AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Suétone (33)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Vies des douze césars, tome 1 : César - Auguste

J’ai lu il y a longtemps les biographies « romancées » (l’auteur n’était pas un grand romancier) de Jules César et Auguste par Roger Caratini. Je me décide enfin à aller voir l’une des quelques sources antiques.

Pourquoi Suétone plutôt que Tacite ? Ben… j’ai pris le premier qui m’est passé sous les yeux.

Est-ce une bonne pioche ? Ben… je vais faire une réponse de Normand.



D’un point de vue masse d’informations on est servi. C’est carrément exhaustif. Tout y passe ; Suétone n’oublie aucun détail. Les grands moments de l’Histoire sur lesquels les auteurs insistent en général sont traités avec la même célérité que les petits détails. Chez César la guerre des Gaules est expédiée en une page et la bataille de Pharsale (face à Pompée) en deux lignes. Pas mieux pour Octave/Auguste pour la bataille de Philippes (allié à Marc Antoine contre Cassius et Brutus, les assassins de César) ou Actium (contre Marc Antoine et Cléopâtre).

Les actes législatifs des deux hommes sont énumérés avec précision. On en apprend beaucoup sur les difficultés de César lors de sa préture ou de son consulat ; il a eu de nombreux échecs. On se rend compte de l’ambiance d’intrigue et de la violence des séances du Sénat. Pour Auguste, une fois son pouvoir installé, ça n’est pas la même chanson ; on sent bien la soumission du Sénat.

Suétone décrit le physique des deux hommes dans leurs détails les plus scabreux, ce qu’ils aimaient manger, comment ils se détendaient, leur vie amoureuse et leurs incartades. Une grande place est laissée aux présages qui ont émaillé leur vie – il semble qu’Auguste ait toujours été averti de ses victoires et même de sa mort avant que ces événements n’aient lieu – et aux songes qu’ils ont pu faire.

Bref, ce livre est une bible pour les étudiants en Histoire et pour les écrivains ou scénaristes qui veulent évoquer ces personnages dans leurs œuvres.



Mais le style est d’une sécheresse effroyable. L’émotion en est absente. J’ai parfois eu l’impression de lire un dictionnaire. Malgré tous les détails apportés par le texte, à aucun moment on a l’impression de pénétrer dans la tête de César et Auguste, de saisir leur psychologie. Même Roger Caratini fait mieux, c’est dire. Quant à l’entourage, ce ne sont que des ombres sans substance. Pompée, Calpurnia, Crassus, Livie, Germanicus, Tibère sont présents mais uniquement dans la mesure où ils interagissent avec les biographiés. De leur existence on ne saura que peu de choses.

Je me souviens de la série Moi Claude, Empereur, adaptée du roman de Robert Graves. De l’ambiance « Game of Thrones » qui y régnait, des infâmes complots de Livie pour mener son fils Tibère au pouvoir. Rien de tout cela ici.



Je continuerai Suétone bientôt avec Tibère et Caligula. Je sais à quoi m’attendre à présent : de l’information, peu d’émotions. C’est quand même dommage.

Commenter  J’apprécie          354
Vies des douze Césars

Selon Pline le Jeune, Suétone était d’une grande probité littéraire et d’une curiosité historique remarquable, soucieux de vérifier les informations, les détails même les plus infimes susceptibles d’enrichir ses écrits. Pour cela, il compulsait les correspondances des empereurs, tous les autres manuscrits qui retraçaient leurs vies, leurs faits et gestes, il étudia même les graffiti qui couvraient les murs, recueillit les « cancans », l’intime comme l’officiel.

Alors cette galerie de biographies reste une œuvre indéniable pour mieux approcher, mieux connaître les douze Imperator, de Jules César à Domitien.

« De vita duodecim Caesarum », pour les latinistes, un livre fort utile, des « realia » appréciables pour illustrer des cours suivis à « l’Université populaire du temps libre » consacrés à « la beauté à travers les âges », certaines descriptions physiques contenues dans cet ouvrage et des visites réitérées au musée archéologique d’Arles permirent de mieux visualiser et d’apprécier les canons de beauté de cette époque .

