"L'homme mange et mangera tant qu'il sera homme" : Jul et Aïtor Alfonso pour "La faim de l'histoire"
[ Egypte antique, - 3000 à - 30 av JC ]
(...) le pain et la bière sont deux aliments frères et constituent la base nourricière de toutes les classes sociales à l'époque des pharaons.
Véritable denrée identitaire, la bière (appelée 'zythum') n'est pas la boisson désaltérante que nous connaissons aujourd'hui, mais un aliment liquide très nutritif, dense, peu alcoolisé et de couleur brune fait à base d'orge, d'amidonnier (un type de blé ancien) et d'herbes que chacun brasse chez soi.
(p. 9)
Ah, qu'elles sont jolies les filles de Pompéi...
D'abord merci à Babelio et aux éditions Dargaud pour cet envoi dans le cadre de Masse critique Babelio. D'abord et avant tout, j'ai pris plaisir à lire « La Faim de l'histoire » et j'ai trouvé cette BD instructive.
Effectivement les chroniques sont relativement longues, riches d'éléments et de détails pertinents. Elles se concentrent sur une période, une zone géographique et une culture. Le format et le vocabulaire me semblent adaptés. Il y a du rythme et c'est agréable à lire. Du point de vue du contenu, il y a un effort de contextualisation et les époques qui sont traitées sont diverses et couvrent l'histoire de l'humanité depuis la Préhistoire.
S'ajoutent à cela deux choses : les chroniques se lisent indépendamment les unes des autres donc cela permet une lecture ludique. Le sujet de l'alimentation est central aux yeux de beaucoup aujourd’hui et ce livre permet de rétablir quelques vérités et d'introduire quelques nuances quant à l'alimentation de nos ancêtres.
Elle sont accompagnés par des dessins caricaturaux attrayants et comiques.
C'est à mon sens une lecture qui ravira les profanes, les jeunes et les moins jeunes, mais aussi les amateurs d'histoire comme moi. En revanche les historiens ne manqueront pas de relever les lacunes : à leurs yeux les chroniques manqueront probablement de matière, de références et de sources (ces dernières sont regroupées à la fin de la BD).
Un cadeau pour soi ou pour une connaissance curieuse d'apprendre de nouvelles choses, sans prendre de risque !
Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l'homme impur; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l'homme impur.
Réponse de Jésus aux pharisiens.
Je ne résiste pas au plaisir de vous en lire un extrait du chapitre Le temps des queues de cerises, Manger à Paris sous le siège de 1870 et la Commune
p. 74 :
« Les bouchers des beaux quartiers mettent le grappin sur les meilleurs morceaux. Edmond de Goncourt raconte qu'une trompe d’éléphant est accrochée chez Ross, le boucher anglais du boulevard Haussmann qui vend aussi des rognons de chameau. Et les grands restaurants se font une joie de cuisiner ces viandes de fantaisie, comme le très chic café Voisin,sis alors 261 rue Saint-Honoré. Son illustre chef, Alexandre Chiron, déroule, le soir du réveillon de Noël 1870, soit au 99e jour du siège, un menu au long cours hallucinant qui concurrence l’arche de Noé et comprend :
Hors-d'œuvre : beurre, radis, tête d'âne farcie, sardines
Potages consommé d'éléphant
Entrées : le chameau rôti à l'anglaise, le civet de kangourou,
Côtes d'ours rôti sauce poivrade
Rots : cuissot de loup, sauce chevreuil. Le chat flanqué de rats,
la terrine d'antilope aux truffes. »
Le cœur a ses raisins que la raison ignore.
Fabuleux, fantastique, merveilleux. Elle utilise tellement ces mots pour parler de ce qu'elle mange qu'on dirait qu'elle se nourrit exclusivement de viande de licorne.
Y'a tellement de calories en photo sur mon Instagram que ça devrait s'appeler Instakilo.
Le mot spiruline fait maladie vénérienne.
Une civilisation évoluée prospère sur la croûte de ce fromage Corse.