlons pas.



Elle va donc s'inventer différents scénarios de sa vie antérieure dont elle reconstitue quelques morceaux, elle est aidée par une collègue de travail, elle est libraire et donc au boulot de grands moments d'inquiétude et d'humour. Elle se débrouille plutôt bien et finalement peu de ses collègues connaîtront son problème pourtant crucial.



Tout le livre respire la bonne humeur malgré la détresse d'Eloïse, mais elle est forte, elle compense, elle est à l'affût des odeurs et des sons, elle se souvient des musiques, des films, des livres, seul son passé et sa personnalité ont disparu.



Les planches reflètent très bien, par leurs couleurs vives, la situation d'Eloïse, ses mimiques savoureuses et son intimité tranquille ainsi que toutes ses entreprises pour reconstituer un passé qui finalement ne s'avère pas indispensable pour vivre. Elle est donc devant la page blanche de sa nouvelle vie, je l'ai perçue à la fois résignée et heureuse.



Réussite totale sur tous les plans de cette jolie histoire.



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La page blanche

Se "réveiller" du jour au lendemain sans mémoire, sans souvenirs...ça n'a rien de plaisant, n'est ce pas ? Plus de repères, ayant jusqu'à oublié votre nom, vos amis, votre famille, votre plat préféré, votre chat, votre travail, votre appartement...

Ne plus savoir qui (!) vous êtes...

Moi, ça me plaira bien : tout effacer ! Et recommencer...
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La page blanche

Station Montgallet, tout le monde descend !

C'est donc à cette station parisienne qu'elle se trouve. Pourquoi ? Elle n'en sait absolument rien. Une jeune femme, assise sur un banc public, semble d'un coup prendre conscience qu'elle ne sait pas pourquoi elle y est. Puis ces questions toutes bêtes: qui suis-je ? Comment je m'appelle ? Qu'est ce que je faisais il y a à peine deux minutes ? Elle ouvre le sac qui se trouve à ses côtés, peut-être y trouvera-t-elle des réponses à l'intérieur. Elle s'appelle donc Eloïse Pinson, dommage, ce nom ne lui dit absolument rien et encore moins l'adresse où elle est censée habiter. Elle se rend donc à cette adresse en prenant bien soin de regarder sur le plan où cela se trouve. le code d'entrée, elle ne le connait plus non plus. Profitant de la sortie d'un voisin, elle se faufile dans l'immeuble mais là, encore, dans quel appartement habite-t-elle ? Qui ou que va-t-elle trouver à l'intérieur ? Un mari volage ? Des cambrioleurs ? le FBI ? Elle s'imagine tout un scénario pouvant expliquer son amnésie: elle pourrait être agent secret et on l'a endormie... Surement invraisemblable et pourtant, il va bien falloir qu'elle remette des mots et des images sur sa vie et ce qu'elle est...



Boulet nous livre ici un album des plus intrigants. A travers la perte de mémoire d'Eloïse et sa quête de vérité sur elle-même et le monde qui l'entoure, c'est toute la problématique de la recherche de son propre soi que met en scène cet auteur. Qui sommes-nous réellement ? Sommes-nous façonnés par le monde qui nous entoure ? Toute une série de questions que se posera notre jeune héroïne et auxquelles elle tentera de donner quelques réponses. Rythmée de courts chapitres, la reconstitution de la vie d'Eloïse prend réellement tout son sens quand justement elle se rend compte que sa vie n'en a aucun. Malgré un thème assez grave qu'est celui de l'amnésie, Boulet l'a traité avec humour et dérision. Quant au dessin de Pénélope Bagieu, il est impeccable, léger, clair, aux couleurs vives et au trait fin.



