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Critiques de Adrienne Monnier (5)
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Rue de l'Odéon

" Je suis devenue libraire pendant l'autre guerre, en novembre 1915 ",

C'est l'histoire d'une femme qui aimait les livres, et qui avec le métier de libraire aspirait à plonger dans l'océan de la connaissance. Voilà comment vit le jour "La Maison des Amis des Livres", rue de l'Odéon à Paris et y survécut trente-six ans.

Elle s'appelait Adrienne Monnier, elle idolâtrait Maeterlinck et aimait la peinture préraphaélite.



Sa librairie- bibliothèque de prêt fût un temple de la littérature, que fréquentèrent Erik Satie,Paul Valery,Jules Romains,Paul Claudel, Léon-Paul Fargue, Guillaume Apollinaire,Blaise Cendars, Ezra Pound, Louis Aragon, André Breton,......bref quasi le tout Paris littéraire de l'époque, mais aussi....James Joyce dont elle publiera la traduction d'Ulysse, Samuel Beckett, Ernest Hemingway.....que des grands noms, impressionnant !

Un lieu où l'écrit était roi, lu, échangé, prêté ,interprété, discuté, publié.....un des lieux majeurs de la création littéraire de l'entre-deux-guerres -Satie y inaugura "Socrate", Cocteau y brilla avec ses séances de lecture,...et tous les nouveaux courants littéraires y passèrent ( dada, surréalisme ....)-.



Adrienne , femme passionnée, passionnante, très portée à l'exercice des sciences dite occultes, entretiendra des relations au-delà du sociale avec la plupart de ces figures emblématiques de la littérature de l'époque. Mélangeant à des anecdotes, elle nous en dressent des beaux portraits, aux détails croustillants, et à l'esprit critique très prononcé,

Cendars,qui "apportait avec lui une atmosphère de film d'aventure",

Breton, le "porte-glaive", que la violence faisait statue,

Paul Valéry qui regardait en homme qui a bien "tué la marionnette",

Fargue au léger strabisme, signe de diablerie,.....



"Trente ans de vie littéraire, c'est un monde.Vous n'en avez aujourd'hui qu'un aperçu."

( 1946). Un aperçu que je conseille à tous les amoureuses et amoureux de la Littérature , véritable caverne d'Ali Baba regorgeant de références littéraires et artistiques -vous suggère de regarder sur internet "The Hope" de Watts, et " The Swing" de Fragonard, magnifiques tableaux qui enchantèrent Adrienne -.

C'est Un Régal !
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Adrienne Monnier éternelle libraire

Ouvrage emprunté à la section “Métiers du livre”, à la Bibliothèque Buffon- Paris-Fin avril 2022



La joie de dénicher cette publication hors commerce, éditée par l'Association Verbes, en 2010, avec une large participation de l'IMEC.



Un joli format à l'italienne, agrémenté de photographies et de fac-similés…

J'ai eu le grand plaisir de relire de nombreux passages de l'autobiographie d'Adrienne...(lue il y a fort longtemps), “Rue de l'Odéon”…et découvert des correspondances à des écrivains, habitués fidèles de sa librairie , "La Maison des Amis des Livres"....ainsi que des extraits de ses propres écrits, dont les fameuses "Gazettes".... !



La table des matières sera plus explicite que tous mes papotages; tant Adrienne Monnier reste avec son amie, Sylvia Beach ( fondatrice de la Librairie Shakespeare & Co") une figure emblématique de la "profession-vocation" de Libraire !!



I.- La Librairie , un acte de foi -“La Maison des Amis des Livres”

II.- Autour des Potassons- “Souvenirs de l'autre guerre”

III.- André Breton- “Mémorial de la rue de l'Odéon”

IV.- Ernest Hemingway- “Hemingway libère la rue de l'Odéon”



V- Les Gazettes

-Description de la voix de Claudel

-La voix de Valéry

-Lettres à un jeune poète

-Préambule

-Un déjeuner avec Colette

-Petit salut à Italo Svevo



VI- correspondances

- Lettre de Louis Aragon à Adrienne Monnier

-Lettre de René Crevel à Adrienne M.

- Lettre de Paul Claudel à Adrienne M.

- Lettre de Paul Valéry à Adrienne Monnier

-Lettre de Saint-John Perse à Adrienne M.

- Lettre d'Adrienne Monnier à Henri Pichette

-Lettre d'Adrienne Monnier à James Joyce



VII- Portaits

- Jacques Prévert- La Boutique d'Adrienne

- Siegfried Kracauer- Rue de l'Odéon

- René Char- Au revoir, Mademoiselle

- Michel Cournot- Reine reinette

- Violette Leduc- La Bâtarde



De très beaux hommages d'écrivains , habitués de sa librairie, dont un texte très émouvant de Jacques Prévert, qui dit en peu de mots tant de cette "icône" de la Librairie parisienne et de la Librairie, en général...

" La Boutique d'Adrienne



Adrienne Monnier était comme ce jardinier, et dans la serre de la rue de l'Odéon où s'épanouissaient, s'échangeaient, se dispersaient ou se fanaient les idées en toute liberté, en toute hostilité, en toute promiscuité, en toute complexité, souriante, émue et véhémente, elle parlait de ce qu'elle aimai: la littérature. (...)

Et puis la nuit tombait.

Adrienne, avant de fermer boutique, toute seule avec ses livres, comme on sourit aux anges, leur souriait. Les livres, comme de bons diables, lui rendaient son sourire. Elle gardait ce sourire et s'en allait. Et ce sourire éclairait toute la rue, la rue de l'Odéon, la rue d'Adrienne Monnier." (p. 73)



A regret, je vais quitter Adrienne M. et rendre ce livre fort sympathique aux autres curieux de la section "Métiers du Livre" de la bibliothèque Buffon, et de celui, si dévorant et captivant,de Libraire, qui fut aussi le mien plus de 30 ans !!







