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3.75/5 (sur 50 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1969
Biographie :

John N. Turner est le pseudonyme d'un auteur chambérien, médecin de formation, puis chercheur, bactériologiste, spécialiste notamment de l’anthrax ou "maladie du charbon".

Jean-Nicolas de son vrai prénom, il intègre l’école de santé militaire. Premières armes au 27e BCA d’Annecy puis à Chambéry avec lequel il sert en Bosnie.

Passionné par la littérature américaine contemporaine, les grands espaces et la culture de ce pays-continent, il a écrit deux romans: "Amérithrax" et "Alabama shooting".

site officiel:
http://turnerjohnn.wix.com/john-n-turner-site

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Bibliographie de John N. Turner   (3)Voir plus

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Patrick F Cavenair et John N Turner - Festival Sans Nom 2014 http://www.passion-bouquins.com Blog littéraire alternatif http://www.festival-sans-nom.fr Festival Sans Nom, le polar à Mulhouse 2e édition Entretiens croisés à la librairie Bisey entre...

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Nous avions été cambriolés. La police a envoyé une patrouille. Une bague de famille de maman, ainsi que nos timbales de baptême en argent, avaient disparu. Maman était dans une rage folle. Mon père s'était énervé contre le sergent. Si on ne nous protège pas, j'irai m'équiper ! avait-il menacé. Le lendemain, il est parti tôt pour se rendre dans un magasin d'articles de sport à Canton, Massachussetts.
Il est revenu avec un fusil à pompe, un Mossberg 500. Calibre 12.
Je me souviens du calibre comme si c'était hier. Je ne savais pas à quoi ça correspondait, mais ça avait l'air important. C'est le calibre qu'utilise la police pour le maintien de l'ordre ! Il a ouvert le caisson du fusil sur la table du salon. Il jouait avec la pompe qui permettait de charger. Keith et moi étions très excités autour de lui, qui s'activait comme un guerrier. Je pouvais enfin palper une véritable arme à feu. Je prenais enfin ma revanche sur ce misérable Jimmy, qui avait refusé que j'approche de son 357 Magnum dans le gymnase du collège. Je caressais le fût noir et froid puis remontais sur la crosse.
J'inclinais la tête pour aligner la mire. Ma main glissait jusque sur la détente. Mon cœur battait. J'inspirais profondément et fermais les yeux pendant que mon index appuyait sur la détente.
Blam.
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J'avais une autre question impertinente d'enfant qui tournait sans arrêt dans ma tête. Que se passait-il dans la chambre de mes parents quand ils se retrouvaient tous les deux dans leur lit ? À l'école, les copines racontaient des histoires bizarres qui impliquaient souvent les zizis des papas qui rentraient dans la maman pour faire des bébés. Je ne comprenais pas. Ça ne me paraissait pas logique que la nature ait utilisé un tuyau d'évacuation bien pratique pour planter la graine, comme nous l'avait appris madame Baker au caté. Et puis ça n'était pas logique : le pipi, c'était sale, il n'y avait pas de raison de rentrer ça dans les fesses des mamans. L'histoire du zizi était une constante, mais mélanger le pipi et les bébés me paraissait une terrible erreur de conception.
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Le lendemain, je suis convoquée par la directrice de la prison. Je suis escortée jusqu'à son bureau, sur lequel je découvre à l'envers un dossier en carton jaune à mon nom. La directrice est une Noire d'une cinquantaine d'années, fine, assez grande, assise dans un tailleur bien ajusté. À ce moment, je suis toujours novice dans le domaine pénitentiaire. Je n'ai pas encore compris la profondeur de la ligne de démarcation raciale des prisons d'Alabama. Dans ce monde clos, les Noirs portent les pyjamas, et les blancs, des uniformes. Les Noirs paient leur dette sociale, les Blancs les aident à se racheter. Autant dire que la directrice fait figure de caution morale à la non-discrimination.
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Je commençais aussi à découvrir que, dans ce milieu, je me heurtais à un autre plafond moins perceptible, mais encore plus solide. J'étais une femme. Le sexisme n'était pas qu'une perversion familiale qui avait compromis mon enfance. Il infiltrait la société tout entière. Dans tous les laboratoires que j'avais fréquentés, les femmes étaient cantonnées au ménage des sols et des paillasses, à des boulots de technicienne ou de scientifique subalterne. Dans les positions dominantes, les chefs de labo, les décideurs, les beaux parleurs invités dans les séminaires étaient des hommes.
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J'avais besoin d'aide. Je n'osais pas l'appeler. Cela ne se mendie pas, l'aide. Soit ça vient spontanément, soit on se débrouille sans.
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Une famille, c'est un patchwork vivant en permanente reconstruction. Il s'agrandit, se défait, se répare, s'élargit au fil du temps. Il y a d'un côté les nouvelles têtes, les pièces rapportées, les naissances qui s'y rattachent ; de l'autre, les disparus, les séparés, les divorcés et autres abîmés de la vie que l'on ne verra plus. Il y a d'un côté ceux qu'on aime, et de l'autre ceux qu'on déteste. Mais c'est la famille : il faut faire avec. Il y a ceux qu'on veut à tout prix à son mariage, mais ceux-ci trouvent toujours une excuse pour être ailleurs. Il y a ceux que l'on ne veut pas voir, mais ceux-là ne rateront l'invitation sous aucun prétexte, comme pour casser l'ambiance.
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Je découvris l'alcool et ses effets dégrippants sur mes rouages relationnels. Je buvais jusqu'à me sentir libérée de mes manières de potiche, ne plus avoir à rougir à la moindre question.
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L'insipidité et l'amertume de l'univers administratif ont remplacé les plaisirs acidulés de la jeunesse croquée à pleines dents
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Les gosses, c’étaient des bras qu’on ne payait pas pour exécuter les travaux subalternes. L’école, ça leur polluait la tête en les transformant en intellectuels oisifs. Mais Isa, nos parents l’ont laissée glisser entre les gouttes. Ils l’ont laissé progresser, faire son petit bonhomme de chemin scolaire.
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Soudain, un hurlement strident de réacteurs couvre le brouhaha de la rue. Un avion de ligne survole Manhattan en rase-motte. Les passants se courbent, comme pour l'éviter. Emmy fixe la télévision en grimaçant, les mains sur le visage. La carlingue luisante qui vient de passer au-dessus de sa tête s'encastre en direct dans la structure de verre et d'acier. Les milliers de litres de kérosène s'embrasent comme un fétu de paille. Les tours jumelles brûlent désormais comme deux torchères licencieuses plantées en marge du quartier des affaires. Des hélicoptères de télévision tournoient. Sur les écrans, on devine la silhouette des désespérés qui se précipitent dans le vide.
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