La page blanche... (…)...
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La page blanche

Une jeune femme se retrouve assise sur un banc la tête vidée de sa mémoire, elle ne sait même plus comment elle s'appelle. Une étrange et angoissante tranche de vie commence alors pour elle. Heureusement, grâce aux clés retrouvés dans son sac, elle revient habiter dans son appartement, reprend son travail et mène une enquête angoissante sur son passé. Petit à petit, elle découvre sa vie professionnelle, familiale et amoureuse. Avec un regard neuf et l'aide d'une collègue de travail avec qui elle était peu liée jusqu'à présent, elle tente de savoir qui elle était vraiment et quel sens avait sa vie…

Le scénario bien ficelé évite tout pathos et prête même souvent à sourire. Les traits épurés des illustrations aux formes arrondies et aux tons acidulés conviennent parfaitement à cette touchante histoire.

La page blanche ouvre une réflexion profonde sur l'identité et la manière dont elle se construit, conditionnée par la société et le regard des autres.







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Par bonheur, le lait

Lors de ma visite hebdomadaire à la bibliothèque, je cherchais des romans susceptibles de plaire à mon fils (ce petit flemmard aime lire mais n'aime pas chercher) et je suis tombée sur ce "Par bonheur, le lait". Je trouve que Neil Gaiman est un chouette auteur jeunesse et puis mon fils avait apprécié "Odd et les géants de glace". En plus, ce court roman est illustré par Boulet. Du coup, dès que mon fils a eu fini le livre, je me suis jetée dessus, ce qui m'a permis de passer un très bon moment.



D'un point de départ très ancré dans le quotidien, un papa va acheter du lait pour le petit déjeuner de ses enfants, Gaiman imagine une histoire complètement dingue qui va à mille à l'heure. En une centaine de pages on va rencontrer toute une galerie de personnages loufoques et vivre plein de péripéties, notamment des voyages temporels à foison. Du coup, le récit est truffé de paradoxes spatio-temporels réjouissants. En plus, tout ça s'imbrique parfaitement et l'auteur parvient à retomber sur ses pieds malgré une intrigue parfois un peu fouillis.



Le dessin de Boulet s'intègre parfaitement à l'histoire de Gaiman et je trouve même qu'il en renforce l'impact. Je suis allée jeter un œil sur le genre de dessin qui illustre l'édition originale et je trouve que, sans être mauvais, les dessins sont moins bons que ceux de Boulet.



Une lecture bien sympathique mais qui peut être compliquée pour un enfant, les multiples voyages temporels peuvent être difficiles à suivre. Je pense que ce livre est plutôt à proposer à de bons lecteurs à partir de 11-12 ans.

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La page blanche

Une jeune femme se réveille sur un banc parisien et se retrouve face à une..."page blanche". Qui est-elle ? Où vit-elle ? Avec qui ? Que fait-elle ici ? Quel est son métier ? Ses amis ? Sa famille ??? Toutes les informations personnelles sont effacées de sa mémoire.

J'ai adoré le scénario, nous sommes aussi angoissés qu' Éloïse au cours de ses recherches, elle nous fait sourire chaque fois qu'elle s'apprête à franchir un nouveau pas et qu'elle imagine les hypothèses les plus délirantes sur ce qui l'attend. Que la pirouette finale soit un peu frustrante je le concède, mais elle laisse la porte ouverte à une suite, ça serait pas mal, non ?

Par contre je ne suis pas fan du graphisme, même s'il colle parfaitement à l'aventure, dessin simpliste, trop de couleurs vives...girly ? peut-être, j'ai pas l'habitude.

Belle découverte malgré tout.
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La page blanche

Avis mitigé sur cette jeune femme qui se trouve sur un banc et a perdu la mémoire. Intéressant de chercher qui on est vraiment mais la fin laisse sur sa faim. Dessins et couleurs modernes et flamboyantes.
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Par bonheur, le lait

Un papa part acheter du lait pour le petit déjeuner de ses enfants, il tarde à revenir.

A son retour, il a une histoire extraordinaire à raconter...

Qu'iriez vous imaginer à sa place ?