Commenter  J’apprécie          260
Vies des douze Césars

Suétone, un temps archiviste de l’empereur Hadrien, est cité par de nombreux auteurs et notamment par la Grande Marguerite. Combien d’épisodes qu’il cite ont été repris et commentés à l’envie ? Vous voyez déjà de quoi je parle, non ? Oui, il s’agit bien de cette dimension intimiste, cette approche faite de scandales. Assurément, c’est elle qui lui garantit un succès multiséculaire.

Il faut dire que chacun des douze est ici présenté de manière… colorée ? Contrastée ? Faite d’ombre (de beaucoup d’ombre) et de lumière ? Si Caligula et Néron, sont passés à la postérité (et quelle postérité !) ils ne sont pas les seuls – et de loin – à être réputés pour leurs mœurs cruelles, tyranniques, peu respectueuses de la vie et du bien d’autrui en général. Un tel étalage suscite l’incompréhension, le trouble, voir le doute à une époque passée – et revenue – par le positivisme. Dire qu’au Ier siècle, la Tolérance restait à découvrir quinze siècles plus tard est un anachronisme nécessaire.

Bien entendu, il n’est pas question ici d’ouvrir un livre historique, défini selon les critères contemporains. Oui, l’auteur (tout comme sa famille) est engagé, oui, il poursuit un but, oui il faut prendre de la distance. Mais quel choc ! Les descriptions sont empreintes de jugements de valeurs, la présence de l’auteur est constance, mais cela n’ôte rien au charme de cette lecture. Si l’écriture est moderne (bien plus que les éditions récentes de Hérodote notamment) elle devient aujourd’hui bien vite monotone.

De tout temps, cet écrit s’est adressé à un public choisi. Il en sera hélas de même aujourd’hui. De solides connaissances en histoire romaine sont nécessaires, sinon indispensables. La patience du lecteur est mise à rude épreuve, tout particulièrement lorsqu’il qu’il est question de généalogie, d’histoire familiale et de cursus honorum. L’aspect systémique et redondant du propos agace, alors qu’il permet de sortir d’illustres inconnus de l’ombre. Les amateurs de la série Rome ou Muréna trouveront ici un moyen pour prolonger leur plaisir.

Commenter  J’apprécie          250
Vies des douze Césars

Archive, histoire, anecdotes se succèdent et parfois se mélangent.



Par la fluidité de son style Suétone nous fait découvrir certains aspects de l'antiquité romaine.



A découvrir et faire connaître à ceux voulant s'initier à cette société de règles et de travers, si souvent romancés et idéalisée dans l'histoire de tout un chacun.
Commenter  J’apprécie          170
Vies des douze Césars

Eh bah après César, on peut dire que c'est de pire Empire (Ok, c'était nul...). Bon plus sérieusement, Suétone nous conte ici l'âge d'or de l'Empire Romain et de la dynastie Julio-Claudienne. Un âge d'or fait de débauche, de despotisme et de tyrannie. La décadence est totale, chaque Empereur devient plus fou et malade que les autres jusqu'à Vespasien. On est baigné dans un univers de cruauté, d'histoire de famille bien tordue et d'extravagance dans tous les domaines. Puis dans une guerre civile fait de militaire tous plus ambitieux les uns par rapport aux autres jusqu'au retour à l'ordre.



La chronologie chez Suétone est très importante, il livre l'horreur et la folie croissante de ces empereurs de manière énumérative. Entremêlant avec facilité description personnelle, rumeurs et faits avérés, le lecteur perd tout sens critique et ne peut que croire Suétone à la lettre. L'histoire de Caligula sacrant son cheval consul, l'histoire de Néron jouant de la lyre en face de Rome dans les flammes, omettant également quelques faits pour garder cet effet énumératif, par exemple, la cruauté de César décrite par Tite Live...



