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Critiques de Zanzim (642)
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Peau d'Homme

Voilà une tradition bien étrange dans la famille de Bianca, on se transmet la peau d'un homme de génération en génération. L'enfiler revient à pouvoir vivre comme un homme et cela physiquement parlant.

Bianca destinée à Giovanni va alors faire l'expérience de cette métamorphose afin d'approcher ce Giovanni qu'elle ne connaît pas.

Dans sa peau d'homme, Bianca va découvrir une certaine liberté,celle dont les femmes ne jouissent pas.

J'ai beaucoup aimé ce conte sur le genre, la sexualité, la religion, l'homosexualité.

Les dessins sont très épurés et, contrairement à ma première impression, je les ai beaucoup appréciés. J'aime beaucoup la façon dont les planches sont construites, l'alternance de pleine page avec des planches "plus classiques" est très agréable.

Humour, finesse , et sensibilité se partagent la "peau d'homme"
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Peau d'Homme

Il est très rare que je lise de la bande dessinée. Mais la critique enthousiaste de Cascasimir m'a donné envie de découvrir à mon tour cette BD, qui soit dit en passant, a été la plus primée de l'année 2020.

J'ai été particulièrement sensible à la magnifique couverture qui rappelle les tableaux de Giorgio de Chirico, avec ses arcades et le dallage en damier de l'Italie de la Renaissance, mais avec un côté moderne par une mise en surbrillance de certains éléments du dessin.

*

Bianca, une jeune femme de bonne famille, est promise à un homme qu'elle ne connaît pas.

« Mieux vaut parfois ne rien savoir et avancer dans la vie les yeux fermés, en gardant ses illusions. »



Sa marraine, devant le trouble et l'inquiétude de sa nièce, décide de lui révéler un secret transmis de génération en génération entre les femmes de sa famille : une peau d'homme à revêtir.

En la mettant, Bianca se transforme en Lorenzo, un beau jeune homme à la peau cuivrée et peut ainsi découvrir le monde des hommes.

A la fois conte moderne, conte initiatique, conte fantastique et philosophique, « Peau d'homme » rappelle bien sûr le conte de « Peau d'âne ». La peau qui la recouvre est comme une enveloppe qui dissimule la jeune femme et lui permet d'être libre et de s'ouvrir au désir.

*

Zanzim propose un trait expressif et épuré, des aplats de couleur originaux, des décors minimalistes pour retranscrire au mieux les émotions, amour, désir, envie, jalousie des personnages.

Malgré le sujet difficile, Hubert et Zanzim ne tombent, ni dans la caricature, ni dans la vulgarité. La planche que j'ai préférée est celle où l'on prodigue aux futurs époux de nombreux conseils pour avoir un héritier mâle.

*

Jeune femme naïve et romantique, Bianca évolue tout le long de l'histoire et gagne en maturité. L'héroïne est très attachante. J'ai beaucoup aimé le fait qu'elle critique l'hypocrisie de tous, hommes, femmes et religieux.

« La lucidité n'a pas de prix. »

*

« Peau d'homme » est une réflexion intéressante sur l'égalité homme-femme, la sexualité, ainsi que la problématique soulevée autour des notions de valeurs, de jugements moraux et de préjugés de genre.

Cette BD aborde ainsi des problématiques très contemporaines, à savoir la liberté sexuelle, la question du genre, la condition des hommes et des femmes face au poids de la société, des traditions patriarcales et de l'obscurantisme religieux.

*

Graphiquement très réussie, « Peau d'homme » propose un scénario convaincant, riche en réflexions.

Teintée d'humour et d'ironie, elle est une invitation à réfléchir sur des thématiques sociétales dans un contexte historique et une réalité sociale de l'Italie de la Renaissance qui trouvent écho dans le présent, les tabous liés à la sexualité étant encore très forts.



Un beau message de tolérance, une ode à l'amour, et à la liberté de penser et d'aimer qui on veut, loin de préjugés et des conventions.

*

Cette BD ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais pour moi qui ne lis pas souvent ce genre littéraire, « Peau d'homme » a été une belle surprise.

