À deux semaines de la présidentielle, Diastème imagine une Présidente en fin de mandat confrontée à l'élection plus qu'inéluctable du candidat d'extrême-droite.
Que faire ? Laisser faire les urnes ? Ou empêcher son élection à tout prix ?
Thriller politique, drame moral... le film oscille entre différents genres et ne convainc pas entièrement nos critiques. Mais "Le monde d'hier" est porté par un duo d'acteurs remarquable : Léa Drucker et Denis Podalydès
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Quand on est différent on est seul. On ne peut rien faire contre ça. Les gens t'adorent au début, parce que tu es différent, tellement pittoresque, puis ils finissent par se lasser, se lasser de ta différence, de tes contradictions, de ta colère, se lasser et avoir peur. Les gens ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas.
Les gens n'ont pas assez de coeur pour aimer, les gens ne sont pas faits pour aimer, les gens sont faits pour haïr, se rentrer dedans, se taper dessus, ils aiment juste pour ne pas être seuls, c'est ça qui leur importe, ne pas être seuls, pour ça ils sont prêts à tout, même à se donner l'illusion d'aimer.
Est-ce que là où tu habites, maintenant, tu penses à moi tous les jours, comme je pense à toi tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits, à chaque seconde, chaque instant ? Est-ce que l'oubli est nécessaire à la survie ? Est-ce qu'on peut faire son travail de deuil lorsque la personne n'est pas morte ?
Qu'est ce que tu fais? je t'ai demandé. Qui tu vois? De quoi tu parles? Est-ce que tu penses à moi tout le temps? Est-ce qu'à chaque seconde, chaque minute, mon visage vient dans ton esprit? Ma voix, mon corps, mes mains? Est-ce que t'as envie de te blottir, de me sentir, de me serrer contre toi? Est-ce que tu pleures des larmes de rage? Déteste-moi, allez! Vraiment! Dégueule-moi par tous les pores! Crache-moi dessus! Taillade-moi les veines, le cou, les cuisses, les bras! Mais pense à moi. Surtout, juste, pense à moi.
Je n'ai plus de coeur, juste un muscle. Un muscle qui distribue le sang dans les différentes artères, qui fait tourner l'oxygène, les globules, les circuits. Un muscle qui fait son job de muscle.
" Ce matin, dans ma boîte, j'ai trouvé un bijou. C'est une histoire un peu longue, mais il se trouve que pour des raisons de goût en matière d'oreilles, je suis un grand fan de Franck Monnet. Son premier album (Playa, chez Tôt ou Tard) m'a été conseillé par Jean-Yves (qui l'avait entendu sur FIP) et a, depuis, conquis l'ensemble des nôtres avec une force assez jouissive. Pour ainsi dire, dans certains coins des Corbières, c'est un album qu'on passe en boucle - et quand, du haut de ma capitale, j'ai comme des petites baisses de tension, il n'est pas rare que j'enquille 'Le Petit Déjeuner sur l'herbe' sur mon mange-disque dur. Ce matin, donc, je reçois par la poste le nouvel album du bougre. Je ne m'y attendais pas, j'ai fait comme d'habitude: stopper la vie autour, débrancher le téléphone, aller chercher une bière, gauler un paquet de clopes, et se vautrer sur le fauteuil le livret à la main. Je me suis offert quarante minutes quatorze de pure joie égoïste. C'est ça que je dois faire dans ce journal, je me dis, dire du bien, faire partager mon goût pour la chanson bien faite et faire vendre les albums des gens dont j'aime les disques, et aussi les bouquins, mais pas les films, si c'est possible, parce que ça commence à aller, les films. En résumé, achetez tous les albums de Franck Monnet, et me cassez pas les couilles."
p 154
" C'est au nombre de ses ennemis que l'on reconnaît la valeur d'un bonhomme", m'a dit mon camarade Ingmar, qui adorerait avoir un ennemi mais que personne veut être ennemi avec. Force me fut récemment de constater que mon Ingmar n'avait pas tort, et celui à qui il avait piqué la réplique non plus.
D'aussi loin que cela me turlutte, j'ai toujours rêvé d'avoir un vrai ennemi. Quelqu'un avec un style aussi fougueux que le mien, de la classe à foison, et qui penserait exactement le contraire de moi sur tout. Avec mon ennemi imaginaire, on aurait des rapports trop tendus. Par exemple, lui ferait les Beatles, moi je ferais les Rolling Stones; ou lui serait Antoine, moi je serais Johnny... Disons que lui serait Antoine et Johnny, moi je serais les Rolling Stones."
p 25
" La semaine dernière, mon couple a vécu une dissension sérieuse.
- A l'occasion, m'a dit mon amoureuse, tu penseras à ranger les bouquins dans la chambre... Parce que là, c'est pas pour dire, mais on n'arrive même plus à atteindre le lit.
J'ai failli rompre."
p 86
C'était ça, voilà, c'était évidemment ça, ton corps et le mien, c'était ça depuis toujours, le seul endroit au monde où je puisse me blottir, tes bras, le seul refuge, le seul calmant, la seule chose qui me tienne en vie, qui vaille le coup, la douceur de tes bras, ton sourire, tes baisers, tes caresses, tes soupirs, la seule belle chose au monde.
Je ne me plains pas, tu sais, je n'ai pas à me plaindre. Mais je suis passé tellement près du bonheur. Ce n'est pas comme quand on ne l'a pas connu. Ca n'a rien à voir avec ça. Si tu ne sais rien, c'est supportable. Tu ne peux pas regretter quelque chose que tu n'as pas vécu.