Suétone est un biographe méticuleux dans son exposé, s'appuyant sur des sources faisant autorité, il classe tout par thèmes, origine familiale, jeunesse, carrière militaire, reformes administratives, judiciaires... vie amoureuse, gout et intérêt personnel, libéralité en tout genre (spectacle, distribution, construction publique...), physionomie, présage et mort.



Cependant, si j'ai appelé Suétone biographe et non historien, c'est bien avec raison. Suétone est écrivain et érudit, doué d'un style bref et assez pauvre, par moment ennuyant. Il décrit assez bien par l'accumulation de détails triviaux le pathétique de certain empereur, il donne à la fois une forme de réalisme et de romanesque au récit. Mais qui peut vraiment croire César en vie après 23 coups de couteau?



Suétone a ses sympathies et ses antipathies et souhaite bien les faire connaitre, les jugements et petits commentaires sont rares mais existants, souvent les avis sont indirects. Il fait le portrait par ces descriptions de ce qu'il juge des vertus ou des vices, la piété, la modération, la clémence, le respect des traditions et du sénat, le respect de la rigidité sociale, le maintien de l'ordre et la discipline, la méfiance envers le peuple et l'armée, les bonnes moeurs, être actif dans le pouvoir impérial...



Voulant la sécurité plus que l'expansion, la rigueur économique, le sens du devoir, c'est donc un livre qui est adressé aux futurs empereurs et à Hadrien. Mais pour conter ceci, il a tordu l'histoire. Par exemple, Tibère mène une politique économique et son expérience militaire permet de stabiliser l'Empire, Caligula a été principalement victime de son opposition au sénat, Claude était un administrateur très compétent et Néron a mené une politique militaire et économique plutôt fructueuse et il n'était pas présent lors de l'incendie à Rome.



Cet ouvrage littéraire n'est pas dénué de qualité, la description des lubies de ces empereurs, de leurs esprits intellectuels, de cette décadence n'est pas déplaisante. Sans Suétone, bien des détails ne seraient pas connus, je me suis parfois ennuyé sur certaines anecdotes mais dans la globalité, ce fut une lecture plaisante mais il faut tout de même faire attention, Suétone défend les intérêts de la classe sénatoriale...
Commenter  J’apprécie          160
Vies des douze Césars

Ce livre est à déconseiller pour une lecture classique, c'est-à-dire linéaire, sous peine d'indigestion. Il faut lire selon ses centres d'intérêts les détails de la vie de chacun des Césars: enfance, amour, mort... La préface de Benabou dans l'édition folio classique est elle aussi très enrichissante.
Commenter  J’apprécie          150
Vies des douze Césars

Suétone est une des sources principales de la période Julio-Claudienne. Pourtant, il est très largement déprécié, et ce depuis longtemps, par les historiens et les latinistes qui lui reprochent son coté très "Paris-Match", cancan, porté sur les affaires de mœurs plutôt que sur le côté "sérieux" de l'histoire.

Il offre très peu de renseignements économiques par exemple et se concentre sur les déboires et petites manies (ou grosses horreurs) des empereurs dont il dresse le portrait !

De plus, il commet régulièrement des erreurs, des imprécisions, et rapporte des faits sans en citer la source "on m'a dit que", "on rapporte de façon certaine que".

Nonobstant, c'est une oeuvre qui se lit vite, et bien car le style de l'auteur est fluide, riche en détail pittoresques et "comiques", on ne risque pas de s'ennuyer avec ces Césars là !