Merci Cascasimir.
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Peau d'Homme

Etre une jeune fille à l’époque de la Renaissance, ça signifiait ne pas avoir le choix de son destin puisque c’était les parents qui choisissaient votre futur époux à votre place.

C’est comme ça que Bianca va devoir épouser un homme qu’elle ne connaît pas du tout.

Mais sa famille possède un secret, à savoir une « peau d’homme », et cela va lui permettre de découvrir l’univers masculin, les lieux qu’ils fréquentent, les discussions qu’ils ont entre eux, leurs occupations, leurs passions et aussi leurs petits et grands secrets.

Bianca va donc apprendre à connaître son futur mari en cachette et elle va aussi comprendre que la vie des hommes offre beaucoup plus de choix et de liberté que celle des femmes de cette époque.

Je n’ai pas aimé les dessins de cette BD, trop criards à mon goût, mais j’ai aimé l’histoire et la reconstitution historique de l époque.

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Peau d'Homme

Nous sommes en Italie, à la Renaissance.

Bianca va se marier à un homme qui lui est imposé.

Une peau lui permet de se transformer en homme ; elle va chercher à connaitre son futur époux. Est-ce une bonne idée ?

Cette histoire aborde des thèmes très actuels : le féminisme, la question du genre, la sexualité, l'homosexualité, la bigoterie et toutes formes de radicalisme.

Il y a de la sensualité dans les dessins.

Le graphisme, les couleurs et le texte accompagnement parfaitement cet éloge à liberté et au libre arbitre.
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Peau d'Homme

Cette bande-dessinée archi-primée me faisait de l'œil de puis un moment et j'ai été ravie de mettre enfin la main dessus. Mais peut-être en avais-je trop attendu, justement ? J'ai bien peur de ne pas partager l'enthousiasme collectif. Non pas que j'ai passé un mauvais moment mais disons que je m'attendais à quelque chose de vraiment plus audacieux.



Ce quelque chose d'audacieux, je me le représentais comme une œuvre ouvertement féministe porté par deux hommes, un auteur et un illustrateur. Je me disais que c'était super courageux et à la fois essentiel que les hommes portent la voix des femmes et leur ouvrent enfin une voie. Hélas, si à travers le destin de Bianca, l'héroïne principale, il est bien question de dénoncer le sort réservé aux femmes depuis la nuit des temps - en dehors du mariage point de salut ! - quelle ne fut pas ma déconvenue de constater qu'on parlait surtout... d'hommes dans "Peau d'homme".



Si Bianca a la possibilité de revêtir une peau d'homme magique, c'est moins pour ressentir les émotions ou les pensées d'un homme (comme pourtant cela semblait devoir être le cas) que pour s'initier aux jeux de la séduction. Ce qui, au départ, semblait la découverte de l'autre à travers ses différences s'est transformé en une homogénéisation/fusion des genres. La féminité de Bianca s'efface, tous ses efforts pour valoriser son sexe font chou blanc, elle est reléguée au rôle de mère-porteuse et sa seule audace résidera dans le fait de s'autoriser un amant...



Et je n'ai pas apprécié la fin. Quitte à valoriser l'homosexualité masculine, j'aurais préféré que Bianca renonce carrément à son sexe pour vivre son amour sous les traits de son avatar alors que là, on tombe encore dans le sacrifice éternel de la femme qui, par amour, va s'effacer pour laisser l'homme qu'elle aime convoler librement pour satisfaire ses "besoins". Et cela m'a semblé étrange que les auteurs cherchent à expliquer l'origine de l'homosexualité : les hommes s'aiment entre copains avec la bénédiction des philosophes antiques, et en plus les femmes sont inaccessibles, gardées sous clé par des duègnes et des juxtapositions de jupons. Est-ce que l'attirance et les sentiments - tous genres confondus - ont besoin de justification ? Dans un conte magique, est-il utile de s'en rapporter à des éléments historiques et sociologiques ?



