LÉCOLE EST FINIE Bande Annonce (Comédie, 2018)
Grosse pression chez les 6° Bisounours.
Y'a du contrôle à l'horizon.
On révise ensemble, les élèves s'interrogent entre eux, certains jouent le rôle du prof et posent des questions sur le cours, d'autres sont au tableau pour compléter des exos... Bref, c'est drôlement studieux et ça fait plaisir. Le seul à qui ça ne fait pas plaisir, c'est Manolito, qui est au coin, rapport au fait qu'il a donné un coup de pied à Alyssa parce que d'abord elle est trop moche Alyssa et en plus elle n'a même pas voulu passer sa colle pour coller la feuille et ça c'est carrément nul.
Mettre les élèves au coin est ma nouvelle passion. The naughty corner. J'envoie un élève pénible au coin uniquement quand on fait des trucs trop de la balle en classe, genre trucs d'interactivité, ateliers tirant sacrément sur le ludique ou trucs impliquant des feutres et des ciseaux crantés. L'élève puni tire la tronche parce que ça aurait été drôlement choupi d'aller au tableau coller les aimants sur les bonnes réponses. En plus, on peut aussi utiliser le feutre rose pailleté de Mme Princesse Soso. Manolito me trouve bien cruelle. Bizarrement, je n'envoie pas d'élèves au coin lors d'une séance de correction ou d'exercices de grammaire aussi fun qu'un dimanche après-midi en Vendée à boire un thé infâme avec la tante Anne-Marie.
C'est au tour de Kevvin de passer au tableau pour s'entraîner au gros-contrôle-de-la-mort-qui-tue. Hector, camarade solidaire et sympathique, lui demande comment on dit "lapin" en anglais.
" Trop fastoche ! dit Kevvin d'un ton blasé, on dit lapine en anglais."
Le reste de la classe rigole. Comment il est trop bête, Kevvin. Comment c'est trop fastoche d'abord. Tout le monde rigole sauf Manolito qui n'a pas entendu car il est trop occupé à bouder et sauf Gwendolina qui est à quatre pattes à chercher son stylo parfum kebab / chamallow qui s'est subrepticement planqué sous la table.
Mme Princesse Soso: Voyons, Kevvin... Réfléchis... On ne dit pas lapine...
Kevvin: Ahhhhh oui ! On dit rabbit en anglais !
Mme Princesse Soso: Voilà ! Très bien ! Tu vois, il faut toujours réfléchir avant de parler. Tu évites ainsi les étourderies.
Kevvin: Bah oui, je savais bien qu'il y avait une histoire de zizi là-dedans.
( C'est un moyen mnémotechnique comme un autre, me direz-vous...)
Entre les claques qui se perdent et les procès qui se gagnent, l’école va mal et notre crédibilité s’estompe un peu plus chaque jour. Quand les parents fixeront de véritables limites à leur enfant et seront du côté de la connaissance et du respect, quand nous aurons plus de moyens humains pour encadrer, encourager, surveiller les élèves, quand la violence ne sera plus la norme sociale, peut-être l’école retrouvera-t-elle son aura d’autrefois
"Eh bah...quelle jolie écriture de goret !", me suis-je exclamée d'un ton enjoué qui sentait bon l'antiphrase.
Stéven relève la tête et devient tout rouge.
Aujourd'hui, un nouvel élève vient d'arriver en sixième.
Il s'appelle Stéven Goret.
Les boules.
Pour moi.
Mais bon, les boules (voire le cochonnet) aussi pour lui.
VDM.
Après avoir répété environ dix-sept fois (sans exagération) que, oui, il fallait coller la feuille distribuée à la suite dans le cahier, page 11 (je pousse le vice à leur faire numéroter leurs pages de cahier afin qu’ils s’y retrouvent plus facilement, sauf pour Kévvin qui numérote : 1, 2, 3, 4, 6, 7, 5, 9…) Manolito [beugle] demande sans lever la main (règle number one pourtant) : « Madaaaaaaaaaame, on la colle la feuille ? On la colle où ? » Ne pas répondre « dans ton cul » relève du miracle.
Non, les élèves ne sont pas tous des angelots facétieux assoiffés de connaissance. Non, les parents ne sont pas tous des éducateurs perfectionnistes désireux de transmettre des valeurs fondamentales à leurs rejetons. Non, les profs ne s'habillent pas forcément à la CAMIF ! Princesse Soso, qui rêvait d'être trapéziste ou éleveur de bisounours, est finalement devenue professeur d'anglais. Catapultée dans un collège de campagne, elle se retrouve quand même en plein cirque, aux premières loges pour étudier le jeune, cet être mystérieux et fascinant, et tout son entourage... Chaque année, ça recommence ! Un an à jongler entre ceux qui aiment s'entretuer à coups de compas, ceux pour qui l'école est une annexe de Meetic et les Choupi-trop-mignons. Un an de rires, de larmes et d'incompréhension mutuelle, auxquels participent les parents et le personnel de l'Éducation nationale. Un an où tout le monde dira encore que les profs sont des feignasses-tortionnaires-payés-à-rien-foutretoujours-en-vacances-ces-lopettes ! Une année scolaire d'émotions, de critiques du système et de coups de colère, décrits dans ces pages avec un humour corrosif. Le collège est une jungle. Voici un accès backstage pour découvrir l'envers du décor.
Quand les parents fixeront de véritables limites à leur enfant et seront du côté de la connaissance et du respect, quand nous aurons plus de moyens humains pour encadrer, encourager, surveiller les élèves, quand la violence ne sera plus la norme sociale, peut être l école retrouvera t elle son aura d autrefois.
Les hautes sphères se délectent de sigles qui changent tous les deux ans. En ce moment, la tendance est au LSU, livret scolaire unique,... Du coup lorsque vous lirez ce bouquin dans dix ans, il y a fort à parier que le LSU aura été remplacé par le BUSE ( bilan unique scolaire de l' élève) ou le BITE ( bilan interactif du travail de l' élève) ou un nuancier Pantone.
Quand on est prof, on fait l’Olympia tous les jours. On monte sur scène, on séduit son public, on rappelle qu’il faut éteindre son portable pendant le spectacle et on prend les gros malins qui discutent pendant le stand-up.