Un classique à lire, assurément !
Commenter  J’apprécie          140
Vies des douze césars, tome 1 : César - Auguste

Pour connaître des détails extrêmement précis, dont on peut se demander s'ils sont véridiques. Pour briller au cours d'initiation au latin, si cette matière existe encore en 5ème...
Commenter  J’apprécie          141
Vies des douze Césars

Avant toute chose, il faut replacer cet ouvrage dans son contexte : Suétone écrit sur la dynastie des Julio-Claudiens puis des Flaviens à destination de l'empereur Hadrien, de la dynastie des Antonins. C'est donc une oeuvre de propagande, destinée à louer la sagesse et la tempérance des membres de cette nouvelle dynastie, par contraste avec ceux qui les ont précédés, présentés comme un ramassis de fous, d'assassins, de névrosés morbides, de crétins congénitaux, d'êtres titillés par l'envie d'inceste, de fratricide, de matricide, de parricide, bref des gens fort peu fréquentables et fort cruels ! ^^ Ces caricatures outrées servent également de repoussoir afin de prévenir Hadrien des dangers de la tyrannie.

Même si de nos jours, les historiens ont tendance à réhabiliter certains de ces premiers empereurs, Suétone a contribué à associer à leur image cette légende noire et sulfureuse qui a traversé les siècles. A la lecture, on sent combien Suétone se complaît, bien qu'il s'en défende, à rapporter tous ces ragots sur leurs moeurs scandaleuses («Il [Tibère] poussa la turpitude encore plus loin, et jusqu'à des excès qu'il est aussi difficile de croire que de rapporter», page 149 ; et pourtant, ce bon vieux Suétone ne peut s'empêcher d'en dresser la liste !^^). Et quand il ne s'étale pas sur leurs débauches, il ne nous épargne aucun détail sur leurs soucis de santé, même très intimes (ainsi, on apprend qu'Auguste rendait «de petits cailloux en urinant», page 112). Suétone atteint le sommet du mauvais goût en faisant allusion à la relation incestueuse de Néron avec sa mère : «toutes les fois qu'il se promenait en litière avec sa mère, il satisfaisait sa passion incestueuse ; ce que prouvaient assez les taches de ses vêtements», page 245 (seriously Susu, était-ce bien nécessaire ?!? C'est grave dégueu !).

Bien que l'accès de Suétone aux archives impériales est censé donner de la crédibilité à ses propos, on sent que ses biographies sont truquées, car, d'une part, les faits sont éparpillés, et d'autre part, certains passages d'une même biographie, voire d'une biographie à une autre, sont contradictoires entre eux ! D'ailleurs, les faits scandaleux qu'il rapporte sont parfois tellement outranciers que l'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur la véracité de telles scènes !

Parfois, une touche d'humour (involontaire ?) vient alléger la noirceur du récit : telle cette anecdote sur Claude qui faillit émettre un édit permettant de «lâcher des vents à sa table parce qu'il avait appris qu'un de ses convives avait pensé mourir pour s'être retenu devant lui», page 222. Et moi j'ai failli mourir de rire en lisant ce passage, même si après coup, cette touche d'humour n'en est pas une mais la volonté affichée de ridiculiser toujours un peu plus ces empereurs.



Néanmoins l'ouvrage fourmille d'informations extrêmement intéressantes sur les différentes pratiques sociales, politiques, cultuelles... On se rend compte par exemple à quel point les Romains accordaient une très grande importance aux signes, annonciateur de bonnes ou mauvaises nouvelles ; en effet, ces signes prennent une grand place dans chaque biographie, pour annoncer la naissance puis la mort de chaque empereur.

D'ailleurs, les biographies sont construites exactement sur le même schéma : Suétone ne suit pas une trame chronologique mais une succession de thématiques écrites toujours dans le même ordre : description des origines familiales, carrière avant l'ascension au pouvoir, actions publiques, vie privée, apparence physique, mort, divers prodiges.







En bref :

Les + : une mine de renseignements sur la vie des Romains ; des détails croustillants sur les moeurs supposées des empereurs

Les - : des portraits orientés ; une certaine complaisance pour des détails d'un goût douteux ; quelques longueurs
Lien : https://parthenia27.blogspot..
Commenter  J’apprécie          141
Vies des douze Césars

Suétone. La vie des 12 césars. Folio classique. 490 pages. 5 étoiles.