En résumé, cette BD me laisse une impression mitigée. J'avais envie d'y trouver un peu de l'esprit des "Culottées" de Pénélope Bagieu mais j'ai glissé sur une peau de... banane. Comme quoi, on a toujours tort d'anticiper une œuvre, il faut essayer de l'aborder avec un état d'esprit vierge.





Challenge RIQUIQUI 2022

Challenge MULTI-DEFIS 2022

Challenge ATOUT PRIX 2022
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Peau d'Homme

Une pépite que cette bande dessinée, aussi bien de par ses graphismes et ses couleurs que par son thème. Je me suis régalée à suivre les péripéties de l'héroïne qui enfile une peau d'homme pour se rapprocher de son futur mari, et qui va en découvrir bien plus qu'elle ne l'aurait cru !



Le seul reproche que j'aurais à faire, c'est que tout va un peu trop vite à mon goût, j'aurais aimé que les faits prennent un peu plus de temps à advenir, pour y croire un peu plus.



Dans tous les cas, c'est une bien belle fable qui aborde les thèmes du genre et de la sexualité sous un angle intrigant et à une époque originale, La Renaissance.
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Peau d'Homme

Italie de la Renaissance. Bianca est invitée par ses parents à épouser Giovanni, un jeune marchand qu'elle connaît peu. Décidée à le côtoyer avant le mariage, elle sollicite sa marraine qui lui confie une peau d'homme pour se travestir. Ainsi elle pourra découvrir son fiancé sans se dévoiler...

J'ai eu un vrai coup de foudre pour cette BD drôle, intelligente, féministe, ode à la tolérance et à la liberté qui questionne habilement le genre. Narrée à la manière d'un conte, c'est lucide et brillant. Et quelle héroïne pétillante ! 👏👏👏
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Peau d'Homme

Dans une Italie de la renaissance imaginaire, Bianca doit bientôt se marier. Si elle accepte sans problème cette union arrangée par ses parents, en revanche elle ne regrette qu’une chose : ne pas connaître son mari avant le mariage, savoir qui il est vraiment. Idée audacieuse dans cette société traditionnelle qui ne laisse pas beaucoup de libertés aux femmes en dehors de la gestion ménagère et des enfants.



Soucieuse d’informer sa filleule de ce qu’implique la vie maritale, la marraine de Bianca lui révèle alors le secret des femmes de la famille : une peau d’homme qu’il suffit de revêtir comme un habit pour devenir un homme. Bianca osera-t-elle la mettre pour découvrir ce que c’est que d’être un homme ? En soi et dans la société ?



Ok je crée du faux suspense car on connaît la réponse dès que l’on regarde la couverture de cette bande dessinée particulièrement réussie : prenant des éléments qui m’ont fait penser aux tableaux de la renaissance représentant l’Annonciation (dans sa composition, dans cette jeune fille à la peau blanche et blonde symbolique d’une pureté innocente), on comprend que la jeune fille va avoir une révélation. Mais on se situe aussi dans le conte, par l’histoire en elle-même et la structuration en trois parties, introduites chacune par une page de titre comme une enluminure et ornées d’éléments importants qui prendront place dans ces chapitres (j’ai pensé aussi aux enluminures de la Belle au bois dormant du Disney des années 30).



Notre Peau d’âne va ainsi découvrir la vie des hommes, leurs libertés (pouvoir circuler de jour et de nuit où l’on veut, multiplier les conquêtes) teintée par une certaine hypocrisie (les noceurs sont aussi ceux qui se trouvent au premier rang de la messe dominicale) mais aussi parfois marquée par les contraintes de la société ou d’une image à conserver (le peintre drag qui ne se reconnaît pas dans les vêtements masculins qu’il doit porter le jour, les hommes homosexuels qui doivent cacher leurs préférences pour assumer au contraire une virilité…).



