Quelle formidable leçon d'humanité nous offre ici Falmarès. le poète n'est pas exilé dans les mots. Il ouvre le texte aux rythmes du monde, il offre un monde aux rythmes du sens. Il élargit l'horizon par son regard intense et grand. Il offre au monde une Paix. La Paix de Poésie qui est une haute exigence d'attention à autrui, une haute exigence aux failles qui pourraient lézarder notre monde commun et qui exige de la part de chacun cet indispensable soin bâtisseur constructeur et réparateur qui est du devoir des hommes.
Les mots du poète résonnent toujours plus loin que ses pas. Ce livre je l'ai déjà partagé lors de mon atelier d'écriture animé ce 21 octobre. Il est une leçon de poésie, une générosité en action, une invitation à voguer plus loin, une exhortation à construire un monde vivable, à refleurir de poésie les rivages menacés.
Ce livre est à lire et à relire. Il est à conserver précieusement dans nos bibliothèques pour le lire et le relire, pour y entendre résonner les harmonies de la kora.
Merci Falmarès d'être poète aux sens les plus exigeant de ce riche et généreux nom de poète.
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Ce jeune homme, parti de Guinée pour un périlleux voyage à travers l’Afrique et la Méditerranée, jusqu’à Nantes, où il réside, se revendique poète du « Monde » – un lieu terrestre et céleste, qu’il évoque sans cesse.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Je suis ce poète à langue d'oiseau
Fils d'Afrique lointaine
Petit-fils de griot et de paysans
Et descendant premier de Césaire et Senghor.
Le monde est une jungle
J'invoque la mémoire des ancêtres
Et des poètes assassinés
Pour une terre en éclosion.
Je convoque le Temps,
Le héros de la vie et le meurtrier des héros
A la lumière des jours
A la mémoire prodigue des feux
D'ici et d'ailleurs partout encor
Partout surtout le ciel est une jungle
Je suis ce poète à langue d'oiseau
Fils d'Afrique lointaine
Petit-fils de griot et de paysans.
Je suis mort,
Je suis mort dans le désert du Sahara
et aujourd'hui tout le temps qui me reste à vivre
est une seconde chance
La montée
Oh mon Dieu,
Quel vent,
Quelle distance entre le ciel natal et le ciel d'accueil ?
L'un m'a vu naître comme un chamois
L'autre me pousse vers l'immortalité.
Encore je te dirai :
A moi l'exil, ma patrie
A moi l'exil, mon beau chapeau de minuit
A moi l'exil, le seul dieu qui n'a pas d'amis.
France : Falmarès, réfugié poétique