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3.96/5 (sur 259 notes)

Nationalité : Maroc
Né(e) à : Casablanca , 1990
Biographie :

Abigail Assor est une écrivaine.

Après son baccalauréat, elle a quitté Casablanca pour suivre une prépa littéraire à Paris, au lycée Henri IV.

Après des études de sociologie et de philosophie à Londres, elle a travaillé dans la communication culturelle et l'art contemporain, avant de se consacrer à l'écriture.

"Aussi riche que le roi" (2021) est son premier roman.

Twitter : https://twitter.com/abigailassor?lang=fr




Source : www.afriquemagazine.com
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"Aussi riche que le roi" : le premier roman d’Abigail Assor


Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Ce serait comme ça qu'elle marcherait vers lui le jour de leur mariage, un bouquet de roses blanches dans les mains, une ribambelle d'enfants tenant sa traîne; ce serait comme ça qu'elle marcherait toute la vie maintenant.
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Mais il ne voyait pas l’éclatante vérité : les chaînes qui nous ligotent, il vaut mieux les porter autour du poignet, en plaqué or. (p.204)
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Tout, chez Driss, c'était l'argent ; sa langue, c'était l'argent, et pourtant Sarah avait oublié l'argent - le sujet de l'argent. Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus rêvé de sa future villa à Afna Supérieur, avec des couronnes, des diamants sur le sol. Sa grande piscine couleur de ciel, la cognac dans les verres en cristal, les domestiques à renvoyer, le mariage en caftan fait de fils d'or sur les plateaux de cuivre au son des darboukas, elle les avait oubliés. Maintenant, l'horizon, c'était la peau.
C'était ce qu'elle avait pensé après les paroles de Chirine : que son horizon, maintenant, ce n'était plus l'argent, que c'était devenu la peau, leur peau à tous les deux puisque sa peau à elle, c'était sa peau à lui et vice versa. Ça n'avait l'air de vouloir rien dire comme ça, mais lorsqu'on a marché tous les jours de sa vie avec sa seule peau à soi, sa peau à soi seule dans les rues, dans les marchés noirs de monde, les bidonvilles, le poing serré, toujours prête à courir ou à insulter et que, du jour au lendemain, on se retrouve avec une autre peau constamment à côté de soi, dans le calme d'une petite maison près de l'eau qui ondule, une peau qui ne dit rien, qui joue au 1000 bornes, qui accepte, qui n'exige pas et qui donne, alors on ne sait plus comment faire pour vivre comme avant, sous sa peau de solitude - elle ne suffit plus. On ne sait même plus faire sereinement un pas près de l'autre dans la turbulence du dehors. A force d'être là, tous les jours, silencieux à côté d'elle, Driss était devenu l'air et il était aussi le sol.
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La fois suivante, c'était à La Notte. Yaya était passé la prendre dans un taxi - parfois, il avait un taxi. C'est à un frère, il disait, on fait ness-ness - ça signifiait moitié-moitié, et c'était aussi comme ça qu'on appelait les cafés au lait. Depuis que Sarah avait compris que les garçons payaient des cafés à l'infini pour qu'elle reste assise devant leurs yeux à une table du Campus, elle commandait un ness-ness après l'autre, les buvant d'un trait pour immédiatement agiter la main vers le serveur et relancer fièrement : un ness-ness ! Pour le dire bien, il fallait n'en prononcer que les consonnes, ce qui demandait de la violence, un mouvement sec de la tête, comme un guépard sur le qui-vive, un guépard qui, soudain, sortait une langue de serpent fendue à l'extrémité, et attaquait, sifflant : un ness-ness. Elle répétait frénétiquement le jeu, inépuisable. En face, le garçon la regardait gesticuler ainsi, vider la tasse, lever le bras avec empressement, tapoter la table sale de ses doigts impatients, irritée jusqu'à, enfin, l'arrivée d'un nouveau ness-ness et la reprise instantanée du petit cirque. Quand l'envie de vomir commençait à la prendre et qu'elle demandait de la Sidi Ali, la conversation pouvait commencer.
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Vraiment, ma fille, c'est comme ça ici comme c'est partout, dans ce pays ; il y a toujours quelqu'un qui est là pour te dominer. Dominer, je te jure, on dirait que c'est la langue nationale. Moi, si j'étais à ta place, si j'avais le passeport, je prendrais un avion, j'irais en France. Il paraît que, là-bas, tous les gens sont égaux. Tu te rends compte ? Là-bas, les gens sont égaux.
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Elle n'en connaissait pas d'autres, de fille de seize ans, qui soldaient leur ventre comme elle, y faisaient pousser des enfants pour faire dévier les lignes de leur vie misérable. Yaya avait rigolé - arrête tes conneries. T'es loin d'être la seule, petite.
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Quelques minutes après, ils buvaient leur jus sur les tabourets près du mur. Elle avait demandé qu’on lui mixe des bonbons Tofita pour la première fois, et ils craquaient sous ses dents. 
« Bon. Je te prends avec moi chaque fois que je livre à sa bande. Mais après, pour lui, ce sera à toi de faire le travail.
- D’accord », dit à Sarah en penchant la tête en arrière, buvant les dernières gouttes directement au verre.
Yaya la regarda d’un air amusé.
« Tu veux quoi de Driss ? Des tours à moto ? »
Sarah reposa son verre.
« Je m’en fous de sa moto.
- Des bijoux ? C’est pas le genre à offrir des bijoux.
- Je veux pas de bijoux. »
Avec son verre vide, elle tua une fourmi qui se promenait sur la table.
« Tu veux quoi alors ? »
Sarah regarda le cadavre de l’insecte dans le fond du verre ; il faisait une toute petite tâche, qu’on remarquait à peine sous les restes des fruits. A part la meurtrière , personne ne se douterait jamais du crime - ça la fit rire. Toujours les yeux sur la victime, elle répondit : « Je veux l’épouser. »

Le premier rendez-vous fut fixé au soir même. On irait chez Badr - c’était soirée piscine. 
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Mais il ne voyait pas l'éclatante vérité: les chaînes qui nous ligotent, il vaut mieux les porter autour du poignet, en plaqué or.
Folio p. 254
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Les putes s'égosillaient à la porte de tous les mecs qu'elles connaissaient, elles lançaient : je suis amoureuse de toi, ou de toi, ou de toi. En réalité, personne ne voulait jamais d'elles. Les gars du lycée, qui allaient les voir depuis l'âge de treize ans, disaient toujours qu'elles étaient de la racaille de femme, comme des femmes en moins femme ; qu'une femme, ça devait avoir de la dignité. Pourtant, Sarah les trouvait très dignes avec leur regard sans peur, leur argent rien qu'à elles, leurs seins fiers - peut-être qu'en fait on n'aimait pas les putes non pas parce qu'elles étaient moins femme, mais parce qu'elles l'étaient trop.
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Elle avait appris qu'un garçon, ça regarde sans cesse, c'est pire que la police. Ils sont là à lancer leurs yeux partout sur les corps des filles, à approuver, et sanctionner, et surveiller, comme si elles étaient toutes leur propriété. Alors, que les femmes se mettent à se foutre un voile sur la gueule un beau matin, ça ne choquait personne à Casa. On disait : c'est normal, les pauvres, elles sont fatiguées.
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