De l'imagination, Neil Gaiman en a , c'est son métier, et il y excelle.

Avec un point de départ aussi léger (plus de lait à la maison) et en une petite centaine de pages, il nous convie à un voyage délirant et trépidant, où le papa rencontrera des extraterrestres gloubonneux, une pirate, un aéronaute très particulier, un volcan intelligent, des vompyres, j'en passe et des meilleurs....

Gaiman, s'inscrit dans la lignée des meilleurs auteurs jeunesse anglo-saxons (Roald Dahl en tête) pour nous offrir ce sympathique petit bouquin, par ailleurs très bien servi par les illustrations de Boulet.

Hautement recommandable !
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Par bonheur, le lait

Neil Gaiman c'est un de mes auteurs chouchous. J'aime surtout ses albums jeunesse mais je ne renie pas ses autres titres. Surtout que ce petit livre aux couleurs vives et au titre étonnant avait tout pour me plaire !

Mais quelle imagination ! Comment de simples courses peuvent donner naissance à des aventures extravagantes ! Des personnages à profusion, peut-être un peu trop, un objectif primordial pour le papa, un voyage dans le temps (si, si !) et un final qui permet de retomber sur ses pieds (hum !). Une histoire loufoque bien illustrée par Boulet, les dessins s'accordent parfaitement à l'humour de Gaiman pour faire un superpapa, à l'opposé de celui du jour où j'ai échangé mon père contre deux poissons rouges. Un père courageux qui sera prêt à tout pour ses enfants. Un peu de fantaisie et de folie n'est rien contre l'exploit de ramener une bouteille de lait, non ?
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Bolchoi Arena, tome 1 : Caelum incognito

Très bonne bande dessinée sur le Metavers, cet univers alternatif virtuel qui est ici mis en scène. Le scénario est vraiment très immersif (heureusement vu le sujet...), les dessins assez simplistes rendent l’ensemble immédiatement accessible. Mon bémol concerne les scènes de bataille spatiales, que j’ai moyennement goûtées. Mais l’ensemble reste positivement... dépaysant.

Pas besoin d’une grande culture SF pour s’y plonger, même si on peut y trouver des références (Matrix ?) et le modernisme (Mining ?) de cet univers futuriste est crédible.

Je commande la suite pour Noël.

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Notes, Tome 1 : Born to be a larve

LARVE, LARVE ME DO...



Avant de poursuivre - certes, je viens à peine de débuter - il me faut entamer par quelques mises en garde et autres précisions techniques :



- C'est rare ici (sur Babelio, pour être précis), mais je vais "je-moi-mêmiser", et pas qu'un peu, tout au long (pas trop je l'espère) de cette chronique.



- Préciser au lecteur patient et bienveillant de ces lignes en devenir qu'avant d'ouvrir ce premier volume de notes de Monsieur Gilles Roussel, alias Boulet, aka Bouletcorps, je n'avais jamais, mais alors VRAIMENT jamais entendu parler de lui. QUand bien même je connaissais la collection "Shampooing" proposée par les Editions Delcourt. Quitte à être parfaitement complet et honnête, ce n'est pas exactement ma collection de prédilection chez eux. J'y ai - modérément mais sincèrement - apprécié le grand méchant renard tandis que j'ai estimé le premier volume des le Guide du Mauvais Père à peu près sans le moindre intérêt (étant, par ailleurs, jeune papa moi-même : quand je prévenais que je je-moi-mêmiserai...!)



- Expliquer, très rapidement, que je ne suis guère amateur de blogs. Moins encore de Blogs de Bande-dessiné (vous savez, je suis un de ces pachydermes de l'antiquité pré-internet qui refusent quasi totalement de lire autre chose que des livres papier. Il existe toutefois quelques exceptions, mais elles sont bien rares), mon attention et mon goût de lire se lassant très rapidement sur de tels supports. Je les trouve souvent (pas toujours, hein !) prétentieux, ou vains, ou vides, ou nombrilistes, ou mal fait, ou mal écrit, ou sans grand intérêt, ou répétitifs ou... un peu tout cela à la fois. Et puis, je suis comme tout le monde : je n'ai pas le temps pour tout connaître, découvrir, apprécier, alors je vais vers ce que je connais le mieux : ma bonne vieille librairie !



