France : Falmarès, réfugié poétique
Femmes douces,
enfants lisses,
vont à la source à la recherche d'eau pure et limpide
à la recherche de vie
suivant des chemins d'espoir
marchant des kilomètres et des kilomètres
à la recherche d'eau à la recherche de vie.
femmes douces,
enfants lisses.
Je suis mort,
Je suis mort dans le désert du Sahara
et aujourd'hui tout le temps qui me reste à vivre
est une seconde chance
La montée
Oh mon Dieu,
Quel vent,
Quelle distance entre le ciel natal et le ciel d'accueil ?
L'un m'a vu naître comme un chamois
L'autre me pousse vers l'immortalité.
Suis-je un exilé, exilé des terres initiales,
Des terres élémentaires.
Sous cet hiver placide de l'Europe,
Il neige dans ma tête froide
Comme neige mon être.
Je suis ce poète à langue d'oiseau
Fils d'Afrique lointaine
Petit-fils de griot et de paysans
Et descendant premier de Césaire et Senghor.
Le monde est une jungle
J'invoque la mémoire des ancêtres
Et des poètes assassinés
Pour une terre en éclosion.
Je convoque le Temps,
Le héros de la vie et le meurtrier des héros
A la lumière des jours
A la mémoire prodigue des feux
D'ici et d'ailleurs partout encor
Partout surtout le ciel est une jungle
Je suis ce poète à langue d'oiseau
Fils d'Afrique lointaine
Petit-fils de griot et de paysans.
A la grande manche du fleuve
Là où la mer boucle, tourne,
Bondit et tacle le golfe.
L'instinct renouvelle la joie de vivre.
Et après voilà ci-dessous un poème que j'ai écrit, que tu comprendras ou pas, on n'est pas obligé de comprendre un poème, l'essentiel c'est la sensation qu'il donne.
La vie est un voyage poétique.
(Lettre XIII)
Migrants de tout voyage ! Migrants de tout lieu !
De toute béatitude ! De tout être !
Dans toutes les langues de la terre,
J'invoque le cœur des Hommes.
(Ode à mes frères migrants)
Balafre ! Toujours toi, balafre foncée !
Plus loin mes masques, mes coupures,
Mes tags, mes sillons,
Plus loin un ruisseau de sang coule
Tout le long de mes routes livides,
Plus près, sous mes taillades,
Ces bijoux noirs restent à jamais scellés.
(Balafre noire)
Pour trouver une source d'eau,
Les femmes parcourent à pied des distances
Infinies. Des lourdes calebasses posées sur leurs têtes lasses.
Ô ciel ! L'eau est la vie ; la femme s'appelle amour.