AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Abdelaziz Baraka Sakin (61)


L'importance du mariage réside dans la préservation de la lignée grâce à l'enfantement de descendants légitimes censés s'occuper de leurs parents une fois devenus vieux, qui hériterons de leurs biens après leur mort et prieront pour qu'il entrent au paradis, car le Seigneur exauce les prières des fils vertueux, et puis le mariage peut aussi satisfaire les désirs physiques de manière légitime juridiquement parlant et les rendre socialement acceptables. C'est une "fornication bénie", comme le disait si bien le Sultan récemment béni de Dieu.
Commenter  J’apprécie          200
Les gens comprirent plus tard que l'amour et la haine coulent dans les mêmes veines, arrosent les mêmes champs, ils comprirent que celui qui aime est pareil à celui qui hait : l'homme ne peut distinguer le bon du mauvais, il est capable de baiser la main du diable en pensant qu'il s'agit des lèvres de la bien-aimée.
Commenter  J’apprécie          162
À quelques-uns qui s’étaient plaints de l’obscurité de l’endroit, il avait répondu :

— Ne vous plaignez pas de l’obscurité, faites briller votre lumière.

(Zulma, p.161)
Commenter  J’apprécie          100
[...] il y avait de plus en plus de lunatiques à Nyala, des hommes comme des femmes. C'est là l'une des conséquences de la guerre.
Commenter  J’apprécie          100
Vraisemblablement, leurs destins étaient liés de manière indéfectible, et non par le simple fruit du hasard, car même si leur première rencontre avait été dictée par le destin, de nombreuses mains impures - voire sataniques, selon certains - avaient œuvré pour qu'elle se muât en une histoire aussi douloureuse que durable.
Commenter  J’apprécie          90
En novembre 2002, vers quatre heures du matin, au checkpoint de Soba situé aux abords de Khartoum, un bus s'arrêta derrière une longue file de véhicules qui l'avaient précédé. Le chauffeur, escorté de son accompagnateur, descendit et disparut quelques instants avant de revenir avec un homme qui tenait dans une main une liste de passagers et dans l'autre un Bic bleu. Il était vêtu d'une veste safari grise, ses yeux étaient petits et sévères, comme ceux d'un aigle. D'un seul regard, il examina chacun des passagers, puis consulta la liste des noms et y inscrivit quelques notes, avant de faire signe à certains d'entre eux de descendre du véhicule et de le suivre, le tout sans prononcer le moindre mot. Cinq garçons, qui avaient plus ou moins le même âge, emboîtèrent le pas à l'homme à la veste safari grise, en silence, tout en le guettant avec anxiété. L'homme entra sous une tente opaque, du côté est de l'autoroute, derrière la tente était stationné un camion surmonté d'une armature métallique bâchée avec d'étroites fenêtres d'aération, le véhicule était laid, et ne présageait rien de bon. En grimpant à l'arrière les hommes eurent l'impression qu'ils pénétraient dans une tombe de métal reposant sur l'asphalte.
Commenter  J’apprécie          80
[...] l'Histoire n'était faite que des observations consignées par les hommes, et l'on a le droit en tant qu'humains de ne conserver de l'Histoire que ce qui nous concerne, on a le droit aussi de ne pas croire ceux qui l'écrivent, il n'y a pas de vérité absolue dans ce qui est consigné, rien n'est pus vrai que ce que l'on voit de ses propres yeux, ce que l'on ressent, ce pour quoi on souffre tous les jours, voilà le malheureux héritage laissé par l'esclavage.
Commenter  J’apprécie          80
[...] l'impiété n'est qu'un degré extrêmement complexe de la foi.
Commenter  J’apprécie          80
Il aurait préféré qu’on le surnomme Guevara plutôt que Charon, même si cela lui rappelait son ami le martyr Abbakar Guevara, le premier à prendre conscience du danger que constituaient les janjawids, et aussi le premier à avoir pris les armes pour défendre les siens au Darfour. Il ne reprochait qu’une seule chose à Abbakar Guevara, comme d’ailleurs à beaucoup de combattants au Darfour, à savoir qu’il n’appréhendait qu’une moitié de la guerre, et qu’il en ignorait l’autre moitié. Il voulait dire par là qu’il ne comprenait pas comment cet homme qui avait combattu les rebelles dans le sud du pays – où il avait tué des enfants, des femmes et des vieillards, brûlé leurs villages sans pitié, considérant qu’il s’agissait là d’un jihad au nom de Dieu – était devenu du jour au lendemain un rebelle contre le gouvernement parce que son ancien employeur appliquait désormais les mêmes principes, les mêmes slogans, la même morale pour mener une guerre dans sa région à lui, en s’appuyant cette fois sur d’autres soldats. Peut-être tenait-il un raisonnement métaphysique difficile à comprendre dans le bruit des tirs et l’odeur de la poudre. C’est ce que Charon appelait la schizophrénie du spolié, qui ne parvient à appréhender qu’une partie de la réalité, qu’une partie des faits, et qui donc ne remplit qu’une partie de son devoir. Et ce comportement faisait peut-être plus de tort que de bien, car le révolutionnaire a besoin d’un cœur pur plutôt que d’une main puissante, s’il ne peut avoir les deux en même temps.
Commenter  J’apprécie          80
Il l'interrompit avant même la fin de sa phrase: - Écoute ! Je vais te dire une chose, les femmes blanches n'ont guère une croupe attirante, parce que le froid glacial les pousse à consommer toute la graisse de leurs corps, c'est là une sagesse de la nature, et à ce niveau en tout cas elles ressemblent donc aux hommes.
Commenter  J’apprécie          70
[...] peut-on vraiment redouter quelqu'un qui n'a pas d'armes, et qui dit qu'il bénira ses meurtriers ?
Commenter  J’apprécie          70
(...) le dernier des prophètes était Mohammed selon la religion islamique, ou le seigneur Jésus selon la religion chrétienne, tandis que les bouddhistes, les soufis et les autres se raccrochaient à ce précepte : "Chaque esprit doué de raison est un prophète", (...)
Commenter  J’apprécie          60
À quelques-uns qui s’étaient plaints de l’obscurité de l’endroit, il avait répondu:
- Ne vous plaignez pas de l’obscurité, faites briller votre lumière.
Commenter  J’apprécie          50
… ses ancêtres, qui étaient faibles, étaient tombés entre les mains de gens sans pitié et d’un État qui tirait ses principaux revenus de la vente de ses propres sujets sur les marchés d’esclaves locaux et étrangers. À cette époque, l’État était même le principal pourvoyeur d’esclaves.