Avant de commencer je me suis dit que j’allais devoir supporter la lecture. Eh bien pas du tout ! C’était passionnant car…complètement dingue. Là, on comprend que nos dirigeants sont des « petits zizis » par rapport aux cadors de l’époque.

Des jeux du cirques incroyables, des coucheries dantesques. Des haines monumentales…

Un conseil : lisez ce Suétone. Vous pourrez après cela en boucher un coin à vos cop.ains.ines : oui j’ai lu dernièrement dans Susu – la V d12C que tel happening avait été organisé (avec des orques dans le stade). Ils exagéraient déjà il y a plus de 2000 ans et on voit que cela n’a pas beaucoup changé…sinon que tout est devenu tellement « ordinaire »...» 😊

Une chronique des 12 « Césars » dirigeant Rome et son Empire après Jules :

Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron,…

« …si Néron dégénéra des vertus de ses ancêtres ?, inversément les vices de chacun d’eux se retrouvèrent en lui , comme s’ils lui avaient été transmis par le sang. »

Commenter  J’apprécie          121
Vies des douze Césars

Malgré la profusion des détails, qui parfois fait perdre un peu au lecteur contemporain le fil de son récit, Suétone nous offre là un formidable témoignage.

Il n'est pas, dans ses propos, strictement digne de confiance, il est partial face à l'histoire - mais c'est une œuvre magistrale que contient ce livre.

Le récit de la vie des douze Césars, des maître de Rome, autant dire du monde occidental antique est un monument et Suétone en est le grand architecte.

L'auteur utilise, en ce II°siècle av J.C, la liberté de parole que Rome, alors à son apogée, a reconquis.

On sait peu de choses sur Suétone, de famille modeste, il appartenait à l'ordre équestre - il est sûrement avocat avant d'être écrivain et rencontre au cours de sa vie d'autres éminents hommes de lettres dont l'historien Tacite et Pline avec lequel, semble-t-il il entretiendra une amitié sincère.

Suétone a écrit énormément, mais seules quelques unes de ses œuvres sont parvenues à traverser le temps.

Connaissant le succès jusqu'à la Renaissance, ce livre "Vies des douze Césars" a connu ensuite un désintérêt de la part des historiens, du fait peut-être de son manque d'objectivité - mais il est reconnu aujourd'hui, comme un des plus grands témoignages passionnants de l'antiquité romaine.
Commenter  J’apprécie          120
Vies des douze césars, tome 1 : César - Auguste

Suetone, chevalier de son état, un grade ne l'élevant pas au niveau aristocratique, ami et protégé de Pline le Jeune, donne ici une galerie de portrait hauts en détails et en couleurs

Cependant j'attire l'attention que si la lecture est plaisante et riche de détails, il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qui rapporté. Par ailleurs il s'agit d’une compilation historique, Suetone est « un rapporteur » comme le sont nos journalistes d'aujourd'hui ou certains historiens, qui transforment l'histoire à leur manière, et de manière tout à la fois livresque et personnelle, voire partiale et infondée.

Les fameux empereurs maudits qui y sont brossés relèvent d'une mode et d'un parti pris évidemment politique.

Il faut abattre les mauvais gouvernants et les prédécesseurs pour flatter le nouveau Cesar au pouvoir, pour s'en faire remarquer et obtenir de lui des avantages et des montées en grade.

Ainsi Néron et Domitien, pour ne citer qu'eux, sont décrits sans complaisance et avec une mauvaise foi évidente, ce fait concernant principalement Domitien que connurent Suetone et Pline, et qui, pour plaire à Trajan, n'ont cessé de dévaloriser dans tous leurs écrits et faits et gestes. Tacite n'a pas dérogé à cette règle.
Commenter  J’apprécie          112
Vies des douze Césars

Les empereurs romains nous sont connus pour leur prestige et leur décadence. Qui n'a jamais entendu parler des méfaits de tel empereur ? Ce genre d’anecdote sordide qu'on trouve dans les films péplums où dans des romans... On n'ose pas croire qu'ils étaient vraiment 'tarés". Et pourtant, dés leur temps, Tacite et Suétone mettaient en image leurs cruauté, et ce même si les historiens disent que la plupart des crimes commis par les empereurs ont été exagérés où inventés.