- je lis toujours (même si cela doit me prendre des années) les livres que mes proches m'offrent. C'est une règle d'amitié, d'échange et de respect que je me suis fixée depuis que je suis en âge de recevoir des livres. Pourquoi cette précision ? Evidemment, vous vous en doutez peut-être : ce premier volume de Notes me fut offert à l'occasion du dernier réveillon de Noël par mon jeune... Hum... très jeune : je pourrais sans aucune peine être son paternel, son "daron"... Mais cela ne nous empêche pas de très bien nous entendre, d'avoir un certain nombre de goûts communs et de nous donner à découvrir des choses que, sans l'autre, nous ne connaîtrions pas. Et puis, on a un peu le même type d'humour potache, qui se vogue entre celui d'une cour de récréation de 3ème et les vannes de Perceval dans Kaamelott... Cela crée des liens !



- donc ce grand couillon - il fait 1mètre 95. Et oui, je suis très jaloux, avec mon petit mètre 84 - m'a offert ce premier volume de NOTES en me précisant sans ambages : «Je ne sais pas ce que ça vaut en BD. Je le connais par ses participations sur U-Tube, j'aime bien.» Et débrouillons-nous avec ça !



Sur le moment, et après les remerciements d'usage, je n'ai su que penser de l'ouvrage. D'un format un peu bloc-note par sa dimension, j'ai de suite compris que mes vieux yeux de taupe astigmate souffriraient, et pas qu'un peu, à la lecture de cet objet. Mais lorsque c'est bon, on est prêt à tous les efforts, toutes les concessions. Hélas, triple hélas : dès les premières pages (non sans avoir ressenti la probable douleur de Champollion lorsqu'il s'est penché la première fois et d'un peu plus près sur des symboles d'abord incompréhensibles pour lui), j'ai été à deux doigts d'abandonner. Que mes yeux torves en bavent sur des planches aux traits et aux écritures insignifiantes (en taille), légèrement baveuse de surcroît, passe encore, si toutefois j'avais ressenti un début de commencement de génie, si j'avais pu en goûter pleinement l'humour (or, je me doutais que l'auteur tâchait d'en faire preuve), si ce que je découvrais était autre chose qu'une succession de moment de pur nombrilisme vécu par un homme pourtant plus exactement à l'âge où c'est hormonalement normal (j'oublie de préciser qu'entre l'auteur et moi il n'y a guère que cinq années de différence, ce qui n'est vraiment pas grand chose. le "problème" ne réside donc pas fondamentalement au niveau d'un éventuel problème générationnel), auquel on aurait pu demander un peu plus de "corps" ainsi qu'un semblant d'expérience... J'essayais - exercice complexe - de me repenser tel que j'étais vers le début des années 2000 (puisque ces "notes" ont été crées entre 2004 et 2005) et non, vraiment, rien ne me semblait devoir ressembler aux interrogations vaguement existentielles, souvent vaines, superficielles et sans aucun lien les unes aux autres (tout en se répétant souvent, ce qui est d'autant plus fort) de ce cher Boulet...



Mais... Mais je m'accrochais malgré tout, non sans peine ! Peu à peu, malgré cette manière décidément trop manga de représenter ses personnages (oui, désolé, je suis parfaitement fermé au genre, du moins sur papier, alors que j'apprécie plutôt bien les films d'animations japonais... Ne cherchez pas à comprendre !), malgré un humour que je ne partageais pas, une vision du monde qui m'est globalement assez étrangère et insignifiante, de même que des yeux de plus en plus rougis par l'attention que la lecture de ce (trop) petit format m'imposait, je prenais, un peu, goût à certaines planches.



