Citations de Souad (68)
Il y avait un homme pour moi quelque part dans le village. Mais il fallait attendre.
Le cœur qui soupire n'a pas tout ce qu'il désire.
Qu'est-ce que tu veux dire à maman et que tu n'oses pas dire ?
Et tous ces morceaux de mon passé qui reviennent à la surface me semblent maintenant si horribles que j'ai du mal à y croire. Il m'arrive de me poser la question toute seule et à voix haute : « Est-ce que j'ai réellement vécu ces choses ? »
J'existe, j'y ai survécu. D'autres femmes les ont
vécues et les vivent encore dans le monde. Je voudrais oublier, mais nous sommes si peu de survivantes à pouvoir parler qu'il est de mon devoir de témoigner et de revivre ces cauchemars.
Je n'ai jamais été aussi heureuse. Être avec lui, d'aussi près, même quelques minutes, c'est merveilleux. Je le ressens dans mon corps tout entier, sans pouvoir le définir clairement à ce moment-là. Je suis bien trop naïve et je n'ai pas reçu plus d'éducation qu'une chèvre, mais cette sensation de merveilleux, c'est celle de la liberté de mon coeur et aussi de mon corps. Pour la première fois de ma vie, je suis quelqu'un parce que j'ai décidé moi-même de faire ce que je fais. Je suis vivante. Je n'obéis ni à mon père ni à personne d'autre. Au contraire, je désobéis.
Ma mémoire de ces instants là et de ceux qui vont suivre est assez claire. Avant, elle est presque inexistante. Je ne me vois pas, je ne sais pas à quoi je ressemble et si je suis jolie ou non. Je n'ai pas conscience d'être un être humain, de penser, d'avoir des sentiments. Je connais la peur, la soif quand il fait chaud, la souffrance et l'humiliation d'être attachée comme un animal dans l'écurie et battue jusqu'à ne plus sentir mon dos. La terreur d'être étouffée ou jetée au fond d'un puits. J'ai pris docilement tant de coups. Même si mon père ne court plus aussi vite, il trouve toujours le moyen de nous attraper. C'est facile pour lui de me cogner la tête sur le bord de la baignoire parce que j'ai renversé de l'eau. C'est simple de taper sur mes jambes avec sa canne quand le thé arrive trop tard. On ne peut pas réfléchir à soi-même en vivant de cette façon.
Est-ce qu'il m'aimait ? Non. Et si j'ai commis une faute, c'est celle de croire que je le retiendrais en faisant ce qu'il voulait.
Nous sommes tous l'objet d'une fatalité qui nous est propre.
P160 Marouan avait 5 ans lorsque j'ai signé les papiers qui permettaient à notre famille d'accueil de l'adopter.
P144
Je vais demander son avis à Souad :
"Comment s'appelle ton fils ?
- Il s'appelle Marouan.
- C'est toi qui a donné ce nom ?
-Oui c'est moi. Le docteur m'a demandé."
P58
Cette veille de mariage, à la nuit tombée, après le mouton, ma mère s'occupe de ma sœur.
Elle prend une vieille poêle, un citron, un peu d'huile d'olive, un jeune d'œuf et un peu de sucre. Elle fait fondre tout ça et s'enferme avec noura. C'est avec cette préparation qu'elle va l'epiler. Il faut enlever absolument tous les poils du sexe. Tout doit être nu et propre. Ma mère dit que si par malheur on oublie un poil, l'homme s'en ira sans même regarder sa femme en disant qu'elle est sale.
P44
Donc, encas d'ennui, elle pourra toujours faire croire qu'elle s'est éloignée un instant pour un besoin urgent. Un homme, même mon père ou mon frère, ne posera jamais de questions à ce sujet. Ce serait honteux.
P14
J'ai vécu ainsi jusqu'à l'âge de dix sept ans environ, sans rien savoir d'autre que, puisque j'étais une fille, j'étais moins qu'un animal.
C'est ma première vie, celle d'une femme arabe en Cisjordanie. Elle a duré vingt ans, et je suis morte là bas. Morte physiquement, socialement à jamais.
Ma mère était une excellente mère, la meilleure des mères, elle faisait son devoir en me donnant la mort.
J'étais coupable aux yeux de tout le monde. Je subissais le sort de toutes les femmes qui salissent l'honneur des hommes.
Est-ce qu'il m'aimait ? Non.
Et si j'ai commis une faute, c'est celle de croire que je le retiendrais en faisant ce qu'il voulait. J'étais amoureuse ? J'ai eu peur qu'il en trouve une autre ? C'est une défense qui ne compte pas… même pour moi elle n'a plus de sens.
Tu te souviens avec papa quand on est allé chercher le bois dans la forêt et qu'on a fait du feu pour faire griller les saucisses? Maman faisait la même chose: elle avait un endroit pour faire le feu, pour chauffer l'eau. Et maman faisait la vaisselle et un monsieur est venu, et il pris un produit très méchant, qui brûle tout, il peut même brûler une maison toute entière, il a vidé le produit sur les cheveux de maman et il a allumé avec une allumette. Voilà comment maman a été brûlée.
Lorsqu'une fille mariée revient dans la maison de son père, c'est une honte. Elle ne doit pas demander protection hors de chez elle, il est du devoir de sa famille de la ramener au foyer.
Ma sœur a été battue par son mari et a apporté la honte en revenant se plaindre.
Elle a de la chance d'avoir un mari, j'en rêve.
Il nous a été donné de constater la recrudescence de nombreuses attaques ciblant les particuliers mais aussi les entreprises et les administrations. Elles visent à obtenir des informations personnelles afin de les exploiter pour arnaquer, portant préjudices aux internautes. Internet est un espace de liberté où chacun peut communiquer et s'épanouir. Les droits de tous doivent y être respectés, pour que la « toile » reste un espace d'échanges et de respect. Pour remédier à ces pratiques malsaines, l’Organisme International de Répression Contre la Cybercriminalité (OIRCC) et la Brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies de l’information (BEFTI) créés par les pouvoirs publics sont à la disposition des populations victimes de toutes les formes de criminalité sur internet. Une vaste campagne d’arrestation des escrocs est initiée par les services compétents au début du second semestre de cette année afin que les victimes soient remboursées pour une fin d’année apaisée. Alors nous exhortons toutes les victimes de différentes sortes d’arnaque qui ont des preuves probantes à nous contacter pour déposer plainte. Une seule adresse pour signaler que vous êtes victimes d’une arnaque.
Adresse email: interpol.victimearnaque@gmail.com
Une infirmière est venue arracher ma robe. Elle a tiré méchamment sur le tissu, la souffrance m'a paralysée. Je ne vois presque rien, mon menton est collé sur ma poitrine, je ne peux pas le relever. Je ne peux pas bouger les bras non plus. La douleur est sur ma tête, sur mes épaules, dans mon dos, sur ma poitrine. Je sens mauvais. Cette infirmière est si méchante qu'elle me fait peur quand je la vois entrer. Elle ne me parle pas. Elle vient arracher des morceaux de moi, elle met une compresse et elle s'en va.
«Écoute-moi, ma fille, écoute, j'aimerais bien que tu meures, c'est mieux si tu meurs. Ton frère est jeune, si tu ne meurs pas il aura des problèmes.»
Chez nous, un homme qui se respecte n'épouse pas la fille qu'il a lui-même déflorée avant le mariage.