Cette seconde peau va ainsi permettre à Bianca de devenir plus libre, en premier lieu dans sa tête en s’affranchissant des carcans de pensée, de la tradition qui pouvaient l’entraver, et dans un second temps dans la société en partant en croisade contre l’hypocrisie moraliste et religieuse représentée par son frère, un prêtre rigoriste qui prend de l’essor dans la cité avec ses prêches violents (et hypocrites). Réussira-t’elle dans son entreprise ? Sera-t’elle plus heureuse dans sa vie de femme après avoir connu celle d’un homme ?



J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée féministe qui met en scène un jeune fille forte, déterminée, sûre d’elle, qui s’affirme en tant que femme pensante dans une société conservatrice. Elle réussit à être forte, libre et indépendante, je ne dirais pas « comme un homme », mais à sa propre manière.



En revanche comme c’est un conte, j’aurais aimé que cette bande dessinée soit un cran plus féministe encore, car malgré toute sa volonté de liberté, en revanche elle va plus vite que la société et reste encore bien contrainte par elle…



Toutefois c’est un petit bémol pour une bande dessinée à message, qui m’a permis de réfléchir à des questions importantes tout en passant un bon moment.
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Peau d'Homme

Après avoir vu de nombreuses critiques élogieuses de cette bande dessinée, j'étais impatiente de la découvrir et j'ai presque été déçue... Je dis bien "presque", parce que, dans l'ensemble, c'est une histoire que j'ai aimée !



Nous sommes en Italie pendant la Renaissance et Bianca va devoir épouser Giovanni, un homme qu'elle ne connaît pas... Elle apprend alors que les femmes de sa famille se donnent une "peau d'homme" pour circuler de temps à autre dans des lieux où les femmes ne sont pas les bienvenues. Bianca souhaite en apprendre plus sur son futur époux et enfile alors sa peau d'homme...



En devenant Lorenzo, elle va découvrir une facette de la société dont elle n'avait pas connaissance, mais aussi qui est véritablement celui qui va devenir son mari...



Sur pleins de points, cette bande dessinée est intéressante puisqu'elle traite de nombreuses thématiques : l'influence néfaste de la religion à l'époque moyenâgeuse, les différences de traitement entre femmes et hommes, l'homosexualité, les mariages arrangées... Malgré tout, je reste un peu sur ma faim.



En effet, malgré tout le temps que Bianca passe dans la peau de Lorenzo, la non-binarité et la transidentité ne sont évoquées à aucun moment. Elle ne va pas se questionner sur son genre mais si elle s'est sentie bien dans cette peau d'homme qu'elle a longuement revêtue.



Dans l'ensemble, j'ai aimé, tant au niveau des sujets abordés que du graphisme qui est plutôt chouette, mais ce n'est pas une histoire qui me marquera durablement.
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La Sirène des Pompiers

Paris, fin du 19ème siècle. Monsieur Fulmel est un grand critique d'art respecté et respectable. Autoproclamé arbitre des élégances comme le souligne ironiquement le quotidien du jour, il fulmine de rage lorsqu'il voit que ce même journal ne tarit pas d'éloges sur l'artiste-peintre Gustave Géminet. En effet, Fulmel l'avait ridiculisé l'année précédente et ne voyait pas en lui un futur artiste. Et pourtant, il se rend au salon où est exposée l'oeuvre de ce dernier, une magnifique toile représentant une sirène. Trouvant tout cela bien mystérieux, Fulmel décide de se rendre incognito dans l'atelier du peintre et y découvre une véritable sirène dans un bocal. Celle-ci lui raconte alors son aventure, pourquoi elle a tant voulu quitter sa Bretagne natale et voir Paris et comment elle s'est retrouvée ici en tant que muse et maîtresse de l'artiste.



Point de valeureux soldats du feu aux biceps surdimensionnés ici ! Mais, bel et bien une vraie sirène (si, si, ça existe !) avec une vraie queue de poisson et qui chante (faux !) pour attirer la gente masculine. Celle-ci aura pris dans ses filets le peintre Gustave Géminet qui en fera son égérie. Bien mal lui en a pris, car cette dernière sera rebelle... Hubert nous offre ici un one-shot atypique, drôle, fantasque, intelligent et subtil. Il dépeint avec intelligence cette société quelque peu embourgeoisée, ces artistes en mal d'inspiration ou en quête de reconnaissance. Tout ça est merveilleusement mis en images par Zanzim dont le trait raffiné, délicat, à la fois moderne et rétro colle parfaitement à cette ambiance surannée et feutrée.



