Cette lecture, du début à la fin, était immersive ; elle nous enveloppe dans un univers assez malsain, mais terriblement intriguant. Cette histoire nous rend curieux, on a envie de découvrir pourquoi les personnages sont aussi perturbés dans leur tête.
Les sujets abordés sont forts, ils nous poussent à ouvrir notre esprit, à voir au-delà de la violence des actes, mais de s’intéresser à la symbolique de ces gestes, de ces agissements, ainsi qu’à leurs causes. J’admets ne pas avoir toujours compris le comportement des personnages et cela m’a quelques fois gêné dans ma lecture. Je ne saurais dire si je ne les ai pas compris parce qu’ils étaient aux antipodes de ma personnes ou s’ils étaient d’une complexité que je n’arrivais pas à saisir.
Le personnage masculin, Eliott, est vraiment torturé, d’une façon que j’ai trouvé très original. C’est un paradoxe à lui tout seul, tantôt doux et sensible, puis excessif et brutal. Il m’a fait tourner la tête, mais j’ai malgré tout eu beaucoup d’empathie pour ce jeune garçon pour qui la vie ne lui a rien épargné.
Le personnage féminin, Lilith, était très ambivalente, elle aussi, mais différemment. Plutôt caractérielle, mais finalement assez fragile. Ayant pourtant 33 ans, j’ai trouvé qu’elle manquait un peu de maturité émotionnelle et de franchise. Elle s’enrôlait dans ce qu’elle vivait sans arriver à être totalement maîtresse d’elle-même. Elle s’avouait certaines choses, mais, dans ses réactions, elle n’était pas toujours cohérente avec ses pensées. Ce trait de sa personnalité m’a un peu agacé, mais j’ai tout de même essayé de la comprendre. C’est principalement la honte qui l’a conduit à faire ou à dire des choses qu’elle ne pensait pas et, même si j’ai trouvé ça dommage qu’elle n’assume pas autant ses pensées que son mode de vie ou son look, j’ai globalement compris ce qu’elle traversait.
La relation entre nos deux héros est effectivement très particulière et commence sur une base qui n’est pas très saine, mais leur alchimie est immédiate, passionnée et destructrice aussi. Leur lien était à la fois beau et perturbant ; ils étaient troublés jusqu’à leur façon de se prouver qu’ils s’aimaient. La violence de leurs ébats ne m’a pas surprise (parce que c’était écrit dans le résumé !), surtout que le SM est une pratique qui convient très bien à certaines personnes, et avec Lilith, j’ai eu la sensation que, même à 33 ans et en ayant eu de nombreux partenaires sexuels, elle redécouvrait sa sexualité. Au début, elle n’acceptait clairement pas cette part d’elle et le revirement était à 360° ! Elle s’est bien lâchée, notre petite Lilith !
Pour résumé, ce roman n’est pas à mettre dans les mains de tout le monde, mais si vous cherchez à sortir de votre zone de confort, je pense que vous serez servis avec cette lecture.
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