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Citations de Alain Bron (46)


Comme cette goutte de pluie d'ouest qui venait de frapper doucement une vitre. La goutte se fraya un chemin d'homme ivre sur le verre, hésita à rejoindre une autre goutte plus petite, l'avala toute crue, puis s'unit à une grosse goutte pour le meilleur ou pour le pire. Elle fit alors ménage à trois, à quatre, à cinq avec d'autres congénères et coula en minuscule ruisseau sur la margelle de la fenêtre. Pour lui, c'était ça, la vérité. Une goutte qui finissait par arriver, mais pas forcément où l'on s'y attendait.
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Paule, fonctionnaire de police depuis trente ans, avait perfectionné sa méthode de travail, au point qu'elle regrettait presque de partir en retraite dans les mois à venir sans faire profiter quiconque de ses connaissances. Berthier n'avouait-il pas que, sans elle et sa légendaire humilité, la maison s'écroulerait ? Le compagnonnage dans la fonction publique n'étant pas à l'ordre du jour, les nouveaux apprenaient par leurs erreurs successives jusqu'à ce qu'ils soient mutés dans un autre poste. Drame des grandes organisations où la compétence se raréfiait d'année en année.
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Chaque lundi matin, le point d'enquêtes chez Berthier avait tout de la conférence de rédaction. Les lieutenants et commandants apportaient leur rapport d'avancement. Chacun se tenait debout, Berthier au centre. Seule Paule était assise devant une table et prenait frénétiquement des notes sur son inséparable cahier à spirale. Les interventions de chacun se voulaient brèves, austères, elles servaient essentiellement à recouper les informations avec les collègues. Chaque enquêteur détenait sa liberté de manœuvre dans le cadre de la procédure judiciaire, c'est la raison pour laquelle Berthier ne jugeait pas utile d'organiser des réunions-fleuves qui n'intéressaient personne. Seule importait la question des ressources à mettre en œuvre. Le commissaire devait arbitrer quand les mêmes ressources étaient demandées dans le même temps pour des affaires différentes. Par ressources, il fallait entendre les fonctionnaires de police, le matériel de télécommunication et les véhicules banalisés. Quant à recourir aux Brigades d'intervention, aux engins spéciaux, au déminage la démarche passait par le divisionnaire. En revanche, tous les détails d'investigation se traitaient en tête-à-tête avec Berthier à tout moment de la journée, et souvent tard le soir.
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En examinant chaque résident dans la salle, il se demandait parfois quelle allure avait revêtue la personne avant le naufrage de la vieillesse. Chez certains, la courbe des sourcils, un éclat dans l'œil ou des pommettes conquérantes laissaient deviner leur jeunesse passée. Chez d'autres, tout droit sortis d'un tableau de Jérôme Bosch, la débâcle avait déjà tout ravagé. Certain soir le prenait une profonde déprime qu'il jugulait en se disant : "De toute façon, la vieillesse ne dépend que du regard des autres". D'ailleurs, les termes de "quatrième âge" ou de "cinquième âge" (à quand le sixième) le faisaient hurler. Lui ne se sentait pas vieux, mais "hors d'âge", tel un bon armagnac qu'on doit savoir lentement savourer.
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- moi j'ai décidé: aussi longtemps que mon chef fera semblant de bien me payer, je ferai semblant de bien travailler...
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Ainsi, travailler, ce n'était pas seulement produire, c'était aussi vivre avec les autres et parmi les autres. Que l'enjeu économique sur la qualité et la compétitivité soit important, Jean-Paul ne le discutait pas, mais il mentionnait souvent d'autres enjeux tels que la santé mentale, le plaisir dans le travail, et la construction des solidarités. "Et là, on est loin, loin du compte..." avoua-t-il. De fait, le pouvoir appartenait à ceux qui se cachaient derrière la trompesue objectivité des chiffres.
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Tout ce gâchis à cause d'un voisin qui confondait travail avec à peu près, éducation avec dressage et propriété avec jalousie.
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Élie n'aurait jamais dû s'emporter. Jamais il n'aurait dû hurler à son voisin : «Un jour, j'aurai ta peau !». Et devant témoins, par-dessus le marché ! Il aurait mieux fait d'obéir à sa culture parpaillote et laisser à Dieu seul le soin du châtiment. Ces quelques mots ne lui avaient valu rien de moins qu'une garde à vue, suivie d'une mise en examen et une incarcération à la maison d'arrêt de Privas. Pas fort pour un Ardéchois silencieux, travailleur et tenace. Un Ardéchois, quoi.