La sirène des pompiers... un chant mélodieux...
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Peau d'Homme

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce titre. C'est l'une des dernières BD réalisées par Hubert qui s'était fait un nom dans le métier après quelques productions dignes de ce nom.



Malheureusement, il a choisi la mort à 49 ans en février 2020 et c'est toujours un drame que d'en arriver là. Il militait pour la défense des auteurs mais également pour d'autres causes voulant faire progresser la société sur certaines questions sensibles notamment sur les minorités. C'est ce que je retiens de lui après avoir apprécié la totalité de son oeuvre.



Peau d'homme est un conte d'une poésie noire qui traite de l'identité sexuelle avec une rare maîtrise. D'autres diront que c'est une oeuvre féministe afin de faire progresser la cause des femmes dans un moyen-age assez obscur marqué par la religion. Il n'y a pas si longtemps la religion chrétienne traitait assez mal les femmes ce qui rappelle certaines choses actuellement.



Evidemment, c'est fin, c'est sensible, c'est élégant tout comme le graphisme. le récit est non seulement inédit mais d'une rare intelligence. On peut parler de chef d'oeuvre et également de vraie satire sociologique. Cela prône l'universalité du genre humain et cette valeur me convient parfaitement.



On ressent tout de suite une certaine empathie avec notre héroïne. Il y a un véritable charisme dans ce personnage que l'on va adorer suivre dans ce jeu de transformation.



Ce dernier album de l'auteur, original et intelligent, mérite incontestablement le détour. Un album déjà culte pour pas mal de lecteurs et ovationné par de nombreux prix dont le prix du meilleur album 2021 d'Angoulême. C'est une véritable consécration posthume pour l'auteur.
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L'île aux femmes

Avant, à la bibli, au rayon Z des BD pour adultes, je cherchais du Zidrou et du Zep.

Aujourd'hui, Zidrou me sort par les yeux, et j'ai lu tous les Zep disponibles.

C'est pour Zanzim que je fouille dans ce bac, désormais, depuis que j'ai découvert le formidable album 'Peau d'homme', qu'il a co-signé avec Hubert.



En 1912, Céleste Bompard est aviateur, pilote cascadeur.

« C'est un 'coq en l'air', un jeune homme exalté, un as de la voltige [... et cette] fougue irraisonnable lui apporte un large succès auprès de la gent féminine. » Il sait en profiter, pas toujours élégamment :

« Pour les unes, c'est un homme à femmes, pour les autres, c'est un homme infâme. »



Sa vie change lorsqu'il doit participer à l'effort de guerre en 1914 ; ses talents de voltigeur serviront désormais à l'armée, pour une bonne cause : distribuer les lettres des Poilus aux femmes aimées. Il en va du moral des troupes.

Mais le biplan se crashe, et commence alors pour Céleste une longue traversée du désert, sans femmes - ou en tout cas inaccessibles.



Ne cherchez pas ce nom sur Wiki pour savoir, avant d'avoir fini la BD, comment notre homme se sort de cette aventure : il est né de l'imagination fertile de Zanzim.

Amusante, sensuelle, pertinente, l'intrigue est pleine de surprises, et le graphisme fin, coloré et riche en détails subtils, est un pur régal.



J'ai jubilé face aux retournements de situation et savouré le judicieux parallèle.

J'ai aimé cet hommage aux mots, aux lettres, à la poésie, à la douceur des sentiments ! ♥
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Peau d'Homme

Une BD d' Hubert Zanzim



Et quelle BD !

Revêtir une peau d'homme pour découvrir le monde masculin !



Je l'ai trouvée jolie cette BD et attirante ; l'avais offerte à ma fille qui l'avait déjà lue et beaucoup aimée et voulait l'accueillir dans sa BDTHEQUE.