En premier lieu il me faut reconnaître que, lorsqu'il s'en donne la peine, Boulet est un excellent dessinateur. Mieux que cela : il est clairement doué. Bien évidemment, la tonalité humoristique qu'il souhaite donner aux planches extraites de son blog (n'oublions surtout pas que le processus est dans ce sens, non de la BD "classique" vers le virtuel) ne permet pas qu'il use constamment de ses dons pour les arts graphiques dans une démarche définitivement humoristique et décalée... Mais c'est parfois dommage qu'il ne s'en serve pas plus.



Ensuite... Oui, je l'avoue (Ne me regardez pas ainsi : que ceux qui ne changent jamais d'avis me jettent le premier pavé livresque), au fil des pages, il m'est arrivé de sourire, voire de m'attacher (un peu) à ce personnage mi-réel mi-fabulé. Malgré de nombreuses répétitions thématiques (qui lassent, mais lassent), certaines pages recèlent quelques instants de grâce (le voyage en Corée) et d'intimité vraie quoi que drolatique (son expérience de la photographie de nu... malgré lui). Et c'est lorsque je fus à deux doigts d'abandonner (ce qui ne m'arrive quasiment jamais, quelque soit l'ouvrage) que j'ai commencé à trouver quelque intérêt à ce premier recueil... C'est à dire vers les trente dernières pages (ce qui est tout de même un rien tardif. Mais je suis tenace !).



Je ne reviens pas sur mon impression d'ensemble quant à ce premier opus de NOTES : je me suis globalement (beaucoup) ennuyé, j'ai assez peu rit, à peine plus sourit ; j'ai eu très mal aux yeux ; j'ai relativement peu accroché sur cette façon très bloggeuse de croquer les personnages (quand on en a vu un, j'ai la désagréable sensation de les avoir plus ou moins tous vu) ; l'ensemble m'a semblé excessivement décousu, sans lien, sans magie, sans tension. Pour autant, ces fameuses ultimes pages (et quelques autres, dans le corpus du bouquin) ne m'ont pas laissées totalement indifférent, au point même que je suis allé y voir de plus près et que j'ai poursuivi ma lecture sur le net (en allant directement vers les années les plus proches) : il y a du bon, du très bon même, et c'est dans un format lisible pour mes yeux d'ancêtre... Ouf : Grâce en soit donc rendue à mon Beauf (que j'aime de sincère amitié, sans quoi il serait demeuré absent de cette chronique bien peu conventionnelle, selon mes habituels critères) !



Pour ceux qui auraient envie de mieux connaître Boulet, c'est ici : http://www.bouletcorp.com/2018/11/07/tonton-selfie/
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Pulsions

images par Boulet, sous forme de bande dessinée. Boulet est un habitué de ce genre de rubriques, pratiquant le récit autobiographique et l’auto-dérision dans des bandes dessinées créées pour les réseaux sociaux, et son humour n’est pas très éloigné de celui de Kyan Khojandi, c’est le collaborateur tout désigné. Les passages en bande dessinée sont entrecoupés de mises en page de texte à la façon de flyers publicitaires, avec une approche typographique moderne dédiée à la communication, typos différentes, jeu d’échelles entre les éléments de texte… C’est efficace, on vit le déroulé du spectacle comme en live. J’aime beaucoup l’humour de Kyan Khojandi (La série “Bref” sur Canal+), son côté un peu loser, sincère et touchant, jonglant avec le côté gênant de ses confessions intimes. Il nous propose ici, un inventaire des pulsions qui nous animent, je vous laisse imaginer celle qui prend le plus de place dans son show. On rit, mais pas autant qu'au spectacle, c’est écrit avant tout pour la scène et la transposition, même si elle fonctionne bien, reste une transposition. J’ai bien aimé cette lecture, drôle et agréable, manque juste l'interaction avec le public, plus difficile à retranscrire. Après le spectacle qui m’a fait pleurer de rire “Une bonne soirée”, la suite de “Pulsions”, c’était une façon sympathique de le prolonger en retrouvant son humour et son impertinence. Bref, une lecture sympa, mais qui ne dispense pas d’aller le voir sur scène, et ça, ça en vaut vraiment la peine.
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Bolchoi arena, tome 2 : La somnambule

