Citations de Agnès Ruiz (99)
La première fois que je suis venue, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le tour de vos toiles. Je pensais à mon père, il y en a une ou deux, que je trouve jolie. Les autres, c’est de l’art abstrait, et je n’y entends rien.
. Je refuse que la haine mène mes pas comme elle a mené les tiens. Tu as détruit vingt et un ans de ma vie... Je ne pourrai jamais l’oublier... Mais je préfère la route du bonheur... C’est mon choix...
On dit parfois qu’un homme ne doit pas pleurer… Mais c’est faux. Sinon, tout notre chagrin est coincé à l’intérieur et ça, c’est très mauvais. On devient un peu comme un volcan prêt à éclater à tout moment. Alors, quand tu ressens le besoin de pleurer, vas-y.
Elle autrefois si active se trouvait maintenant désœuvrée à errer comme une âme en peine. Cette solitude et son visage aux joues creuses l’avaient effrayée un matin plus qu’un autre. Elle s’était approchée du miroir trop fidèle. Combien de temps s’était-elle arrêtée sur ce reflet étranger ? Elle avait tenu dans sa main ses cheveux qui tombaient mollement, inertes. Elle grimaça. Puis, dans un automatisme qui revenait après longtemps, elle tendit la main et se maquilla avec soin pour donner de la couleur et des courbures là où il fallait tricher.
Dans l’allée centrale de l’église, le prêtre chancela. Ses yeux bruns, incrédules, fixèrent son assassin. Il avait compris que la vie s’échappait. Il ne restait qu’une faible lueur dans ce corps presque déjà étranger à son âme sur la route de l’exil…
Quand il en prit conscience, il se surprit à l’observer à son insu. Elle était belle, élégante et surprenante. Il avait noté qu’elle offrait un sourire à plusieurs nuances. Elle l’intriguait en fait. Elle semblait parfois furieuse vis-à-vis de lui et aussi vis-à-vis de son mari. Conscient que le mariage pouvait se révéler compliqué dans les premiers temps, Jackson essayait de faire abstraction de ses remarques.
C’est difficile de se prononcer sur une hypothétique vie à deux... On évolue, on change... Mais je pense sincèrement que ma vie aurait été différente avec Guillaume... Il y avait comme une alchimie entre nous deux... Cette perception est toujours très forte en moi, si longtemps après... Mais bon... Ça ne sert à rien de ressasser tout ça... C’est douloureux!
— Tu es vraiment curieux, toi…
— Ma mère m’a toujours dit que c’est bien d’être curieux. Qu’on apprend mieux comme ça.
— C’est la chambre. Je la voyais bien plus grande que ça dans mes souvenirs.
— Normal. Tu as vu ta taille ! De toute façon, c’est toujours l’effet que l’on a quand on revoit sa chambre d’enfance après tant d’années.
Je suis comme ce feu de cheminée, artificiel. Tout est faux, Julia. Je ne peux pas agir ainsi et partir en croisière comme si de rien n’était.
Il est vrai que la photo est avant tout un art. Qui plus est, photographier des sujets sur le vif est plus saisissant de réalisme.
Un couple a besoin d’intimité, surtout pour un voyage de noces !
-Oh! Liz.... tu ne me croiras jamais.
- Tu sembles si différente, Mady... Que t'arrive-t-il pour que tu sois si bouleversée? Je pense que je ne t'ai jamais vue comme ça.
-J'ai fait la connaissance du nouveau!
-Ah! oui? Quand ça!? Vous vous êtes parlé? Allez, raconte... Ne me fais plus languir.. Je veux tout savoir..
-C'est une histoire un peu folle, je te le dis tout de suite...
Il n’y a pas de mal à bavarder, entre deux personnes consentantes.
— Vous avez raison, rares sont les personnes qui savent me décoder avec autant de justesse.
— Votre mari semble vous apprécier ainsi, et c’est le plus important.
Avec l’âge on s’améliore toujours!
On n’efface pas le passé aussi facilement qu’un tableau noir avec une éponge.
Comme la vie peut basculer du jour au lendemain parfois...
Ce chenapan n’avait que dix ans et déjà une longue liste de bêtises à son actif. Sa mère affirmait qu’à la maison, c’était un ange. Qu’il était serviable et ne rechignait pas à la tâche. En revanche, il ne fréquentait que rarement les bancs de l’école. Il s’y ennuyait et préférait courir à l’extérieur, aider aux champs pour quelques pièces. Ou épier les villageois pour se distraire et se gausser quand il les faisait sursauter.
Amer, mais désireux de vivre coûte que coûte, le paysan retrouva quelques forces malgré son anéantissement intérieur. Une brise soulevait les feuilles du sol. Il aurait aimé que ce souffle se montre plus brutal et plus vif pour l’aider à se ressaisir, le gifle pour qu’il prenne de meilleures décisions. Tiens, telle la tramontane, le vent le plus violent de la région. Qu’elle s’invite et balaye ces moments atroces.