Je m'associe donc à tous ceux et toutes celles qui l'ont appréciée.



Je ne suis pas une habituée des BD, mais l'histoire de celle-ci m'a bien embarquée et aucune difficulté à la lire, moi qui me perd toujours dans les bulles.



Je ne vous parlerai pas des dessins très colorés et très vivants ; seuls les

BDPHILES en sont capables.



Les BD - Y reviendrai sans doute de temps à autre .
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Peau d'Homme

Hubert était un auteur talentueux, fin et tolérant, en colère envers tous les intégristes de tous poils, ceux qui ont des idées arrêtées sur tout et n'importe quoi, ceux qui vous dictent ce que vous devez penser, qui vous devez aimer, et s'il vous plaît, pas d'homos, de goudous.. c'est sale... c'est pas bien... De cette colère, Hubert en a fait, non pas de la haine, mais de l'art, de la pédagogie, de la transmission de tolérances.

Dans ce superbe roman (l'objet-livre est beau), Hubert continuait de nous parler de ses combats par le biais d'une fable, d'un conte qu'il a situé dans la renaissance italienne. On y parle de la question du genre, de l'émancipation des femmes, de la solitude de ceux qui ne sont pas dans la norme sexuelle et donc sociale, du fanatisme religieux. L'expérience vécue par Bianca, l'héroïne, ouvre la porte à la tolérance. Et si cela ne suffisait pas à notre bonheur de lecture, le travail graphique de Zanzim est époustouflant d'audace et de références. Les perspectives cavalières permettent la circulation des personnages sans coupure de rythme, chaque chapitre s'ouvre par un dessin façon enluminure. C'est vif, rythmé, intelligent, drôle, ça fait réfléchir, bref c'est à lire.
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Peau d'Homme

Ouvrage posthume, Peau D’Homme, c’est la fusion de deux talents : d’un côté le dessinateur Zanzim (L’île aux femmes) et de l’autre le regretté scénariste Hubert (Les Ogres-Dieux).

Pour mieux comprendre le présent ouvrage, rappelons qu’Hubert était un militant de la cause gay qui a longtemps souffert de dépression jusqu’à mettre fin à ses jours en février dernier… juste avant que ne paraisse sa dernière œuvre, Peau D’Homme.

Depuis, l’album a reçu des tonnes de prix (Grand Prix de la critique ABCD, Prix Landerneau, Grand Prix RTL de la Bande-Dessinée…) et de louanges à la fois critiques et publiques. Il était temps d’explorer les frasques médiévales de Bianca, Lorenzo et Giovanni dans une Italie de la Renaissance menacée par le fanatisme religieux.



Tout commence par la présentation de Bianca — jeune fille de bonne famille dont le frère, Angelo, connaît un grand succès dans le domaine religieux — à Giovanni, autre jeune homme bien sous tous rapports. Le mariage, vite arrangé, contrarie naturellement Bianca qui voudrait faire un mariage d’amour et non une union de convenances.

C’est alors que sa marraine lui dévoile le secret des femmes de la famille : une Peau d’Homme. En enfilant cette peau, Bianca devient, littéralement un homme… et se fait appeler Lorenzo. Grâce à cet artifice magique, la demoiselle aborde son promis et apprend à le connaître d’une façon aussi surprenante… que compromettante !

En situant l’action dans une Italie de la Renaissance et dans une ville proche de Florence, Hubert et Zanzim posent un cadre qui semble hors du temps. Cela permet d’abord aux auteurs de mimer la fable/le conte initiatique tout en mariant des thématiques désuètes à des enjeux modernes passionnants.

On s’en doute dès les premières pages, l’aventure de Bianca sera marquée par deux considérations : la place de la femme dans une société d’homme et la question du genre dans un univers cloisonné.

Pourtant, bien loin de délivrer un message dénué de nuance, Hubert prend un malin plaisir à aller là où on ne l’attend pas.



Car, si le lecteur pense à une condamnation rapide et sans appel de Giovanni, c’est en fait un double-jeu de dissimulation qui va se jouer sous nos yeux indiscrets.