La bonne surprise continue. Je me suis lancé dans cette série après avoir visionné le "Everything Everywhere All at Once" avec Michelle Yeoh (j'avoue un faible depuis "tigre et dragon") qui tourne autour de l'idée de multivers.

Les deux m'ont emballé même si je dois ici me concentrer sur Bolchoï Arena (et oublier Michelle Yeoh?).

Ce n'est pas vraiment un multivers mais une réalité virtuelle. En passant, bizarre l'association de ces deux mots non? Réalité virtuelle ... Oxymore?

Bon, bref, notre héroïne est coincée dans la virtualité et on suit ses aventures là-bas en se demandant quel lien lie ce Bolchoï et notre réalité réelle...

Et cela semble plus compliqué qu'il n' y paraît...
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La page blanche

La page blanche est une histoire d'amnésie, une jeune fille sur un banc public ne se souvient de rien, ni son nom, ni sa vie, le néant total. On se croit lancé dans une enquête pleine de suspense, mais en réalité, il s'agit d'une allégorie sur la platitude de la vie, l'uniformisation de nos goûts, nos sentiments. C'est plutôt sympa, traité avec un graphisme simple, une petite pointe d'humour léger, c'est une lecture agréable, un peu sage pour des auteurs qui m'ont habitué à plus d'insolences.
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Par bonheur, le lait

Dans cette histoire à raconter aux enfants, il y a tout : des stégosaures, des pirates, des extraterrestres et un papa super héros qui défie le temps et l'espace pour rapporter le lait au petit-déjeuner de ses enfants. C'est drôle, ça sème le doute dans l'esprit des petits et des grands et Boulet dessine sur l'écriture de Gaiman avec bonheur, ce qui en fait un album superbe. On ressent le plaisir que le couple écrivain-dessinateur a eu en réalisant ce livre. Plaisir partagé avec les lecteurs qui se remémoreront alors des nuits blanches fiévreuses où le moindre petit détail servait à inventer une histoire, sans queue ni tête (perso j'avais une prédilection pour un couple de petit pois et de carotte, fort sympathiques au demeurant), et dont les enfants se souviennent encore des années après.
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La page blanche

Amnésie.



Une jeune femme se réveille sur un banc. Comment est-elle arrivée là ? Et surtout, qui est-elle ?



J'avais beaucoup entendu parler de ce roman graphique, sa thématique m'intéressant énormément. Il traite de l'amnésie d'une manière inhabituelle avec beaucoup de délicatesse, mais aussi quelques pointes d'humour. J'ai retrouvé la façon de raconter les histoires si particulières à Boulet. A une époque, j'aimais lire en temps en temps son blog.



Nous suivons une jeune femme dans sa quête pour retrouver son identité. Ça sera l'occasion pour elle de se questionner sur sa vie passée et ses choix de vie. Boulet réussit à dérouler son histoire, sans tomber ni dans le jugement ni dans le misérabilisme. C'est une vie comme une autre, point à la ligne.



Quant au dessin, j'ai été agréablement surprise. Je ne suis pas fan du trait de Pénelope Bagieu, je le trouve trop "rond", voire "enfantin". Toutefois j'ai trouvé qu'il servait bien l'histoire, en la dédramatisant lors des instants comiques, ou en accentuant, au contraire, les moments d'émotion.