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Les romans suivent l'état d'esprit de leur créateur, et souvent avec zèle. Mais, attention, ils ont le chic pour se détourner, se cabrer, se faufiler à la moindre occasion. A l'auteur de les reprendre au lasso et de les guider vers leur fin. A moins du contraire
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Le plus facile, c'est de renoncer
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Il n'était pas rare, en effet, de voir des coupables oublier la réalité, puis la recouvrir d'une histoire crédible dans le seul but de vivre sans remords. Parfois même, le choc de la violence infligée à une autre personne inhibait tout souvenir, c'était prouvé. Les crimes non résolus se nourrissent souvent de ce phénomène somme toute banal
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Jacques blêmit. « Tonnerre ! Pourquoi pas moi ? Pourquoi la police ne m’a-t-elle jamais interrogé ? Ni ce jour là, ni après, je n’ai été convoqué pour témoigner. Etrange, vraiment étrange. J’aurais pu… Non, réflexion faite, je n’aurais pas pu apporter d’éléments, à part dire que j’étais amoureux de Brigitte, qui n’aurait pas été très utile à la justice. »
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- Ton christ est juif, ta démocratie est grecque. Tes chiffres sont arabes, ton écriture est latine. Ton café est brésilien, ta chemise est indienne, ta radio est coréenne. Et...tu reproches à ton voisin d'être étranger ?
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- Je ne suis pas contre les éoliennes. Je suis contre les mettre n'importe où. Ce n'est pas parce qu'il faut remplacer le pétrole et le nucléaire qu'on doit autoriser n'importe quoi. Les crêtes d'ici sont d'une beauté époustouflante. On y voit la vallée du Rhône d'un côté et le Massif Central de l’autre. C'est un patrimoine qu'il faut absolument protéger !
- Le paysage, un patrimoine ? Ça n'a jamais rapporté un radis, le paysage !
- Et ça va vous rapporter quoi un truc qui tourne au dessus de vos têtes nuit et jour en faisant du bruit ?
- Ils ont dit qu'ils mettraient des fenêtres à double vitrage à tout le monde !
- Et qu'ils donneraient des sous aux propriétaires des terrains et du coton pour les oreilles de tout le monde, c'est ça ?
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Élie avait toutefois le sentiment d’avoir menti par omission. Il ne leur avait pas dit qu’il avait renseigné Tassin sur le lieu de travail de Simone. Pour une bonne raison : personne ne lui avait demandé. Plus généralement, personne ne s’était enquis de ce que lui, Élie, avait bien pu dire. Comme s’il était muet, ou pire, comme s’il était dépourvu de pensées. Et à la question : « Que t’a dit Tassin avant de partir ? », il aurait pu répondre ce que Jacky lui avait lancé avant qu’il ne s’endorme : « Tu vois l’Ardéchois, le but de la prison, c’est pas de faire payer une faute, c’est d’achever les types comme nous. Nous, on est cabossés par la vie d’avant. On est des naufragés. Et la prison, c’est pas pour moi ». Oui, il aurait pu le dire. Mais il ne l’avait pas fait. Pourtant, le peu qu’il connaissait de la prison donnait bougrement raison à Jacky. Mais ça, les gardiens ne pouvaient pas l’admettre. Est-ce qu’un viticulteur avoue que son vin est aigre ? Jamais. Bon.
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- oui les gens sont beaux, même les moches. on dirait que la splendeur des tableaux déteint sur eux pour un instant de vie
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tu ne trouves pas que les gens sont beaux dans les musées? lui confia-t-elle avec un enchantement dans le regard?
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Yann et ambre médusés de voir tant de savoir assoupi sur une chaise partirent à la découverte de cette fameuse donation.
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je crois que si l'on est fidèle à son intuition on a davantage de chances d'être réceptif, d'apprécier ce que l'on voit, d'être touché.
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une légende en surbrillance donnait le titre du tableau: "trois musiciens" et son auteur Picasso. une de ces peintures du cubisme synthétique des années 20 où le peintre avait rassemblé sur la toile des formes colorées en aplat sans perspective conventionnelle.
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