(Zulma, p.77)
Commenter  J’apprécie          50
Passer la nuit dans le désert, loin de chez soi, ne ressemble à rien tant qu’au néant. Pour un soldat, le désert est synonyme de mort, car un soldat n’est pas un révolutionnaire qui se bat pour une cause nationale contre un ennemi étranger ou de l’intérieur, une cause à laquelle il croit, non ici il s’agit du simple soldat obligé d’aller se battre, dont le sang sert à régler les comptes et les ambitions des politiciens
Commenter  J’apprécie          50
Passer la nuit dans le désert, loin de chez soi, ne ressemble à rien tant qu'au néant. Pour un soldat, le désert est synonyme de mort, car un soldat n'est pas un révolutionnaire qui se bat pour une cause nationale contre un ennemi étranger ou de l'intérieur, une cause à laquelle il croit, non ici il s'agit du simple soldat obligé d'aller se battre, dont le sang sert à régler les comptes et les ambitions des politiciens, même s'il doit combattre les membres de sa propre tribu ou de sa famille, les gens de son village, [...].
Ibrahim Khidir se moquait sans cesse de ces soldats qu'on appelait martyrs, de ces héros qui avaient voué leur vie à combattre leurs frères de sang.
Passer la nuit dans le désert est un désert en soi, qui s'insinue dans l'être comme le serpent des légendes [...].
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'une des révélations que l'on trouvera dans ce récit, où est abordée la biographie du Sultan Suleiman bin Salim récemment béni de Dieu, le seul et éternel souverain de Zanzibar - des îles d'Unguja et de Pemba, de toutes celles sises entre elles et dans les environs, ainsi que de la côte qui s'étire sur le continent. Selon ses propres dires il règne sur les cieux et tout ce qui s'y trouve à l'exception de Dieu, et sur la Terre dans son entièreté à l'exception de la Chine, en raison de sa situation géo- graphique.
Commenter  J’apprécie          40
Outre sa propension à rire et à tendre des pièges à l’ennemi, il considérait l’islam comme l’unique solution aux problèmes du Darfour, le véritable esprit de l’islam et non celui incarné dans le modèle de l’Etat soudanais ou tout autre modèle existant. Il rêvait d’un régime islamique qui ne serait pas en contradiction avec la Charte internationale des droits de l’homme.
Commenter  J’apprécie          30
... le gouvernement central considérait que la guerre avait porté ses fruits et qu'ils étaient mûrs désormais, puisque son objectif stratégique était de chasser certaines tribus venues des pays voisins. Cet objectif était rempli à 90 %. Et surtout sans que personne n'ait bien compris comment. Or l'un des objectifs secondaires du gouvernement était de faire passer la guerre du Darfour pour un conflit entre deux communautés imaginaires, ceux que l'on appelle les Arabes et ceux que l'on appelle les Zourga, les Noirs, or ces deux communautés n'ayant aucune existence réelle, il n'y avait pas de guerre entre eux.
Commenter  J’apprécie          30
L'État se gère tout seul, chacun travaille dans son propre intérêt, conscient que s'il contrevient à la coutume, qui fait l'unanimité, cela portera atteinte à ses intérêts. La vie est d'une grande simplicité : le commerce et l'agriculture se gèrent grâce aux esclaves, tandis que les femmes s'occupent des enfants et de la vie domestique, les femmes procurent jouissance physique et descendance, et le travail des esclaves assez d'argent pour pouvoir profiter de la vie. Le concept même de la vie n'est basé que sur la nourriture, la boisson, une demeure confortable et la possession d'esclaves, car ce sont eux qui travaillent à la place de leurs maîtres, ces derniers ne s'occupant que de la gestion. Si le maître est en colère, il bat ses esclaves, ses enfants ou ses femmes: s'agissant des esclaves il les fait battre par leurs semblables, mais s'il s'agit de corriger les femmes ou les enfants il s'en charge lui-même, alors de quoi l'État a-t-il besoin?
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Abdelaziz Baraka Sakin (185)Voir plus

Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3680 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}