D’un côté, la jeune Bianca déguisée en Lorenzo qui s’amuse à être un homme (et en découvre les nombreux avantages), de l’autre Giovanni qui dissimule son homosexualité sous des dehors publiques misogynes et grossiers.

Bianca (et le lecteur) découvre ainsi que la société requiert que l’on « joue à l’homme » avec tout ce que cela implique comme tirades bravaches et comportements virils exacerbés. Par la suite, Peau d’Homme prend un autre chemin : celui d’expliquer à la fois les difficultés de Bianca dans une société où elle est condamnée à incarner l’image de la femme discrète et honorable et les démons qui rongent Giovanni qui doit vivre sa sexualité de façon cachée en jouant le mari respectable. Ce double-jeu de dupes permet de rendre compte d’un monde du paraître où tout le monde souffre en privé, de la femme cocufiée à l’homme incapable de se remettre en question.



Mais bien davantage qu’un plaidoyer pour la liberté féminine et les droits LGBT, Peau d’Homme s’affirme également comme un récit initiatique et une analyse du passage à l’âge adulte par la découverte du corps (le sien et celui de l’autre). Un âge adulte où Bianca s’aperçoit que tout n’est pas rose, bien au contraire. Par ses figures maternelles, la jeune femme comprend qu’elle entre dans un cercle vicieux de privations et de malheurs, notamment autour du sexe, tabou suprême d’une société où le fait religieux fascine et revient au galop. C’est d’ailleurs le dernier acte de Peau d’Homme, ce commentaire sur l’oppression religieuse, catholique dans le cas qui nous intéresse mais très facilement généralisable aux autres cultes monothéistes, et qui asphyxie à la fois le peuple et les arts. Résolument optimisme dans sa conclusion, l’œuvre d’Hubert contraste avec son suicide, qui en dit long sur le chemin à parcourir depuis cette fable pleine d’humour et d’optimisme où le Soulèvement populaire finit par faire tomber les préjugés et l’obscurantisme, jusqu’à notre époque hantée par le spectre de l’intolérance.

Et si, au bout du compte, l’art était la réponse ?



Bouffée d’air frais et réflexion aussi drôle que tragique sur la condition féminine et LGBT, Peau d’Homme réjouit sans cesse le lecteur par son rythme effréné et son trait tendre. Hubert signe certainement l’une de ses plus belles œuvres. Une œuvre nécessaire que l’on imagine déjà en classique de la bande-dessinée.
Lien : https://justaword.fr/peau-dh..
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Peau d'Homme

Bianca est une jeune fille de 18 ans qui vit en Italie à la Renaissance. Il est temps pour elle de prendre un époux et ses parents lui ont choisi le jeune Giovanni, le fils d'un riche marchand . Bianca est déçue car son promis n'a pas l'air de s'intéresser beaucoup à son joli minois et surtout elle aurait voulu choisir, elle-même, son futur époux. Devant son désarroi, sa tante lui propose un arrangement . Elle lui offre une peau d'homme qu'elle peut revêtir quand elle le souhaite

La vie de Bianca va être transformée, déguisée en homme prénommé Lorenzo , elle peut aller où elle veut, elle goutte à la liberté, elle peut traîner dans les tavernes, rentrer tard, flirter. Son fiancé semble s'intéresser beaucoup plus à elle quand elle est un homme, il n est pas au courant du subterfuge . Bianca va découvrir l'amour avec Giovanni, et comprendre que son fiancé est homosexuel. Mais l'Église est implacable et l'homosexualité est bannie et les invertis sévèrement punis . Giovanni doit se cacher pour échapper aux persécutions.

Cette bd pourrait être transposée encore de nos jours, en traitant de la liberté sexuelle, de l'égalité homme /femme , du poids de la religion sur les choix de vie, de l'intégrisme religieux, elle est toujours et encore d'actualité.

J’ai beaucoup apprécié ce roman graphique, le dessin est épuré, le trait est fin, les décors de l'époque très bien rendus et les couleurs sont très belles.