Bref, une excellente découverte qui cumule humour et drame avec une réflexion intéressante sur l'identité.
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La page blanche

J'ai beaucoup aimé cette B.D. même si les premières pages m'ont non pas déçue, mais laissée un peu dubitative. En effet, l'attitude de la jeune femme qui se découvre amnésique est assez déconcertante : elle ne se tourne pas vers ce qui semblerait les moyens les plus évidents de retrouver qui elle est et ce qui lui est arrivé (le médecin, la famille...).

Encore plus déconcertant : le dénouement. En effet, les auteurs ne nous donnent pas de réponses au mystère qui nous occupe depuis le début du livre et nous ne savons toujours pas ce qui a pu arriver à cette jeune femme pour qu'elle oublie tout ainsi. C'est frustrant, mais finalement c'est bien vu parce qu'il y a quand même une sorte de happy-end : l'héroïne accepte de ne pas avoir de d'explication et est prête à se construire une nouvelle personnalité (elle s'est d'ailleurs déjà fait une nouvelle amie qui l'accompagne depuis le début de sa quête).

Les dessins de Pénéloppe Bagieu m'ont beaucoup plu, avec leurs couleurs très franches et l'héroïne au visage très expressif, ce qui contribue à la rendre très sympathique car on la voit passer par toutes sortes d'émotions. Tour à tour émouvante, drôle, surprenante, fantasque, désorientée, elle se révèle très attachante.

J'ai donc passé un très bon moment avec cette histoire, au point que je relirai sûrement La Page Blanche avant de ramener le livre à la médiathèque.

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Bolchoi Arena, tome 1 : Caelum incognito

Le Bolchoi c'est l'avenir ! Dans ce futur, le Bolchoi est un immense réseau de réalité virtuelle. Quand Dana montre à Marje l'étendue de cet univers qu'on peut exploiter comme s'il s'agit d'un exploitation spatiale, Marje comprend rapidement les enjeux de ce réseau. Beaucoup d'actions, on passe rapidement du réel au virtuel, les personnages changent de l'un à l'autre. Petit à petit, une réalité prend le pas sur l'autre. J'ai eu du mal à saisir tous les enjeux de ce Bolchoi mais on s'immerge rapidement dans cet univers incroyable, les vues sont géniales, on est au coeur de l'action. Evidemment ce tome en amène un autre, on ne peut rester sur tant d'interrogations !
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Donjon Zénith, Tome 6 : Retour en fanfare

Voici un tome qui ne m’avait pas particulièrement marqué lors de ma précédente lecture, je viens de relire ces derniers mois tous les tomes précédents dans l’évolution du Donjon, et en particulier “Un mariage à part” et cette seconde lecture se révèle bien plus pétillante.



On découvre la ville fortifiée de Vaucanson, dirigée pour les apparences par un roi fantoche, le père d’Herbert, mais c’est son conseiller qui tire les ficelles. La venue d’Herbert, en principe banni de la ville, va mettre un peu de bazar dans ses projets.



On retrouve tous les ingrédients qui font la particularité de cette série : de l'aventure, de la fantaisie, des bagarres, des idées farfelues, du suspense, des situations rocambolesques, un ton désinvolte, décontracté, de l’humour et toujours autant de folie. Et après la lecture des tomes précédents, je découvre l’évolution des personnages, Marvin est amoureux, ça change la donne, Hyacinthe paraît aussi plus égoïste, moins en phase avec ses guerriers. Il y a une ambiance de récit de chevalerie, un côté Ivanhoé, l’héritier qui revient au château déjouer un complot contre son père, mais forcément, ça part en vrille très vite, avec des super héros, des monstres, et tant d’idées farfelues. Le final qui m’avait paru abrupt lors d’une première lecture prend toute sa saveur dans le cadre de l’ensemble de la série, nous amenant à penser que toutes ces luttes de pouvoir ou pour la richesse n’ont guère d’importance.



La Fanfare a résonné bizarrement, ça a fait un couac terrible, mais c’était un très beau couac.
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