Le point du spécialiste
Pourquoi la recherche avance si peu ?
La théorie du reflux menstruel décrite par Sampson en 1927 est l'hypothèse la plus séduisante pour expliquer la genèse de l'endométriose. Au cours du reflux menstruel (autrement dit, les règles), les cellules endométriales, régurgitées dans la cavité péritonéale, vont s'y implanter, proliférer et pénétrer en profondeur. Il en résulte une inflammation locale chronique à l'origine d'une production accrue de substances élaborées par le système immunitaire (cytokines), d'hormones (prostaglandines), de facteurs de croissance et de facteurs induisant la formation de vaisseaux (pro-angiogéniques), favorisant le développement de l'endométriose.
La complexité de ces mécanismes physiopathologiques explique les difficultés de la recherche scientifique dans ce domaine. Les axes de recherche pourraient cependant permettre de proposer des traitements ciblés sur ces différentes cascades de réactions, et donc de proposer des traitements non contraceptifs (les traitements actuels qui visent à bloquer les règles étant aujourd'hui des contraceptifs).
Quand on sait que l’endométriose est une maladie qui met en moyenne sept ans avant d’être diagnostiquée, que pendant ces années d’errance médicale, on nous rappelle souvent qu’il est « normal d’avoir mal », que c’est « dans notre tête », lorsque le diagnostic est posé, on se demande pourquoi les médecins n’ont pas cru en nos mots et en nos maux plus tôt.
Oui, on peut avoir mal pendant ses règles sans avoir d'endométriose. Pour autant, avoir mal ne va pas de soi, et si cette douleur n'est pas calmée par des antalgiques standards, cela doit alerter et il faut consulter.
- Mais qu'est-ce qu'elle nous fait, là ? Sa séance de yoga en pleine soirée d'anniv' ?
- Pas vraiment, non...
L’endométriose ne se comprend pas, elle se vit.