J'aime beaucoup l'histoire et participant à une reconstitution de l'époque, j'ai pu trouver ce livre à un prix abordable. Et quel livre ! Suétone, contemporain de Tacide, qui raconte les splendeurs et misères de douze grands empereurs, de César jusqu'à Domitien. Et c'est un livre assez particulier.

Déjà parce qu'il a été écrit à l'Antiquité, donc normal que la langue et les termes soient différent du nôtre et je dis bonne chance à ceux qui veulent le lire en latin car il est déjà difficile à lire en français !

En effet, son contenu est grandiose, enrichissant, remplis de faits surprenants et incroyances et nous renseignant sur une partie historique importante, il est pas aisé à le parcourir, chaque partie du livre parlant entièrement de l'existence d'un empereur, divisant par petit chapitres naissance, adolescence, carrière militaire, stratégique, accession du pouvoir et mort... D'autant plus qu'avec les termes romains, il faut s'y connaitre... Heureusement que sur l'édition, ils ont glissé des notes pour qu'on s'y retrouve mais c'est pas un livre à offrir à un gamin.

Mais attardons nous sur le contenu : on a au menu César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus et Domitien. Si certains noms vous sont familiers (César, Auguste, Claude, Caligula...), d'autres peuvent vous être inconnus (Othon, Vespasien...).

Suétone nous retrace à chacun d'eux leur origine puis leurs faits ayant rythmé leur vie, leurs gloires et leurs horreurs. Et il y en a pour toutes les couleurs !

Si au début, César et Auguste sont bien calmes, c'est avec Tibère qu'on aura droit au catalogue des fous. Car Suétone a beau nous décrire longuement les longues batailles qu'ils eurent mener, leurs affaires politiques et autres, c'est leurs folies qu'on retiennent plus facilement, et quelles folies ! Des folies symbolisant à elles seule la Rome débauchée : Tibère prenant plaisir à violer des enfants dans son île à Capri, Neron avec son incendie (quoique qu'on remet en doute sa responsabilité depuis...), tuant son épouse enceinte en lui frappant au ventre... et je vous parle pas de Caligula ! Lui, il en a un très joli tableau... La plupart des dirigeants des siècles après sont parfois un peu minus comparés à eux...

Les références historiques et culturelles qu'on connait sont amusante à voir dans ce livre comme les quelques lignes consacrés à Titus et Berenice... Le souvenir de la pièce de Racine qui viendra après...

Par contre, outre sa difficulté, c'est un gros pavé où il faut bien s'accrocher aussi.

Un livre historique très intéressante, nous renseignant sur les travers des empereurs, qui au final sont aussi les travers des hommes de tous temps.
Commenter  J’apprécie          95
Vies des douze Césars

Un des premiers ouvrages ayant été rédigé en latin et constituant une véritable foisonnement d'informations sur ce qu'était réellement l'empire romain. Rédigé durant la période du Haut Empire, ce livre nous présente les douze césars qui ont amené l'empire soit dans la débauche, soit jusqu'à sa toute puissance grandeur. Aussi sont présentés ici les grands noms de Jules César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus et enfin Dominitien.



Il ne faut cependant considéré ce livre comme un ouvrage d'historien qui ne présenterait que les faits avec suffisamment de recul pour expliquer l'impact qu'ont eu les différentes actions accomplis par les uns ou les autres car celui-ci a été écrit bien trop tôt pour cela. Suétone faisant lui-même partie du Sénat, il est nécessairement de partie pris et ne peut s'empêcher de colporter certaines rumeurs.