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Peau d'Homme

J'ai lu cette BD plébiscitée par les babeliotes, le sourire aux lèvres.

C'est jubilatoire, étonnant, réjouissant, un vrai petit bonheur!



Le droit à la différence, celui des femmes, sont maltraités par les intégrismes religieux,familiaux et sociétaux ...



La belle Bianca révoltée puis vengeresse polymorphe , redresse la barre de cette ville qui prend l'eau!!



C'est une farce, mais aussi un plaidoyer pour le droit d'aimer et, d'être qui on est vraiment .
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Ma vie posthume, tome 1 : Ne m'enterrez pas..

La vieille Emma Doucet est morte… mais elle continue à vivre en l’état de zombie. ● J’ai été déçu par cette BD de deux auteurs dont j’ai lu d’autres albums que j’avais beaucoup appréciés : Peau d’homme, qui a eu tant de succès, mais aussi La Sirène des pompiers par exemple. ● Ici l’histoire ne brille ni par son originalité ni par sa construction. Je ne sais pas si c’est censé être drôle mais cela ne m’a pas arraché un sourire. Bof bof bof… Même pas envie de lire le tome 2 pour savoir comment ça se finit.
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Ma vie posthume, tome 2 : Anisette et Formol

On se souvient du tout petit Cole* blotti dans sa couverture rose, larmes aux yeux, terrifié :

« I see dead people (...) walking around like regular people... »

Excusez du peu, je regarde les films en VO, même si j'ai besoin de sous-titres pour piger - pour l'ambiance, et à cause des doublages pourris en français.



Alors Emma Doucet, c'est pareil : elle voit des morts, et interagit avec eux. Mais elle est aussi morte que ces zombies.

Aussi morte & vivante à la fois : vacances, amourettes, enquête sur de vieilles magouilles. On ne s'ennuie pas, dans l'au-delà, et on a beaucoup de temps à tuer, même, puisqu'on n'a plus besoin de manger ni de dormir.



Même ton que le premier volet du diptyque : aventure, humour et ambiance glauque.

Série décevante, par rapport au chef d'oeuvre 'Peau d'homme' des mêmes auteurs.



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* interprété par Haley Joel Osment - 'The Sixth Sense', 1999 (film de M. Night Shyamalan, avec Bruce Willis)

>> https://www.youtube.com/watch?v=QUYKSWQmkrg



[ ce seul extrait me met les poils debout... pas étonnant que je ne goûte pas les histoires de morts-vivants ]
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Ma vie posthume, tome 2 : Anisette et Formol

J'avais bien aimé le premier tome, qui nous présentait des personnes à l'état de mort•e-vivant•e, le tout dans un style assez drôle et décalé. Le duo Hubert et Zanzim fonctionne bien, je trouve.



Dans ce second et dernier tome, nous retrouvons nos deux zombies préférées, élégantes et parfumées, Emma et Line ! Après s'être demandées si d'autres personnes étaient "comme elles", les deux femmes doivent encore affronter les acquéreurs... Décidément, qu'est-ce qui peut autant attirer dans le village pour que des meurtres soient commis ? Qu'est-ce que la maison d'Emma a de si particulier pour qu'on la fasse passer de vie à trépas (ou, du moins, qu'on essaie) ?



Il y a pas mal de questions auxquelles nous obtenons des réponses assez rapidement au cours de cette lecture, ce qui est assez normal puisque ce tome met fin à cette duologie. Je l'ai trouvé un peu en-dessous du premier, mais c'était quand même très amusant ! Emma et Line vont en effet rencontrer d'autres mort•es-vivant•es et passer, en quelques sortes, des vacances avec cette drôle de bande !



Même si j'ai trouvé la conclusion et les explications un peu trop expéditives, j'ai passé un bon moment de lecture. Il y a toujours pas mal d'humour dans le récit, ce qui était agréable ! C'est un peu gâché par le fait que le récit se termine si vite : j'aurais bien aimé un troisième tome !
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