Publication complétée par une chronologie détaillée, fort précieuse...
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Vierges folles

Encore un petit trésor exhumé par les éditions Sillage. Adrienne Monnier, égérie du monde littéraire de l'entre deux guerre, est la compagne de Sylvia Beach et l'amie de Joyce. Elle publie cette nouvelle en 1931 et quitte ce monde en 55 .



C'est l'histoire d'une bande de filles qui aiment la vie. Elles sont toutes ouvrières d'usine ou bonnes , dures au boulot, là pour la fête.

Augusta est chef de file. Entre elles la sonorité, la solidarité. Elles avancent en chantant , tenant toute la route au bras les unes des autres .Elles vont danser et boire" au rendez vous des chasseurs" le café au piano mecanique.



la langue est belle et vive.

Des relents de Maupassant .

Petit plaisir de 35 pages à déguster.
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Rue de l'Odéon

Adrienne Monnier ; je l'imaginais une sorte de bigote de la littérature. Cette lecture conforte cette vision tout en la tempérant. Bigotte, sans aucun doute, mais grande catéchèse érudite, Adrienne Monnier fut certainement une grande libraire et je comprend pourquoi elle figure en belle place dans l'Éloge de la librairie de Baptiste-Marey. En témoigne la troisième partie de l'ouvrage qui recueille les écrits où elle expose sa conception de la librairie (qui était en même temps une bibliothèque de prêt, un cabinet de lecture) et sa défense du livre pauvre (nous dirions aujourd'hui du livre de poche) comme vulgarisateur des textes classiques).

Passons le côté bonne sœur de la littérature et ses façons quasi-mystiques ; droguée de bonne heure au symbolisme, inconditionnelle de Maeterlinck (elle vit Pelléas et Mélisande à l'âge de 10 ans et ce souvenir émerveillé lui donna envie, adolescente de lire ses livres) ; elle lit dans les lignes de la main (de ses grands auteurs, qu'elle rencontre dans sa librairie) ; voici son jugement sur la Théorie plastique de l'androgyne de Péladan : "Encore un écrit ravageur, qui n'a peut-être pas cessé ses ravages. J'en fut personnellement impressionnée au suprême degré, au degré qui me fit mépriser ma forme féminine et comprimer mes seins, comme une religieuse ou comme une amazone." (p. 46 in Le Mercure vu par un enfant, 1946).

Une galerie de Portraits d'écrivains : Alfred Valette le directeur du Mercure de France, Léon Paul Fargue, Gide, André Breton, Léautaud, Paul Valéry, Apollinaire, Walter Benjamin, Valéry Larbaud, Becket, Joyce (curieusement, pas grand chose sur Joyce, malgré un long passage sur l'histoire de la traduction d'Ulysses), Hemingway en coup de vent. Enfin, on jubile en découvrant cet étonnant personnage de la scène littéraire que fut, Raymonde Linossier, morte trop tôt sans doute, auteur de Bibi-la-bibiste.

J'allais oublier Sylvia Beach, fondatrice de la librairie Shakespeare and Co.



Un point intéressant : les différentes accusations de copinage, les haines qu'elle s'attira; sa librairie semblait donner le ton de ce que devait être la littérature. Des haines et des rancunes littéraires se sont focalisées sur cette libraire aimée de quelques unes des gloires montantes de la littérature. Tantôt, on attribue son succès à ses amitiés avec des écrivains qui jouent dans la cour des grands (Cf. p. 38) : "Beaucoup de gens croient que, lorsque je me suis établie, j'avais déjà autour de moi un groupe d'amis, groupe qui m'aurait influencée à prendre telle direction plutôt qu'une autre, qui aurait fait de ma maison, par exemple, une petite chapelle attenant à la Nouvelle revue française. Ce genre d'accusation m'a souvent été adressé (Oui, pour certains, c'était une accusation)". Tantôt, on l'accuse d'avoir été le "véritable guide" de René Lalou auteur d'une Histoire de la littérature française contemporaine et d'avoir contribué à dévoyer la question du littéraire en affaire de copinage (voir sa réponse à son accusateur Edouard Dujardin, p. 239).

Une dernière précision, Adrienne Monnier n'était pas une bourgeoise ; originaire d'un milieu humble mais plein de bonne volonté culturelle, la libraire de la rue de l'Odéon s'est taillée une place originale dans le champ littéraire. Osons cette comparaison; cette grande dévote des lettres fût en quelque sorte la Madame Guyon de la littérature du XXème siècle.



On peut lire en introduction de ce livre des textes de Paul Claudel, Saint-John Perse, Jacques Prévert, S.M. Einsenstein, Michel Cournot, Pascal Pia, Yves Bonnefoy.
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Rue de l'Odéon

Quelle femme! En ouvrant ce livre je me sens chez moi sans doute parce que j'ai été libraire et maintenant bouquiniste je prend conseil même si mes petites boîtes vertes au bord de la Seine sont loin de la prestigieuse librairie qu'Adrienne Monnier a su faire vivre et cela commence par "un rangement sérieux instruit mieux que la plupart des traités de sagesse; les petits problèmes éclairent les grands. On comprend l'aspiration à l'espace vital" et puis leçon sur la vie aussi: "la foi ne gagne rien à être fanatique". Bref à lire par tout libraire débutant ou non et amoureux des femmes "dangereuses"(celles qui lisent, bien sûr!)
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