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EAN : 9782916995830
81 pages
Les Mandarines (01/10/2018)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Mohamed B., Falmarès de son nom de plume, est né en 2001 en Guinée-Conakry. "Réfugié poétique", il est lycéen dans le Morbihan, il évolue "entre le lycée, l'école de la vie et les bibliothèques au milieu des livres immortels", comme il l'écrit lui-même. Laissez-vous porter par la musique et les mots de Falmarès, témoignage poignant d'un parcours douloureux qu'il sublime avec talent par la poésie.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une poésie de l'exil, qui parle avec nostalgie de la terre natale et des liens familiaux ; qui évoque pudiquement l'immense difficulté du voyage ; et qui exprime une chaleureuse reconnaissance aux mains tendues à l'arrivée.
Une poésie de l'émerveillement devant la Nature, de l'émotion sans fard et de l'optimisme face à la vie.
Une poésie merveilleusement inspirée, d'une grande liberté, qui convoque aussi bien Homère et Platon, que le parler actuel de la jeunesse.
Car Falmarès, lorsque ce premier recueil est publié, n'a que 16 ans.
Seize ans !!!
La naissance d'un grand poète, à n'en pas douter.
Challenge Globe-Trotter (Guinée)
Challenge Poévie
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Ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit dans sa boîte aux lettres un recueil de poèmes écrit par un poète de 17 ans « précoce et doué » selon les mots de son éditrice. Les éditions morbihannaises Les Mandarines, qui se consacrent habituellement au théâtre, ont fait une exception pour ce recueil qui sonne comme une entrée en poésie, un nouveau départ dans la vie. L'éditrice Joëlle Mandart le précise dans sa préface : il s'agit d'un double coup de coeur, et pour la qualité des textes et pour la manière dont leur auteur sait les partager en public avec authenticité et émotion. le jeune poète Falmarès, passionné de livres et de littérature, semble en effet porter dans ses gènes la force incantatoire des griots : « la parole du griot sonne dans l'oreille / Tombe au coeur / touche le nerf sciatique ». Ce pouvoir de la parole, il le fait vivre naturellement, intensément, en mêlant son rythme intérieur venu d'Afrique à celui de l'Europe qui l'a accueilli et dont il est aussi culturellement nourri par sa soif de lectures et de rencontres.
Dans ses 39 poèmes sous-titrés Amours et douleurs, le poète, dont le prénom-feu sonne comme une victoire, nous parle de sa mère morte dans ses bras, « partie, sans dire au-revoir », son « Iya, mère-ange » qu'il pleure « comme un papillon vert » sachant qu'elle habite le ciel, la terre, la mer, un autre monde maintenant. Parmi toutes les douleurs, celle-là est inconsolable.
Ce deuil terrible se double de celui de la terre natale, la Guinée-Conakry, que le jeune homme a dû quitter à l'âge de 14 ans. Un long périple empreint de souffrances, de dangers, de difficultés de toutes sortes l'a mené récemment jusqu'à nous, en France, via le Mali, l'Algérie, la Lybie, l'Italie. le poète rend grâce avec effusion à la terre de son pays, la bénit comme on le ferait d'un malade, d'un mourant dont on souhaite la guérison : « Ô terre, sois natale, sois bénie ! ». Même la bonté de la mer qui gifle et noie les migrants est invoquée : « mer patiente, tenace et dormante ». Puissent les éléments hostiles entendre l'âme du jeune griot, son innocence, sa vitalité dont « l'instinct renouvelle la joie de vivre. »
Le souvenir de la mère amène aux saisons, à « l'eau de vie » tant attendue, aux « travaux champêtres », sorte de « longue bataille » contre la sécheresse, aux leçons données par les aînés, aux rêves soulevés auprès des « femmes aux yeux d'or », à l'amertume aussi devant les duretés de la vie. Sous la plume du poète, toute femme s'appelle amour, qu'elle soit d'Afrique ou d'ailleurs. À ce sujet, on notera dans les poèmes dédicacés par le jeune homme à ses bienfaitrices françaises la façon très touchante dont il appelle chacune « madame ». Désormais la Bretagne lui est terre d'exil, ouverte au réconfort, à l'amitié, aux soulagements. le chagrin est là toujours mais il s'apprivoise dans sa cage avec optimisme et volonté. Falmarès fait résonner ses mots au-delà de la tragédie, de la souffrance vécue, au-delà de la nostalgie et de ses « langueurs d'âme » qui étreignent le coeur. Pour lui, « nourrir son esprit, s'ouvrir à l'amitié / C'est prendre une gélule antalgique ». le poème ici se veut chant, hymne à la vie, à ses beautés, à son infinie variété avec pour seul viatique cette haute affirmation : « l'amour est une guérison ».
Les mots de la langue d'exil, créateurs de sensations nouvelles, sont amour eux aussi, comme à Koba, comme à Abidjan, comme à Bamako ou Dakar. Ils exaltent/exultent la force de l'amour contre la haine stérile. Les « poèmes à oiseau » auront raison de la douleur et du ressentiment. Chez Falmarès, la « carence est sans remords », la vie, la puissance de l'amour et de l'espoir emportent tout. Cet « enfant du monde dont le rêve est fleurs / étoiles, amour » nous le dit avec sa fougue : si la poésie ne peut sauver le monde, elle peut nous sauver individuellement et ensemble lorsque l'amour dicte ses mots.
C'est donc un long chemin de vie entre deux rives qu'emprunte le jeune poète de 17 ans nommé Falmarès. Nul doute qu'à la beauté de son nom, il saura ajouter sa voix, sa propre longueur d'onde, en métamorphosant tout ce qu'il doit à ses aînés, de Léopold Sédar Senghor à Paul Éluard. Sa bonté d'âme, son naturel et son originalité jaillissent déjà entre ses mots comme une source d'eau pure. Vivifiante.
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Je suis très loin d'être un spécialiste de poésie mais j'ai bien apprécié le recueil de ce jeune « réfugié poétique » originaire de Guinée-Conakry. C'est une belle marque d'intégration qu'il nous offre par ces écrits à partager. C'est un premier recueil qui semble prometteur.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Suis-je un exilé, exilé des terres initiales,
Des terres élémentaires.
Sous cet hiver placide de l'Europe,
Il neige dans ma tête froide
Comme neige mon être.
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Pour trouver une source d'eau,
Les femmes parcourent à pied des distances
Infinies. Des lourdes calebasses posées sur leurs têtes lasses.
Ô ciel ! L'eau est la vie ; la femme s'appelle amour.
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A la grande manche du fleuve
Là où la mer boucle, tourne,
Bondit et tacle le golfe.
L'instinct renouvelle la joie de vivre.
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Souvent, l'âme du griot, la terre l'entend,
Jamais le vent ne l'emporte.
Il dort avec sa pipe pour assouvir
Son ivresse intérieure.
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Vidéo de  Falmarès
France : Falmarès, réfugié poétique
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