Une référence tout de même pour les historiens comme pour les amateurs qui reste relativement facile d'accès et nous donne une vue d'ensemble sur la Rome antique ainsi que sur son empire et son influence sur le monde alentour en tant que modèle.
Commenter  J’apprécie          90
Vies des douze Césars : Claude - Néron - Biling..

Caius Suetonius Tranquillus (70 env.-env. 140) est tenu pour l'un des principaux historiens de langue latine, alors qu'il fut en réalité un biographe, et ne toucha à l'histoire que dans la mesure où les personnages dont il trace les portraits et raconte la vie appartiennent à l'histoire générale. Il est d'une époque où l'érudition tend à l'emporter sur la création. Suétone est un érudit, un chasseur d'anecdotes rares. Il dut aux circonstances de sa vie d'avoir pu en recueillir de très précieuses, notamment sur les empereurs du Ier siècle après J.-C., et les renseignements qu'il a ainsi transmis viennent combler en partie certaines lacunes (perte partielle des Annales de Tacite, et totale des autres historiens de cette période). L'originalité de Suétone, plus biographe qu'historien, réside dans le fait qu'il s'éloigne des annales chronologiques pour peindre le portrait des empereurs - description physique, généalogie, administration de l'empire. Il ne cherchait pas à décrire une époque historique, tel son contemporain Tacite, mais à étudier un homme qui occupe à un moment donné une charge exceptionnelle.
Lien : http://promenades-culture.fo..
Commenter  J’apprécie          94
Vies des douze Césars

Difficile de critiquer la prose d'un auteur qui est votre aîné de 19 siècles! Et poutant, si beaucoup ont reproché à Suetone son goût pour les secrets d'alcôve, sa traque du détail sordide... aujourd'hui, on dirait son côté "people" il faut néanmoins admettre que si, bien sûr, l'auteur n'est certainement pas impartial et cache très certainement un objectif politique derrière son choix de raconter tel événement plutôt que de s'apesantir sur tel autre (mais ne peut-on pas en dire autant de tous les historiens ?), Suetone parvient à décrire la vie des empereurs qui ont précédés sont époque en puisant aux sources puisqu'il en est proche et si son jugement moral , ses valeurs et sa personnalité sont très perceptibles à travers tous ses récits, cela rend aussi par un espèce d'effet miroir une très belle représentation de l'époque de Suetone qui postérieure d'un siècle, un siècle et demi des faits qu'il raconte. C'est donc un texte majeur, précieux tant par son contenu que par l'état d'esprit qu'il reflète.
Commenter  J’apprécie          80
Vies des douze Césars

A sa façon, j'ai trouvé ce livre rigolo : les présages et autres augures tirés par les cheveux, les détails physiques précis (Domitien et ses orteils trop courts).

Mais c'est aussi un livre terrible, qui fait se succéder bien plus de cruauté que de sagesse, plus de matricides/parricides/et autres "cides" que de justice impériale !



J'ai trouvé ce livre très intéressant, pas forcément lourd et ennuyeux malgré les apparences.
Commenter  J’apprécie          80
Vies des douze Césars

Les Vies des douze Césars ou le Paris Match de l'Antiquité (on n'a strictement rien inventé). Parce que oui, les Romains se régalaient déjà ces croustillantes biographies qu'ils lisaient en complément à Tacite (beaucoup plus sérieux) et qu'on aurait pu appeler "Ces fous qui nous gouvernent" (comme quoi...)

Bref, avec Suétone, les lecteurs ne devaient pas être déçus ! Haut fonctionnaire romain, il était directeur des archives du Sénat, directeur des bibliothèque impériales et de la chancellerie. On a affaire à quelqu'un au coeur du pouvoir qui supervisait la correspondance impériale à l'époque de Trajan et qui avait donc accès à toutes les informations qu'il voulait, des plus officielles aux plus officieuses. Par contre, c'est vrai que son style n'est pas particulièrement transcendant. La rhétorique n'était pas son but et on se retrouve donc plutôt à lire une succession d'informations (origine, vie publique, vie privée, mort) (oui, Suétone était très bien organisé et travaillait de manière systématique, oui). Pour éviter de se lasser, il vaudrait mieux lire une biographie de temps en temps - d'un coup, le livre risque d'être un peu indigeste !
Commenter  J’apprécie          80
Vies des douze Césars

Ahlala, celui-là ça faisait un moment qu'il attendait dans ma bibliothèque, ça remonte à ma découverte de la chaine Nota Bene (Benjamin Brillaud) sur Youtube il y a bien 4 ans maintenant, dans sa vidéo sur les empereurs romains, il parle de ce bouquin comme étant assez peu historique mais assez drôle à lire. Et il faut reconnaitre que c'est assez divertissant, un peu comme de la presse à scandales mais pendant la Rome antique, j'ai mis un peu de temps à rentrer dedans, j'ai commencé à apprécier à partir de Tibère, mais je ne regrette pas la lecture.

En plus de ça j'ai regardé le film Quo Vadis de 1951, avant de finir la lecture, film assez inspiré du chapitre sur Néron.

Bref une bonne première expérience de lecture antique.
Commenter  J’apprécie          60
Vies des douze césars, tome 1 : César - Auguste

Je veux seulement vous donner un poème /aperçu sur l'un des empereurs romains.



Elagabulus



Hérodian et aussi Edward Gibbon,

me font revivre dans vos mémoires,

et avec moi les empereurs Néron

ou Caracalla… Dans les vieux grimoires

de vos greniers vous lirez leur histoire

et la mienne et comment de Varius

je devins l’empereur Elagabulus.



À l’âge où l’on va encore à l’école,

des lambeaux de Rome j‘étais l‘empereur;

chaque sept jours j’allais sous la coupole

du sénat, comme un improbable acteur

qui se pavane pour ses adulateurs,

offert à tous, catin fardée soutenue

sur mon char par sept vierges nues.



Et ils m’attendaient les teens en transes,

comme une extravagante drag queen,

moi, empereur de Rome, premier trans;

j’étais le soleil de ma vie divine

rythmée par les lignes de cocaïne

pour supporter la greffe du vagin

qui me ferait roi de toutes les putains.



Je disais les noms, urbi et orbi,

de mes cinq femmes, le nom de mon mari,

l’esclave Hierocles de Carie;

j’étais sa chose, à lui toujours soumis,

en pensées le jour, dans son lit la nuit.

Je chérissais les rêves de désir

avant les petites morts du plaisir.



Grand prêtre du temple en Emesene,

je voulus être l’époux de Tanit

la déesse, Vénus Carthagène,

et celui de la vestale de granit

à qui en de sélénites coïtes

réservés aux accouplements divins

j’aurais fait des enfants presque humains.



C’est ce voulait mon âme virginale;

je ne fus que la gouape racoleuse

devant le bordel international,

cette métamorphose luxurieuse

de mon palais, résidence luxueuse

où je vivais dans un cauchemar d’Éros,

rêve de Cupidon sur son lit de roses.



En Mars, quelque jours avant les Ides,

j’avais dix-huit ans, c’était en vingt deux

du second siècle, des soldats apatrides

me pénétrèrent de leurs dards furieux

mettant un terme à mes jours licencieux.

Les eaux du Tibre nous charrièrent en enfer

moi, à peine ado, et avec moi ma mère.



Et maintenant que le monde a vieilli,

moi, prêtre du soleil et dépravé

tel que j’étais dans cet empire ramolli

le temps à travers les âges m’a laissé,

en l’innocence de ma lascivité;

les vieux acheteurs de lubricité.

jalousent tous ma vraie ambiguïté.















 ©Mermed


Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Suétone (623)Voir plus

Quiz Voir plus

l'oeil du loup

D'où vient le loup ?

De france
De chine
D'alaska

10 questions
227 lecteurs ont répondu
Thème : L'oeil du loup de Daniel PennacCréer un quiz sur cet auteur

{* *}